single for the summer, w. ozan
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single for the summer, w. ozan

SUN wildest dreams
Yeliz Solak
Yeliz Solak
messages : 1377
pseudo : winter solstice (elle).
id card : hande erçel / sweet poison@av, song cry@bann, the last dinner party/nothing matters@lyrics, gifsbymel@gif (tumblr).
multicomptes : noela, nailea, oliva, noa, nell & isaura.
à contacter : le personnage concerné.
triggers : inceste, cruauté animale, violences et agressions sexuelles, maltraitance, AVC, sang, age gap +15 ans.
warnings : maladie et mort infantiles, mention de blessure.
présence : présente.
single for the summer, w. ozan KEG17ly1_o
âge : vingt-neuf ans, regarde d'un mauvais œil la trentaine approchant.
occupation : scénographe.
statut civil : célibataire attachée à sa liberté.
orientation : bisexuelle.
habitation : peacock, apt. 2 en colocation permanente non désirée avec Ozan.
pronom ig : elle.
disponibilités : indispo (0/5).

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infos rp : 500-1000 mots / dialogues en français (ok pour l'anglais) / 3ème personne du singulier au présent / réponse en 2 semaines en moyenne ou max 3 / présente plutôt le week-end.
   
 
[ single for the summer ]
「 feat. @Ozan Eker ; juillet 2024 」
tw : /

Ce soir, elle sortait.
Comme souvent. Les trois quarts du temps. Les trois quarts de sa semaine. Surtout en cette saison – elle n’a pas de peine à l’admettre. C’est qu’il fait beau, que le soleil brille dans le ciel bleu, et surtout, qu’il fait terriblement chaud. Trop chaud pour qu’elle reste cloîtrée chez elle, quoiqu’elle y ait installé il y a un moment maintenant la climatisation. Les verres se sont enchaînés, alors – avec ses amis, avec des collègues, avec des dates aussi. C’était d’ailleurs ce dont il était question, ce soir : un date. Rien d’extraordinaire, ce n’est pas l’amour de sa vie – non pas qu’elle le cherche, Yeliz, non plus. Ce n’est pas une belle rencontre pleine de romantisme, une belle histoire à venir, un avenir à construire. Non, ce n’était rien d’autre qu’un banal match sur Tinder comme elle en a connu plein et en connaîtra encore, sans originalité ni même sans déception. Elle sait bien ce qu’elle cherche, Yeliz, tout comme ce qu’elle ne cherche pas, alors ce fonctionnement et ce mode de vie-là lui conviennent très bien. Elle ne se plaint pas.
Elle était dehors, ce soir – de quoi sortir, s’aérer, respirer. Laisser de l’espace à Ozan, en avoir aussi de son côté. Elle avait prévenu que ce soir, elle ne rentrerait sûrement pas tôt – voire pas du tout, l’échange sur Tinder présentant la soirée à venir sous les meilleurs auspices.

C’est en tout cas ce qu’elle imaginait, Yeliz.
Non pas que la soirée ait été nulle – son compagnon de la soirée désagréable. C’est juste qu’elle l’a vite rangé dans la catégorie de ceux qui feraient l’affaire, mais auprès desquels elle ne s’éterniserait pas, la brune. C’est ainsi, ce sont des choses qui arrivent, cela n’a rien de dramatique. Le flirt n’a pas été décevant ou désagréable, c’est juste que le feeling n’est pas passé aussi bien et aussi fort qu’il le peut parfois. Tant pis, Yeliz s’en remettra. Après le verre, elle a fini la soirée chez ce type mais, non, elle ne s’est pas éternisée. Elle a fait ce pourquoi elle était venue, avant de partir – se fichant de passer pour une connasse, de toute manière ils semblaient plutôt regarder dans la même direction.
Alors elle rentre chez elle, maintenant. Tout du moins, le Uber qu’elle a réservé la dépose juste devant l’immeuble : elle n’a plus qu’à sortir son badge, noter le mot de passe et pénétrer à l’intérieur, ce qu’elle fait. Tandis qu’elle monte les escaliers, décidant de délaisser l’ascenseur pour ce coup-là, elle entend le silence assourdissant. Tout le monde n’est pas là, en ce moment – ce sont les vacances, après tout. Ozan et elle sont parmi les derniers à être encore là. Ozan. Elle n’y a pas vraiment, jusque-là – pas jusqu’à ce qu’elle se retrouve à sortir ses clés pour déverrouiller la porte de l’appartement et y entrer, se retrouvant tout à coup face à un parfait inconnu. Un homme, qu’elle n’a jamais vu, qui n’est certainement pas un ami de Kemal et Ozan – mais qui pourrait être un ami d’Ozan, tout court. Non ? Pourtant, ce qu’elle sent dans l’air lui fait penser le contraire. Oh non. Il faut croire qu’il a passé une bonne soirée, Ozan, lui aussi. Mais cela, elle ne l’avait pas vu venir. « Hm, bonne soirée. » se contente-t-elle de lâcher à l’inconnu qui s’envole, intriguée. Elle referme derrière elle la porte, pose son sac dans un coin, retire peu à peu ses talons. « C’est pas moi qui l’ai fait fuir, j’espère. » fait-elle, sourire en coin, amusée, peut-être un peu moqueuse. Elle se doute que ce n’est pas le cas, Yeliz. Elle ne fait que le titiller. Comme ils l’ont souvent fait. « À moins qu’il ne m’ait prise pour ta copine ? Non, ce serait pas crédible. » tranche-t-elle, faisant mine de réfléchir alors que tout cela, elle ne le fait que par habitude. Dans le fond, peu importe qui c’est, peu importe comment Ozan définit son orientation sexuelle. Cela ne regarde que lui et il n’a pas de souci à se faire : ce n’est pas elle qui va juger qui que ce soit.

