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the underside of power
tw/ sexisme, préjugés, drogues (mention),
enquête policière, jeux d'argent@Leif Sundströmfriday, may 24 — 7:24 p.m.
debout sur des talons aiguilles, robyn se demande encore pourquoi elle a accepté. because she had no other choice. désistement de torres au dernier moment pour jouer la belle, wilkes avait dû se tourner vers kaplan de la criminelle pour pouvoir l'accompagner ce soir-là. faut dire qu'au commissariat, les trentenaires du sexe féminin ne courraient pas les rues. « that's funny, my name's robin and yours is robyn. » remarque wilkes à ses côtés tandis que kaplan scanne la grande salle se remplir petit à petit. « so funny, indeed. » répond-t-elle sans y croire une seule seconde; qu'est-ce qu'elle en a à foutre qu'il porte le même prénom qu'elle. le connait pas plus que ça, robin wilkes. l'a déjà croisé quelques fois, sait qu'il travaille pour le département des stupéfiants et ça s'arrête là. quoique. sait également qu'il y a une rumeur qui court sur lui et foster. pas que ça la regarde, robyn, mais en supportant le spécimen depuis maintenant presque une heure, la rumeur pourrait s'avérer réel – il en serait capable. brouhaha ambiant, la crème de la crème d'oceanside et des alentours, foulant le sol en marbre du thunder valley casino resort. le directeur avait fait son speech pour cet évènement spécial; gala de charité, dix pourcents des gains seraient reversés à une association humanitaire. briefé la vieille pour le lendemain, robyn savait que monsieur le directeur et ses associés étaient soupçonnés d'être à la tête d'un trafic de poudre blanche, loin du sucre glace, et potentiellement de blanchissement d'argent. c'était bien la deuxième fois de sa vie qu'elle se retrouvait au coeur d'une mission d'infiltration et la première fois où elle ne porterait aucun dispositif technologique. trop de risques de se faire cramer une fois à l'intérieur du casino accolé au resort, leur système de sécurité étant trop sophistiqué. première mise-en-bouche de cette enquête, où kaplan ne pourrait compte que sur ses yeux et ses oreilles pour la pêche aux informations. espérait quand même que torres serait de nouveau sur pieds la prochaine fois, préférait dealer avec des cadavres plutôt qu'avec de la coke. et puisqu'elle avait besoin de toute sa tête pour la soirée, elle refuse aussitôt un verre proposé par un serveur tandis que wilkes se sert. « you're pregnant? » elle tourne son visage vers lui, croit rêver. « huh? no. i mean, we're working or not? » « well, a drink never killed anybody. » ne prend pas la peine de répondre et se contente de soupirer avant de le planter là, pour rejoindre l'attroupement vers l'entrée du casino. « you coming? » interpelle wilkes par-dessus son épaule pour qu'il finisse enfin par se bouger, les yeux captivés.
les bras croisés contre sa poitrine, l'avait plus l'air d'un agent de la sécurité qu'une nana prête à faire flamber plusieurs dollars au blackjack ou dans les machines à sous. hall exceptionnellement réservé à cette populace, le flyer en guise de ticket d'entrée – qu'elle avait bel et bien évidemment oublié chez elle, elle était donc passée pour la +1 de wilkes. les talons déjà en vrac depuis deux heures, la dentelle noire qui lui gratte les cuisses plus qu'autre chose. préférait rentrer si elle avait vraiment le choix, journée interminable, pourrait conduire jusqu'à l'appart de leif pour s'écrouler dans son canapé. mais elle est là. dans un décor qui l'écoeure, lui rappelant de vieux souvenirs et entourée d'une classe sociale qui lui file des boutons. à taper la discute à trois clampins et n'a rien récolté d'intéressant, si ce n'est que oh, apparemment elle avait des airs d'une latina et l'interlocuteur en question s'était demandé si elle pouvait bouger ses hanches aussi bien qu'une latina – retourne te coucher francis. robyn repère wilkes de loin et l'oublie, mais repère surtout un des bons copains du directeur du resort qui vient de s'installer au bar. maintenant ou jamais, sa chance d'aller flatter l'égo d'un old white guy pour lui soutirer des informations. slalomant entre les machines à sous, elle rejoint l'homme en costard. s'installe, non sans peine à cause de sa tenue louée, au comptoir à ses côtés – comme si de rien n'était. commande un strawberry virgin mojito puis élabore un instant dans sa tête une phrase d'accroche. lui faut que quelques instants avant de s'exclamer avec enthousiasme : « oh my god, you're harold price? i'm such a fan of yours! » le presque sexagénaire tourne aussitôt sa tête, ravi de voir les yeux briller de robyn, la génialissime comédienne.
et même qu'il la lui paye, son virgin mojito.
et qu'il commence à parler de lui, même beaucoup de lui, sans que robyn ne puisse un instant se présenter sous le blaze emprunté à sa mère, miss dumas.
et qu'au final, elle n'a aucune chance de pouvoir en caser une alors se contente d'écouter en hochant la tête et en picorant des cacahuètes.
après tout, elle est là pour ouvrir ses oreilles alors elle les ouvre.
et ses yeux également, qui s'écarquillent même lorsqu'elle pense croiser un visage familier tandis qu'harold leur commande deux manhattan.
robyn pense halluciner en découvrant sundström à l'extrémité du bar. son mec. en chemise et veste impeccables.
fatal error 404.
what
the actual
fuck?
robyn mortifiée, robyn mutique. les yeux rivés sur lui qui lancent tous les points d'interrogation possibles sur terre. oublie carrément harold et ses anecdotes de merde à ses côtés, oublie pourquoi elle est là et le travail, oublie tout; il n'y a plus rien qui compte si ce n'est leif.