tw: aucun pour l'instantDécidément.
Cette année deux mille vingt-quatre, ainsi qu’un bout de l’année précédente, semble être placée sous le signe des retrouvailles. Il faut croire que le destin prend plaisir à mettre des fantômes du passé d’Olivia sur son chemin, dans le but de renouer avec eux. Il y a eu son cousin, dans un vulgaire bar. Un endroit où la jeune femme ne mettrait pas les pieds volontairement, mais le hasard a voulu qu’elle tourne la tête vers l’intérieur de l’établissement, et qu’elle reconnaisse la tête blonde du Hamilton. Une rencontre fortuite, donnant lieu aujourd’hui à une colocation, qui dure depuis plus de deux mois. Une situation qui est loin de déranger la jeune femme, qui apprécie la présence de son cousin. C’est à lui qu’elle doit l’existence d’
Elvis dans son quotidien, un adorable petit bichon frisé, qu’il lui a offert en guise de remerciement. Avant de croiser Elijah, il y a eu Wolf.
Lui. Important fantôme de son passé, capable de lui retourner le cœur, de lui faire oublier les années passées aux côtés de
James, son ex-mari, pour la projeter dans leur passé, dans leur jeunesse. Rencontre improbable dans la cage d’un ascenseur, point de départ d’un lien renoué, pour le plus grand plaisir de la brune.
Et plus récemment, il y a eu…
Noela.
Noela, c’est la gamine qui habitait la maison à côté de celle de ses parents, lorsqu’elles étaient enfants. C’est la brune aussi introvertie que la Johnson, avec qui elle aimait passer du temps, dès qu’il était possible. C’est la meilleure amie qu’elle a gardée de nombreuses années, la confidente de la période d’insouciance, que la vie a malheureusement éloigné. Point de dispute derrière cette rupture. Pas de garçon à se disputer, au point de briser une amitié. Simplement les aléas de la vie. Déménagement, études, pied dans la vie active… Des années sans se voir, sans penser l’une à l’autre, pour tomber l’une sur l’autre, dans la galerie d’Art de la désormais
madame Barnes. Coup du hasard, ou plan du destin, qu’importe la raison, Olivia fut ravie de retrouver son amie d’autrefois. Des retrouvailles de courte durée, quelques échanges de banalités, compte tenu des circonstances, avant de recueillir le numéro de l’autre, avec la promesse de s’appeler pour se fixer un rendez-vous. Des paroles loin d’être en l’air, puisque le fameux rendez-vous, c’est aujourd’hui.
Les gamines d’hier ont laissé la place à des femmes, des femmes raffinées, qui apprécient de prendre soin d'elles. Au lieu de convenir d’un banal déjeuner dans le centre ville, elles ont préféré opter pour… une manucure. Ça semble étrange, mais ça ne l’est pas. Pas pour Olivia, du moins, qui ne manque pas de changer la couleur de ses ongles au gré de ses envies, de son humeur, des occasions. Avec le printemps qui se profile à l’horizon, nul doute que la Johnson va se tourner vers des teintes pastels, mais elles n’en sont pas encore là. Comme à son habitude, elle est réglée comme du papier à musique, la brune. C’est à l’heure convenue qu’elle se pointe à l’heure du rendez-vous, et qu’elle retrouve avec plaisir son amie d’antan. Elle répond à son geste, faisant un signe de la main, tout en approchant de la Barnes, rythmée par les claquements de ses talons sur le bitume. «
Moi également. Je suis ravie que l’on ait pu s’accorder aussi vite. » Dans l’enfance, ou même à l’adolescence, c’est si simple de trouver un créneau pour voir ses amis. Mais lorsque l’âge adulte sonne à la porte, c’est un projet un peu plus ambitieux. Il faut réussir à accorder les emplois du temps, souvent très chargés par l’activité professionnelle. Par chance, en ce qui concerne les deux amies, ça n’a été qu’une question de jours pour se caler une après-midi en commun. Salutations qui restent au stade des mots, ce qui n’est pas pour déplaire à Olivia, l’introvertie. Elle sait se montrer tactile, la Johnson, mais il lui faut un certain degré d’intimité pour ça, et une bonne dose de confiance. Deux points que l’on ne peut pas encore attribuer à Noela, à cause de ces années où elles ont été éloignées l’une de l’autre. Pourtant, malgré ça, la petite brune ne se sent pas mal à l’aise, ne ressent pas l’envie de faire tourner l’une de ses bagues autour de son doigt, ou de toucher une mèche de cheveux (comportements qu’Olivia a lorsqu’elle se sent nerveuse). Bien au contraire, elle se sent bien en présence de Noela, sincèrement heureuse de passer quelques heures à ses côtés. «
Tu n’as pas besoin de me remercier. » se sent-elle obligée de préciser, un sourire aux lèvres. «
Je vais très bien, ma foi. Et toi, comment vas-tu depuis le vernissage ? » Demande sincère, curieuse de connaître l’état d’esprit de la jeune femme, avant de pouvoir se rendre dans le salon de manucure, qui se trouve à quelques mètres, un peu plus bas dans la rue.