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moonlight
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Ozan Eker
Ozan Eker
messages : 1188
pseudo : sweet poison (anaïs, elle).
id card : boran kuzum (decrescendo@avatar ; minasgifs@gif)
multicomptes : ashton, jake, avràn, bashir, felix, basil.
triggers : cruauté animale, inceste, viol + pas de rp sexe.
warnings : violence familiale ; suicide ; guerre ; blessures ; homophobie.
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âge : trente-et-un ans, nouvelle dizaine tout juste entamée.
occupation : soldat, marine corps, actuellement démobilisé, pas certain de pouvoir un jour retrouver son poste.
statut civil : célibataire, il n'a jamais été très doué pour s'engager dans des histoires d'amour.
orientation : pansexuel, pas toujours assumé, armée américaine oblige ; préfère de toute façon garder privé ce qu'il se passe dans son lit.
habitation : appartement à peacock, en collocation avec yeliz.
pronom ig : il
disponibilités : dispo
yeliz
kemal
asena

   
 
「  single for the summer. 」
∙ feat. @Yeliz Solak ; juillet 2024 ∙
tw: blessures, homophobie.

Yeliz n'était pas là ce soir. Ozan comptait bien profiter de son absence pour inviter quelqu'un dans sa chambre. La vie en colocation était un peu problématique à ce niveau-là, il n'avait pas envie de s'envoyer en l'air alors que sa colocataire était dans la pièce d'à côté. Il était sans gêne, désinhibé la plupart du temps. Il passait pour ce type qui se fichait de tout. Mais il avait quand même des limites. Il préférait quand même que Yeliz ne soit pas dans le coin quand il invitait du monde dans sa chambre. Il fallait bien préserver un peu de sa vie privée, après tout. Alors il en avait profité ce soir pour inviter un gars avec qui il discutait un peu, sur une application de rencontre. Pas un truc sérieux - il avait tracé un trait là-dessus depuis la fin de ses fiançailles. Une histoire éphémère, pour sûr, mais qui demandait de se concrétiser un peu. Voir du monde lui faisait du bien, il avait passé trop de temps coincé à l’hôpital, puis à l'intérieur de cet appartement après sa blessure, il s’était senti seul suite à cet accident, alors maintenant que ça allait mieux, il avait bien le droit d’en profiter un peu.

