나랑 커피 한잔해요 (Leslie)

tw: Tristesse

Sujin se promenait tranquillement dans le parc tout en fermant les yeux afin de profiter des doux rayons de l'astre du jour qui se reflétaient sur son visage pâle. Une légère brise venait pourtant s'engouffrer à l'intérieur de son blouson, étant assez frileux il s'empressa de fermer la fermeture éclair. Passant devant un.e inconnu.e qui n'avait pas l'air d'aller bien, le jeune Coréen hésita un instant avant de s'approcher :

« Excusez-moi ? » l’appela-t-il avec douceur, appuyant son regard sombre sur sa silhouette recroquevillée sur le banc, les larmes aux yeux.

Posant son sac à dos à même le sol, faisant virevolter une petite nuée de poussière, il ouvrit la fermeture éclair pour prendre un paquet de mouchoirs avant de le lui donner :

« Hm... » il cherchait après ses mots et continua dans un anglais correct, mais avec un accent très prononcé : « Je suis en vacances et comme je ne connais pas les environs, ça vous dirait de venir boire un café avec moi ? Vous pourriez me conseiller quelques adresses.» prenant son téléphone qu'il déverrouilla d'un geste fluide prouvant qu'il était trop habitué à utiliser son téléphone. Sujin chercha la page qui l’intéressait sur Instagram :

« J'avais bien envie d'essayer cet endroit, les photos donnent vraiment envie. Ça s’appelle Brews & Blooms Coffeehouse, vous connaissez ? » il se pencha pour chercher son regard et lui montra les photos du café : « C'est moi qui invite. » Il secoua doucement sa main devant le regard attristé   « Est-ce que tu m’entends ? » il se mordit la lèvre, peut-être ne devrait-il pas insister ?

tw: tristesse, tromperie, rupture difficile.

il y a des instants comme ceux là, où tu as l'impression de plonger. l'impression de replonger. t'enfoncer dans la spirale de détresse d'il y a quelques mois encore. d'une nouvelle que tu aurais préféré ne jamais avoir à affronter. d'une rupture violente mais nécessaire, à l'idée que cet enfant n'était pas le tien. à l'idée de la trahison qu'ils t'ont infligés tous les deux. elle comme lui ; dans les même draps.
guérir de tout ça, c'est long. et pas toujours si facile.
enfoncé dans un banc, dans ce parc que vous fréquentiez bien trop régulièrement. et merde. quelle idée aussi, de te plonger dans des souvenirs qui ne sont que fantômes à présent. te plonger dans un passé qui fait tant souffrir. deuil de cette vie de famille que tu imaginais déjà à ses côtés. c'est trop tard pour tout ça, à présent.

trop tard et ... — est-ce que tu m'entends ? tu relèves la tête, te sort de cet enchevêtrement de pensées hostiles. mince ; depuis combien de temps est-ce qu'on te parle ? tu ne t'étais même pas rendu compte des larmes au coin de tes yeux, que tu chasses d'un revers de la main — oui, oui. tu souffles dans un léger soupir, glissant tes deux mains contre ton visage. — désolé. j'étais plongé dans mes pensées. tu ajoutes ; comme si ce n'était pas évident. tu secoues doucement la tête de gauche à droite, ton regard se pose ensuite sur le jeune homme. traits que tu ne connais pas ; inconnu parmi les inconnus qui se baladent dans le parc. ah. est-ce qu'il s'est arrêté à cause de ton introspection ? tu te racles légèrement la gorge, reprendre contenance avant tout, éloigner de ton esprit toute cette histoire. c'est derrière toi, et tu as besoin d'avancer, plutôt que de te laisser submerger. un instant d'inattention et ... une situation bien gênante. — est-ce que ... mh. désolé, j'ai pas fais du tout attention à ce que vous étiez en train de dire. tu avoues. ce n'est pas franchement dans tes habitudes, tout ça. mais c'est chose faite, à présent. alors, autant essayer de te montrer un minimum ouvert face à l'inconnu.

tw: tristesse, tromperie, rupture difficile.

Ses prunelles s’attardèrent sur l’expression de son visage, le regard perdu dans le vide l'inconnu avait l'esprit ailleurs. Alors qu'il revenait au moment présent, Sujin lui laissa le temps d'essuyer ses yeux embués et de reprendre contenance. Les raisons pour lesquelles il était dans cet état ne le regardaient pas, mais le brun espérait sincèrement pour lui que ses soucis allaient s'arranger :

« Ce n'est rien, ne t'en fais pas,»  

Il lui lança un regard doux et compatissant.

