You ain't never had a friend like me (yeliz)

tw: ras for now.

Un coup. Juste un coup de klaxon. Tu pourrais descendre, mais tu lui as déjà envoyé un sms pour lui signaler que tu étais en bas. Ce n’est pas très chevaleresque, mais tu n’es pas là pour ça. Et puis elle n’a pas besoin de chevalier servant, ça tu le sais très bien. Et un nouveau coup de klaxon, histoire qu’elle se presse. Parce que tu vois sa silhouette en bas de l’immeuble. Tu peux déjà imaginer qu’elle lève les yeux au ciel. Est-ce que tu dois recommencer ? Tu en meurs d’envie, ça t’amuse de l’agacer. Sourire qui s’allonge sur ton visage, alors qu’elle s’approche de la voiture. Aujourd’hui c’est un jour spécial, c’est votre journée. Votre tradition à vous. Chaque année, vous passez cette journée ensemble. Rien que vous deux. Interdiction d’être triste, c’est une règle. Une règle parmi tant d’autre, mais celle-ci vous tient à cœur. Et bien sûr chaque année à tour de rôle vous choisissez le programme. Cette année, c’est à ton tour de choisir. Et ton idée… eh bien ton idée te séduit déjà, c’est la première fois que vous irez là-bas et comment ne pas être heureux en se rendant dans l’endroit le plus magique au monde ? Ta sœur vient de rentrer dans la voiture. « Bonjour à vous Darling. Je nous prévois une journée magique, féerique ! Et oui on était obligé de se lever aussi tôt ! Tu comprendras bientôt pourquoi ! » il n’est pas si tôt que ça.. bon ok six heures et demie, c’est tôt, mais ça dépend de l’heure à laquelle on se couche. Et puis elle était prévenue, vous deviez décoller de bonne heure, histoire de savourer la journée. « J’ai plusieurs indices pour que tu devines où on va. » tu te crois drôle, intelligent et d’un côté c’est le cas. Un regard vers ta sœur, tu continues de sourire en grand. « First, est-ce que tu as des idées ? » tu démarres la voiture, après avoir lancé un regard intriguant à ta sœur. Avant de lui donner le premier indice, tu la laisses miroiter dans son coin. Oui, ce n’est pas cool, mais tu ne veux pas qu’elle trouve du premier coup.

Est-ce que tu es excité à l’idée de t’y rendre ? Bien sûr que oui, tu trépignes d’impatience. Tu ne comprends pas pourquoi tu n’y as pas songé plutôt. Après tout c’est ton endroit, tu es un gamin à l’intérieur. Tu adores faire rire les enfants, tu aimes le pays imaginaire. Ouais, cet endroit est fait pour toi. Pourquoi ne pas l’avoir fait avant ? C’est une très bonne question. « J’ai des sandwichs dans le sac à dos à l’arrière et j’ai pris tes chips favorites. » ton sourire qui ne s’estompe pas. Tu es heureux et ça te fait du bien. Une partie de toi s’est éteinte ce jour-là, mais aujourd’hui tu n’as pas envie de sombrer. Aujourd’hui, tu as envie de fêter ce jour, tu as envie de lui rendre hommage. À ta manière ou plutôt à votre manière. Tu sais que ça va vous faire du bien. Vous passez souvent du temps ensemble, mais c’est différent. « Je suis tellement génial, que je te laisse choisir la radio ou mettre une playlist, » sourire qui s’agrandit, tu n’as pas envie de tout choisir. Et puis tu peux au moins lui concéder cela. Surtout que tu n’es pas chiant en matière de musique, tu aimes un peu tout. « J’en ai oublié les convenances, comment va mon adorable sœur ? Heureuse de passer cette journée avec moi ? » vous voilà en route, la ville est derrière vous à présent. Le panneau vient de le signaliser et ça te touche pas plus que ça. Est-ce qu’elle devinera où vous allez avant que tu lui donnes des indices. Ou bien que tu lui dises tout simplement.. affaire à suivre.

tw : deuil.

Elle va passer la journée avec Kemal.
En apparence, rien de plus banal. Elle en passe bien souvent, des journées en compagnie de son frère. Des journées sans Ozan. Des journées où ce n’est rien d’autre que son frère et elle. Parce qu’ils sont très proches, sans être non plus fusionnels. Ils se voient au moins une fois par semaine. Ils font des activités, ensemble. Aujourd’hui, à vrai dire, Yeliz, elle ne sait rien de ce qu’ils vont faire. Kemal n’a rien voulu lui dire, pas même un indice. Elle se demande même s’il lui dira où ils vont, ce qu’ils feront, ne serait-ce que dans la voiture sur le chemin. Le connaissant, il est capable de garder le secret jusqu’au bout. Dans tous les cas, elle est curieuse, Yeliz. Et puis, cela lui met du baume au cœur. Elle en aura besoin, en cette journée. Car, non : ce ne sera définitivement pas une journée banale. Cela ne l’est toujours pas, même après des années. Mais elle préfère éluder, rester dans le déni, plonger la tête dans le sable comme une autruche. Elle est si douée pour cela, Yeliz. Particulièrement depuis quelques temps. Douée pour ne pas voir les choses en face, fermer les yeux éternellement. Bref – peu importe. Elle doit passer la journée avec son frère et il ne lui a donné aucun indice. Il lui a juste demandé une chose : être prête à six heures et demie.