Il avait invité cet homme. Harry, de son petit nom et ils avaient passé une bonne soirée. Quelques bières, un joint avant de finir au lit, ça avait été sympa. Mais Harry ne pouvait pas rester - ou il ne voulait pas, pas d'importance, Ozan n’avait pas cherché les détails, il n’en avait pas besoin. Alors ils avaient fini par quitter la chambre, échanger un dernier baiser histoire de marquer le coup, avant qu’Harry ne quitte l’appartement. Tout aurait pu se passer à la perfection, exactement comme il l’avait prévu, si seulement Yeliz n’était pas entré à ce moment-là. Il avait parlé de sa coloc à Harry, puisqu’il avait bien dit qu’il pouvait venir ce soir, car sa colocataire n’était pas là, donc en soit, pas de grande surprise du côté d’Harry. Là où c’était plus compliqué c’était pour lui. Si ça avait été une femme qui avait passé la porte en même temps que Yeliz, il en aurait certainement rit, Ozan. Un homme, c’était une autre histoire, une part de lui qu’il n’assumait pas vraiment. Pas élevé dans un milieu où être autre chose qu’hétérosexuel était une option. Dernier signe de la main en direction d’Harry, avant que la porte ne se referme. « Y a peu de chance, puisqu’il était en train de partir avant que tu n’entres. » Qu’elle ne s’attribue pas le mérite de faire fuir ses conquêtes, puisque ce n’était pas le cas. Harry était déjà sur le départ avant qu’elle ne passe le seuil de la porte. « Encore moins de chance à ce niveau-là. » Non, parce qu’évidemment que Yeliz n’était pas sa copine et même s’il n’avait pas eu la volonté de la charrier là-dessus, aucune chance pour qu’il pense que c’était sa copine, puisqu’il avait été honnête en lui parlant de sa colocataire dès le départ. Et qu’il n’en avait sans doute rien à faire dans le fond, Harry, parce que ça avait été juste un plan cul pour lui, comme pour Ozan. Il aurait voulu prétendre que ce n’était qu’un ami, mais ça aurait sans doute été plus crédible, s’il n’avait pas été torse nu dans le salon. Tee-shirt qui traînait sur un coin du canapé et qu’il récupéra pour l’enfiler rapidement. Au moins, il avait eu le temps de ramasser et de remettre le reste de ses vêtements, c’était déjà ça. « T’as pas intérêt de parler de ça à qui que ce soit. » Ça, c’était ce truc sur lequel il n’osait jamais mettre de mot. Qu’elle n’en parle pas, pas même à Kemal, à personne. Ce genre de choses, ça se répandait comme une traînée de poudre. Et il était hors de question que ça se sache autour de lui ; dans l’armée surtout où il savait pertinemment que ça passerait mal. Il avait assez souffert quand son père l’avait sû, pas question que ça recommence.


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Elle est loin de tout connaître de la vie d’Ozan. Comme il est loin de connaître la sienne. Ils sont loin de tout se dire – car après tout, ils sont peut-être colocataires mais pas le moins du monde amis. Cette colocation, ils en avaient besoin tous les deux, cela ne signifie pas qu’ils en sont ravis. Pourtant, ils ont appris à se connaître un peu mieux, peut-être même à s’apprécier un peu (un truc qu’ils ne s’avoueraient pas une seule seconde, cependant). Mais est-ce que Yeliz avait vu venir qu’Ozan était queer ? Non, sans doute pas. Peut-être. Une intuition comme cela, mais dans le fond de son esprit – elle ne sait pas. Probablement qu’elle s’en fichait, tout simplement, la brune. Parce que cela ne la regarde pas, parce qu’Ozan fait bien ce qu’il veut, parce que n’importe qui fait ce qu’il veut. Ce qui se passe dans son lit, cela ne regarde qu’elle et cela a toujours été sa philosophie. Ce n’est pas parce qu’elle a du mal à supporter Oz que c’est différent pour lui. Elle ne lui souhaite pas de se sentir obligé de se cacher. Peu importe ses raisons. Celles-ci aussi, cela ne regarde que lui.

Elle n’y pensait même pas, Yeliz. Elle rentrait après une très bonne soirée, voilà tout – avec le seul désir d’aller prendre une douche avant d’aller se coucher, dans son propre lit. Elle aurait pu ne pas rentrer, mais elle n’était pas de cette humeur aujourd’hui. Le feeling n’était pas assez passé pour qu’elle aille jusque-là, à se réveiller dans le lit d’un total inconnu. Elle est bien contente de rentrer chez elle, alors. Etonnée bien sûr, quand elle croise un autre inconnu en passant la porte de l’appartement – mais peu importe. Peut-être qu’il y a une toute petite pointe de quelque chose en elle, par rapport à cette nuit partagée des mois plus tôt, qui ne voulait rien dire, mais qui veut dire quand même quelque chose, de toute évidence. Bref. Quand l’homme a finalement décampé, elle s’autorise une boutade, naturellement – Yeliz restant Yeliz et surtout Ozan restant Ozan. Et bien sûr, ce dernier s’empresse de la contredire et de préciser que le mec en question était déjà en train de partir quand elle arrivait. « Merci de le préciser, c’est vrai que le doute planait. » raille-t-elle, en haussant les épaules. Ce n’était rien de plus qu’une provocation à laquelle il a réagi, mais pour ce coup-là, elle n’en tirera pas de fierté particulière – n’éprouve pas vraiment l’envie de le faire chier alors qu’il apparaît de plus en plus évident que ce mec, justement, est un sujet sensible. Enfin, peut-être pas lui en lui-même – elle ne tarde pas à comprendre ce qui pose vraiment problème à Ozan. Parce qu’il lui dit qu’elle n’a pas intérêt à en parler à quiconque. Et cela la pique, aussitôt. Elle sait qu’elle ne devrait pas le prendre personnellement, Yeliz, pourtant cela la blesse que pour ce coup-là, il ne lui fasse pas confiance. « Je sais qu’on peut pas se saquer, mais c’est vraiment pas mon genre d’outer les gens, même quand j’ai du mal à m’entendre avec eux, crois-le ou non. » se défend-elle, calmement cependant. Elle n’est pas dans la provocation, Yeliz, encore moins en train de chercher à lancer une dispute, c’est la vérité, c’est tout. « Au contraire, on a plutôt tendance à se serrer les coudes, en théorie, entre queer. » Et si elle l’ignorait, ce n’est pas son cas à lui. Elle l’avait confessé une fois, Yeliz : elle n’a pas nécessairement crié sa bisexualité sur tous les toits, du moins pas réellement fait de coming out à ses parents, mais du reste, elle ne se cache pas non plus vraiment. Elle part plutôt du principe que cela ne regarde qu’elle, et c’est pour cela que cela ne la regarde pas non plus, pour Ozan.