« Je suis en vacances et comme je ne connais pas très bien la ville, je t'ai demandé si ça te dirait de boire un café avec moi ? » A nouveau, il lui montra l'écran de son téléphone, pour qu'il puisse regarder les photos sur Instagram B&b-coffeehouse.

C'était surtout une tentative pour lui faire penser à autre chose qu'à ses tourments, lui tendre la main pour qu'il puisse tenter d'échapper à ses préoccupations. Peut-être que l'inconnu allait le percevoir, peut-être pas, mais Sujin essayait d'être subtil dans sa démarche afin de le mettre à l'aise et pour ce faire, il agissait comme s'il se portait bien. Il ferma son sac pendant que les éclats de rire provenant d'un groupe d'enfants jouant au football résonnaient à proximité. Ayant désormais  l'attention de l'inconnu, Sujin se releva en mettant la bandoulière de son sac à dos sur son épaule et reprit tout aussi posément :

« A moins que tu aies quelque chose de prévu ? » ajouta t-il avec empathie,  au cas ou il préférait peut-être rester seul, ce qu'il comprendrait sans soucis.

« Tu peux m'appeler Sujin. » il inclina poliment sa tête après s'être présenté, un peu intimidé en n'arrivant pas à déceler si sa présence gênait.

tw: tristesse.

reprendre peu à peu pied avec la réalité ; le monde qui t'entoure. la foule dans le parc, le bruit lointain des voitures, le vent dans les arbres et sur ta peau. il te faut encore un instant pour comprendre ce qu'il se passe ; et cet inconnu penché sur ta silhouette. — ce n'est rien, ne t'en fais pas. tu hoches distraitement la tête, petite moue sur le visage tout de même. ça ne te ressemble pas, de te comporter de la sorte. tu devrais réussir à passer au delà cette histoire. — je suis en vacances et comme je ne connais pas très bien la ville, je t'ai demandé si ça te dirait de boire un café avec moi ? léger froncement de sourcils ; parce que tu ne le connais pas. tu as perdu cette habitude ; celle de la spontanéité des autres. celle qui est réconfortantes, dans ces instants compliqués. ton regard voyage jusqu'à l'écran du téléphone. tu hoches doucement la tête.

ton regard est attiré par un groupe d'enfants au loin. — à moins que tu aies quelque chose de prévu ? et de nouveau par l'inconnu. tu secoues la tête de gauche à droite lentement. — pas grand chose, à part me lamenter. tu réponds avec une pointe d'humour, te sentant déjà un peu mieux, un peu moins pris au piège par tes sentiments.
— tu peux m'appeler sujin. tu offres un sourire doux au jeune homme, lui rendant son salut. tu ne l'as pas raté, l'accent sur ses lèvres. — et tu peux m'appeler leslie. tu réponds plus doucement, plus calme, aussi. léger souffle qui s'échappe de tes lèvres. tu te lèves finalement, mains enfoncées au fond des poches. ah ; tu avais donc bien remarqué qu'il était bien plus grand que toi. tu restes pourtant silencieux à ce sujet. — je suis désolé si je vais paraître direct, mais ... ton accent. il vient de busan, n'est-ce pas ? tu questionnes, sondant un instant le visage du jeune homme. un accent que tu ne connais trop bien pour l'avoir entendu des dizaines de fois sur les lèvres de tes grands-parents. pour avoir passé plusieurs semaines de vacances scolaires là-bas. — tu sais quoi ? je pense qu'un café me ferait le plus grand bien. parce que tu te rends compte que tu n'as pas donné de réelles réponses à sujin, à propos de ce fameux café.

tw: tristesse, tromperie, rupture difficile.

Il sourit chaleureusement devant sa réponse empreinte de légèreté malgré la situation :

« Ça fait du bien parfois de se lamenter, si tu as envie de continuer n'hésite pas, ce n'est jamais bon de tout garder au fond de soi. »

Sujin était bien placé pour le savoir, il pouvait dire merci aux quelques personnes qui le lui avaient fait comprendre, surtout sa meilleure amie en réalité. Il ajusta soigneusement son sac à dos sur ses épaules et le salua avec un sourire sincère :

« Enchanté Leslie ! »

Il observa avec soulagement son interlocuteur qui se levait du banc tout en glissant ses mains dans ses poches, l'air un peu plus détendu. Cependant, il fut surpris par la question qui suivit :

« Ça s'entend autant que ça ? » Sujin passa une main dans sa nuque, affichant un petit sourire timide. « C'est exact, je viens de Busan. Toi aussi ? » demanda-t-il avec curiosité, désireux d'en apprendre davantage sur son interlocuteur :

« Allons y alors.» s'enthousiasma t-il. Ils discutèrent tranquillement le long du trajet.

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent dans le café, un endroit chaleureux et accueillant tout comme les photos postées sur Instagram l'avaient démontré. Ils s'installèrent à une table dans le fond, près d'une petite fenêtre qui laissait entrer la douce lumière du jour :

« Je connais seulement quelques boutiques de vêtements. » Il rit légèrement en expliquant que c'était sa meilleure amie qui lui avait fait découvrir ces magasins : «Mis à part la plage, quels sont les endroits incontournables à visiter à Océanside ? » demanda-t-il avec curiosité, attendant patiemment qu'on vienne leur remettre la carte.

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tu t'éloignes de la tempête de sentiments qui s'écrase au fond de ton esprit, peu à peu, retrouvant tes moyens. pas le moment de craquer totalement. ça, tu l'as déjà fais, de toute manière. — ça fait du bien parfois de se lamenter, si tu as envie de continuer n'hésite pas, ce n'est jamais bon de tout garder au fond de soi. tu hausses doucement les épaules à ses mots, tes doigts glissent dans tes mèches brunes pour les éloigner de ton front. il a raison, d'une certaine manière. — c'est déjà fait, t'en fais pas. tu souffles avec un peu plus de douceur.
— enchanté leslie ! tu te redresses tranquillement, face à face avec sujin. ou presque. t'as jamais été bien grand, les'. tu hésites un instant, avant de laisser les mots glisser de tes lèvres. cet accent que tu connais bien, au fil des années. d'une corée que tu connais grâce à tes parents ; ceux qui n'ont jamais coupé les ponts avec leur busan natale. — ça s'entend autant que ça ? tu souris un peu, haussant distraitement les épaules. — c'est exact, je viens de busan. toi aussi ? tu souris doucement. — mes parents. tu avoues simplement. ce n'est pas un secret, de toute manière. tes origines d'asie de l'est se lisent sur ton visage et ... maintenant que tu as parlé de busan ... — ils ont quittés busan jeunes pour rejoindre les états unis. j'ai encore de la famille là bas. j'y suis pas allé depuis quelques temps, mais quand j'étais enfant mes parents nous emmenaient avec mes frères et sœurs. tu expliques doucement, candeur sur les lèvres. souvenirs d'enfance que tu aimes tant.

invitation acceptée. — allons y alors. tu souris doucement, suivant le jeune homme dans les rues de la ville, laissant votre discussion dériver vers des sujets et d'autres. sa présence est agréable, tu dois bien l'avouer. et son intervention ... et bien elle t'éloigne d'heures et d'heures de tristesse inutiles. ça ne sert a rien de ressasser le passé, n'est-ce pas ?
— je connais seulement quelques boutiques de vêtements. mis à part la plage, quels sont les endroits incontournables à visiter à oceanside ? installés tous les deux à une table du café, tu observes distraitement la carte des boissons. — ça dépend ce que tu cherches ... y'a une galerie d'art à peacock qui a des exposition sympa. la vie nocturne a le mérite d'exister aussi. après l'avantage d'oceanside c'est qu'on est pas si loin de los angeles et de san diego. tu souffles doucement. toi, cette ville, tu l'aimes parce que c'est là que tu as grandi. — tu t'installes en ville où tu visites ? tu questionnes, curieux.

tw: tristesse, tromperie, rupture difficile.


Il esquissa un léger sourire en voyant Leslie scruter attentivement la carte des cafés, prenant le temps de réfléchir avant de répondre à sa question :

« Je suis curieux et vraiment pas difficile, donc peu importe, peut-être les endroits les plus emblématiques de la ville ? »

Sujin attrapa à son tour la carte mise à sa disposition, après avoir jeté un regard admiratif aux quelques plantes qui ornaient sobrement le café. L'ambiance était encore plus envoûtante que sur les photos, une rareté qu'il se plaisait à souligner en connaissant les désillusions fréquentes qu'on pouvait avoir en scrollant sur Instagram.