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Il avait passé une bonne soirée, Ozan. Le genre de bon temps qu’il ne pouvait prendre que lorsque Yeliz n’était pas là, à moins de découcher. Ce qu’il faisait parfois, après tout, il n’avait pas de compte à lui rendre et logiquement, elle n’allait pas lui faire subir un interrogatoire pour savoir où il avait passé la nuit. Mais ce soir, elle n’était pas censée rentrer tôt, ou pas rentrer du tout, alors autant en profiter pour faire venir quelqu’un dans son lit. Il avait été obligé de mettre sa vie entre parenthèses pendant tellement de temps, Ozan, qu’il avait bien le droit d’en profiter, maintenant que les blessures étaient moins marquées et surtout moins douloureuses. Cicatrices toujours visibles, pas complètement assumées, mais bon, il fallait quand même vivre avec. Alors, il voyait du monde de temps en temps et ce soir, c’était avec un autre homme qu’il avait rendez-vous. Part de sa sexualité qu’il assumait pour lui-même mais refusait de partager avec ses proches. Il n’en avait jamais parlé à Kemal, alors que c’était son meilleur ami. Sa sœur devait savoir, parce qu’il avait tenté de faire un coming-out familial quand il avait été plus jeune mais que ça c’était très mal passé. Alors depuis, il n’en parlait plus.

Alors il aurait préféré que Yeliz rentre ne serait-ce que cinq petite minutes plus tard. Qu’elle croise Harry, en entrant dans le bâtiment plutôt qu’en entrant dans l’appartement. Si ça avait été le cas, elle n’aurait pas pu se douter qu’il sortait de leur appartement. Mais non, la vie étant souvent mal foutue, il avait fallu qu’ils se croisent. Il n’aimait pas ça, Ozan. C’était une part de sa vie dont il ne parlait jamais. Un genre de secret qu’il gardait pour lui et qu’il n’avait pas envie de voir exposé. Encore un traumatisme lié à son adolescence, qu’il n’avait jamais surmonté. Il en avait à la pelle des traumatismes d’enfance, merci papa pour ça. « Faudrait pas te laisser t’attribuer trop de mérite. » Il répondit en haussant les épaules, réussissant tant bien que mal à garder la tête haute, malgré cette situation qu’il n’aimait pas du tout. Il avait enfilé son tee-shirt, quitté précédemment et abandonné avec le reste de ses vêtements dans le salon. Maintenant qu’il avait tout sur le dos, il détestait vraiment le fait qu’elle n’ait pas pris cinq minutes de plus pour rentrer, parce que c’était vraiment tout ce dont il aurait eu besoin pour que cette histoire soit du ni vu, ni connu. Alors il précisa qu’il ne voulait pas qu’elle en parle. « Même pas à Kemal. » Il se contenta de préciser, en guise de réponse à sa remarque, qu’elle n’aille pas imaginer que Kemal soit au courant, parce que ce n’était pas le cas. Ou si ça l’était, il ne lui avait jamais dit de lui-même. Les nouvelles, les rumeurs allaient parfois si vite qu’on en perdait rapidement le contrôle et il ne voulait pas que ça lui arrive. « J’ai pas besoin qu’on se serre les coudes, je suis pas … » Il soupira, leva les yeux au ciel pour finir sa phrase sans fin. Il n’était pas queer et ce n’était pas un rejet de sa sexualité, ni de ces personnes. Il était juste tout seul dans son coin, avec sa sexualité et ne désirait pas appartenir à un groupe, ou une communauté. Tout seul dans son coin, c’était mieux pour éviter les emmerdes et comme beaucoup de choses dans sa vie, il l’avait appris à la dure.