« Une galerie d'art, ça peut être interessant, j'irai faire un tour, merci. Je travaille dans un nightclub déjà alors le monde de la nuit je préfère éviter durant mes moments de repos. » Il sourit « Los Angeles ça fait rêver »

« Je visite, je suis venu ici pour éviter de me morfondre chez moi et m'éloigner un peu du cercle familiale, j'ai besoin de souffler. » avoua t-il un peu le cœur lourd : « Cela reste des vacances, mais c'est compliqué, j'ai mon prêt étudiant à rembourser et je dois aider mes parents à régler leurs dettes. Sauf que je viens de me faire licencier, un emploi que j'appréciais particulièrement... si l'on exclut les collègues. »

Un sentiment d'amertume flottant dans l'air, Sujin laissa échapper un soupir las d'entre ses lèvres alors qu'il laissait son regard errer dans le vide, perdant momentanément son éclat solaire habituel. Il avait été trop gentil, trop naïf, et des collègues peu scrupuleux, très certainement animés par la jalousie, avaient réussi à le mettre à la porte en usant de stratagèmes divers et variés, et surtout en falsifiant son travail.

« Enfin, je suis chanceux j'ai réussi à trouver des petits jobs ici et là. Puis, j 'ai ma meilleure amie qui est ici, ainsi que Junho que je considère comme un petit frère. Ça me fait du bien de me trouver loin de chez moi, même si je culpabilise un peu. »

Il nicha son museau dans la carte en se rendant compte qu'il se livrait un peu trop. Ce n'était pas le bon moment pour étaler ses problèmes à Leslie, qui semblait déjà occupé avec ses propres tourments :

« Tu travailles ? » demanda-t-il curieux, cherchant à détourner l'attention de sa propre situation, tout en ayant du mal à se décider sur ce qu'il allait commander.

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tu n'es pas le meilleur pour guider quelqu'un au travers de la ville. tu la connais par cœur ; à tel point que tu as de mal à te dire qu'un endroit ou l'autre peut sortir de l'habituel pour certain. tu te pinces brièvement les lèvres, presque pensif. — une galerie d'art, ça peut être intéressant, j'irai faire un tour, merci. je travaille dans un nightclub déjà alors le monde de la nuit je préfère éviter durant mes moments de repos. los angeles, ça fait rêver. tu hoches doucement la tête, un sourire sur les lèvres face au jeune homme. tu te retiens de trop le questionner. — il y a las vegas aussi à quelques heures de voiture. c'pas la porte à côté, mais en vrai c'est une expérience à faire. tu souffles doucement.
tu te laisses finalement aller à un peu de curiosité, lui demandant s'il s'installe en ville où s'il est simplement venu la visiter. rien de trop personnel comme question, n'est-ce pas ? et puis, rien ne l'oblige à répondre, en réalité. — je visite, je suis venu ici pour éviter de me morfondre chez moi et m'éloigner un peu du cercle familial, j'ai besoin de souffler. tu hoches doucement la tête. tu t'enfonces un peu dans ta chaise. tu as cette chanson, d'avoir une famille unie qui t'as toujours soutenu. quoiqu'il arrive. — cela reste des vacances, mais c'est compliqué, j'ai mon prêt étudiant à rembourser et je dois aider mes parents à régler leurs dettes. sauf que je viens de me faire licencier, un emploi que j'appréciais particulièrement... si l'on exclu les collègues. tu hoches doucement la tête. tu ne trouves rien à dire pour l'instant, ne sachant pas si tu en sait déjà trop, ou bien pas assez de la situation. — enfin, je suis chaceux j'ai réussi à trouver des petits jobs ici et là. puis, j'ai ma meilleure amie qui est ici, ainsi que junho que je considère comme un petit frère. ça me fait du bien de me retrouver loin de chez moi, même si je culpabilise un peu. tu glisses une main dans ta nuque, la frottant tout doucement. — il faut que tu penses à toi. je sais à quel point la famille peut être importante, mais il ne faut pas que tu t'oublies. tu souffles doucement, ton regard croisant le sien quelques secondes. tu n'es pas du genre à donner des leçons de morales, mais c'est ton ressenti. — et profiter de la ville, aussi. avec tes proches. c'est plus facile comme ça. n'est-ce pas ? plutôt que d'être seul.

— tu travailles ? tu n'insistes pas plus, comprenant bien qu'il essaye de changer de sujet. — oui. je suis architecte d'intérieur. tu souffles avec un sourire, faisant un petit signe au serveur. — je t'invite, choisi ce que tu veux. tu ajoutes doucement avant que vous ne soyez rejoint. tu commandes un frappuccino, et tu laisses sujin choisir à son tour. tu restes silencieux un bref instant, avant de reprendre votre discussion. — avec un copain de fac, on a monté notre propre cabinet en ville. c'est pas tous les jours qu'on signe des gros contrats, mais on s'en sort bien pour le moment. le bouche à oreilles commence à faire son effet. tu souffles avec un sourire sur les lèvres. — mais quand j'étais gamin, j'voulais faire de la musique. mais bon, c'est pas non plus un métier super stable, quoi. que tu ajoutes, pensif, et amusé. ouais, la musique, t'as toujours aimé ça. mais tu préères en faire un loisir, qu'un métier.

tw: tristesse, tromperie, rupture difficile.

Il faut que tu penses à toi. Je sais à quel point la famille peut être importante, mais il ne faut pas que tu t'oublies.

Un sourire franc s'esquissa sur ses lèvres. Il baissa son museau avant de renifler doucement, le sourire s'estompant peu à peu.

«Mianhae... tes propos me font penser à quelqu'un. Mais oui, tu as raison. C'est sans doute pour ça que j'ai fini par partir de chez moi pour venir ici quelques jours. Merci pour tes conseils en tout cas, c'est gentil. » Il détailla la décoration du café avant de reporter son attention sur la carte. «Je ne connais pas grand monde ici, juste ma meilleure amie et un ami, c'est tout.» avoua-t-il en frottant doucement le haut de son sourcil qui le démangeait. Suki et Junho ne pouvaient pas passer tout leur temps libre avec lui, ce qui était normal :

«C'est un beau métier.» Il lui sourit. «Peut-être qu'un jour, quand j'aurai mon chez moi, je pourrais faire appel à tes services» rit-il sachant que ce jour n'arriverait  jamais, Leslie ne travaillait pas  à Busan et il n'aurait jamais l'argent pour s'offrir ce luxe.

Visiblement, Leslie avait déjà opté pour sa commande, mais toute la carte lui donnait envie, Sujin  était incapable de se décider tout de suite. «Oh... Merci. La prochaine fois, si on se revoit, c'est moi qui t'inviterai » ajouta-t-il, un sourire lumineux s'esquissant sur ses lèvres.

«C'est génial que ton associé soit un ami, ça rend les choses beaucoup plus faciles.» Il pensa à ses anciens collègues qui l'avaient harcelé, Suki avait raison il était parfois trop naïf et trop gentil... Les paroles de Leslie le sortirent de ses pensées.

«Je suis certain que vous allez percer. Tu as des photos de ce que vous faites ?» demanda-til les yeux pétillants de curiosité. « Ou peut-être un site internet, je regarderai sur mon pc quand je rentrerai à l'hôtel. »

Lorsque le serveur s'approcha, Sujin arbora un sourire poli. « Bonjour, je vais prendre un cappuccino, s'il vous plaît » commanda-t-il d'une voix claire, mêlant l'excitation de la découverte à une pointe de réserve typiquement coréenne. « Et ce gâteau » ajouta-t-il en montrant un dessert sur la carte, n'étant pas très sûr de sa prononciation. Il laissa Leslie commander avant de reprendre leur conversation.

« De la musique ? Tu joues de quel instrument ? » demanda-t-il avec un sourire amical tout en posant la carte sur la table. Lui même n’avait pas touché un piano depuis des années : « Rien ne t'empêche de prendre du temps pour jouer sans en faire ton métier, qui sait, peut-être que ta passion prendra plus de place que tu ne l'imagines. » Cependant, en ayant fait le choix de la sécurité financière, Sujin ne pouvait que le comprendre.

Les mains posées sur ses genoux, ses doigts trituraient nerveusement ses manches. Sujin hésita un instant avant de lui demander avec bienveillance,cherchant à lui offrir un soutien discret mais sincère :

« Tu te sens un peu mieux ? »