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Elle pensait simplement rentrer. Ne se posait pas plus de questions que cela, ne pensait à rien de particulier – sinon au fait qu’elle était soulagée de s’être échappée de cette fin de soirée, de ne pas se retrouver à dormir chez cet inconnu. Elle avait pris ce qu’il pouvait lui donner, sans demander son reste ensuite. Elle n’avait rien d’autre en tête, si ce n’est rentrer chez elle – loin de se préoccuper de la façon dont Ozan avait passé la soirée, lui, de son côté. Parce que cela ne la regarde pas, ne l’intéresse pas. Ou c’est ce qu’elle se dit, en tout cas. Elle ne se doutait pas particulièrement qu’il verrait quelqu’un, et ce, même si c’était son propre cas juste avant. Elle ne réalise que quand elle aperçoit cet homme, qu’elle ne connaît pas, qu’elle n’a jamais vu, qui ne semble pas être un ami d’Ozan. Et si elle avait encore des doutes, l’attitude d’Oz suffit à lui confirmer que ce n’est pas anodin, que ce n’est pas n’importe qui. Elle ne peut pas s’empêcher de le taquiner, alors, Ozan – mais cela n’a rien de méchant ni de moqueur, c’est juste l’habituel jeu, entre eux. Elle n’y voit pas le sujet sensible derrière, quand bien même, elle doit l’admettre, Yeliz, elle ignorait qu’il n’était pas juste hétérosexuel.

Alors elle le cherche, le taquine, un peu. Plaisante au sujet d’avoir ou non été prise pour la petite amie d’Ozan par l’inconnu en question – mais ce n’est rien d’autre que du second degré, parce qu’en réalité, elle sait très bien qu’il n’y a eu aucune ambiguïté. Elle n’avait pas l’attitude d’une copine qui rentre chez elle et l’homme n’avait pas celle de quelqu’un qui la prend pour telle. De toute manière, ce n’est qu’une façon de provoquer Ozan, comme il le ferait d’ailleurs lui-même. « Non, ce serait une vraie tragédie, je sais que ça te tient à cœur de me l’éviter. » Jamais aucun des deux ne semble prêt à s’arrêter. Il faut toujours se renvoyer la balle, encore et encore, jusqu’à ce que l’autre se lasse, jusqu’à ce que l’autre cède. Cela étant, il n’a pas l’air comme d’habitude, Ozan. Plus sur la défensive, nerveux ou agacé, elle ne saurait dire – comme quelqu’un pris en flagrant délit de quelque chose. Il ne faisait rien de mal, pourtant, en tout cas pas aux yeux de Yeliz. Elle ne tarde pas à comprendre, quand il lui dit qu’elle n’a pas intérêt de parler de cela à quiconque. Là, c’est elle qui s’irrite un peu, touchée de son manque de confiance – peut-être qu’ils ne sont pas amis, ne peuvent pas se voir en peinture, mais elle ne ferait jamais un truc pareil, la brune. Ce qu’elle lui indique. Lui, il se contente de préciser en réponse que Kemal ne doit pas savoir non plus. « T’as écouté c’que je viens de dire ? J’ai compris le message, je suis pas complètement stupide. » fulmine-t-elle. Elle voudrait être objective sur ce coup-là, mais elle a du mal à ne pas être touchée par le sujet, alors qu’il la concerne tant, elle aussi. Pourtant, quand elle explique qu’on se serre plutôt les coudes entre queer, Ozan semble vouloir nier l’être. « T’es pas quoi ? » qu’elle demande, quand même. Dans le fond, peu importe. « T’as pas besoin de répondre, j’ai très bien compris et tu me dois pas quoi que ce soit, de toute façon. » Elle n’a aucun mal à l’admettre. Elle n’est même pas fan du concept de coming out, de cette sensation d’obligation de définir son orientation sexuelle face aux autres. Elle adorerait que la question ne se pose pas, qu’on puisse simplement être soi-même sans besoin de le crier sur tous les toits. Finalement, c’est un truc dont elle avait parlé un peu à Ozan, une fois. Le soir où elle avait fini par coucher avec lui, accessoirement. « T’as pas à dire absolument aux autres ce que t’es. Mais c’est pas une honte, en tout cas. T’as le droit d’être toi-même. » souffle-t-elle, cette fois plus calme, et sincère. Elle hausse les épaules, se baisse pour caresser son chat venu la voir et se frotter à ses jambes, après l’avoir entendue.

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