Le réveil a piqué.
Le réveil a piqué, mais ce n’est pas pour la dissuader. Bien sûr, Yeliz, elle a eu un peu de mal à se lever. Mais ce n’est pas la première fois qu’elle le fait, même un jour de congé. Après tout, elle aime à partir toute la journée pour de grandes randonnées, en se levant à l’aurore. Elle n’est pas aussi princesse qu’elle peut le laisser paraître face à Ozan juste pour le faire chier. Alors bien sûr, elle a dû laisser sonner son réveil une seconde fois. Mais maintenant qu’elle est levée, qu’elle a bu son café, qu’elle a pris sa douche, cela devrait aller. Pas vrai ? Kemal ne tarde pas à lui signaler sa présence via un coup de klaxon – elle a déjà vu passer le sms quelques instants plus tôt, auxquels elle n’a pas pris le temps de répondre, parce qu’elle était en train de finir de s’habiller, de mettre ses chaussures. Elle attrape bien vite ses affaires et descend quatre à quatre les marches de l’immeuble, arrivant finalement sur le parking au moment même où Kemal klaxonne une seconde fois. Autant dire qu’elle est loin d’être enchantée par le concept, Yeliz, déjà parce qu’autant de bruit de bon matin est loin d’être agréable, mais en prime parce qu’à ce rythme, il va réveiller et déranger aussi tout le voisinage. Elle n’a pas besoin de se mettre tout le monde à dos. Bientôt, elle arrive au niveau de la voiture, ouvre la portière arrière pour y déposer ses affaires, puis la referme avant d’ouvrir celle de la place passager où elle s’assied. « Ozan va te tuer quand il saura que c’est toi qui klaxonnes deux fois comme un abruti à six heures et demie, et probablement mes voisins aussi. » commente-t-elle, avant même d’accorder un bonjour à son grand frère. Elle attend de voir pour le côté magique et féérique de la journée. S’il peut juste l’aider à changer d’air et à se changer les idées, ce sera déjà gagné. « C’est quoi, tes indices ? » demande-t-elle tout de même, intriguée. « Hm, non. On va faire une randonnée ? » fait-elle, un peu au pif. C’est bien la seule idée qui puisse lui venir en tête, mais elle n’a pas réellement creusé la question, la brune. Elle doit l’avouer : elle aime beaucoup les surprises. Déteste toujours autant la routine. Alors elle ne va pas râler sur le fait de ne pas savoir du tout où ils vont. De toute manière, à son frère, elle fait toujours entièrement confiance.

Kemal finit par démarrer la voiture. Yeliz pose bien vite sa tête contre la vitre, tout de même fatiguée par ce réveil matinal. « Comme c’est attentionné de ta part. » taquine-t-elle son frère, sourire en coin. Et avant même qu’elle ait pu se décréter DJ du trajet, Kemal l’invite à choisir la station de radio qu’ils écouteront, ou la playlist de son choix. « Ça tombe bien, c’est précisément ce que je voulais faire. Je peux mettre une playlist, mais j’ai besoin de savoir combien de temps le trajet va durer à peu près… Ça pourrait être mon premier indice, non ? » Un léger rire s’échappe de ses lèvres. A travers la vitre, elle regarde la ville encore endormie, s’éveiller doucement. Certains commerces sont déjà ouverts, ou bien la lumière allumée indique qu’ils se préparent à l’être. Elle est certaine que si elle ouvrait la fenêtre, elle pourrait sentir quelques délicieuses odeurs émaner des boutiques et cafés. « Ça va, ça va. Et bien sûr que je suis ravie de passer cette journée avec toi ! Encore plus si ça me permet d’éviter le travail. » plaisante-t-elle. Car quiconque la connaît, sait combien elle adore en vérité ce qu’elle fait. « Et toi, quoi de neuf ? Quel est ton degré d’enthousiasme à l’idée de te coltiner ta petite sœur chérie touuute la journée ? » le taquine-t-elle encore. Elle ponctue involontairement ses mots d’un petit bâillement.

tw: ras for now.

Tu souris. Tu souris, bien qu’elle te signale que tu risques d’avoir réveillé tout le voisinage, y compris ton meilleur ami. « Rhooo il s’en remettra et pour les voisins, on s’en moque, à la prochaine fête de voisinage tu leur offres des bières et le tour est joué. » lâches-tu simplement. Tu es comme ça, tu aimes prendre la vie simplement et légèrement. C’est quelque chose que tu as appris au fil des années. Aujourd’hui, tu veux juste sourire, vivre et ne pas te prendre la tête. Oui, tu risques d’avoir réveillé les gens et alors ? Tu n’es pas le premier et tu ne seras probablement pas le dernier. Ils s’en remettront, ou pas, mais pour tout dire, aujourd’hui ce n’est pas ton souci. Un brin égoïste, tu en es conscient, mais il paraît que c’est le début du bonheur. Et puis tu sais que les gens ont une facilité à oublier, enfin ça dépend pour quoi. Ozan t’en voudra, tu lui payeras une bière et le tour sera joué et d’un côté tu lui offres la liberté durant une journée. Il te remerciera sûrement pour ça. « Alors non ceci n’est pas un indice si je te donne tous les indices d’un coup, patience petite fée, bientôt tu découvriras. » techniquement des indices, tu lui en as déjà donné. Apparemment elle ne t’écoute pas, tant pis pour elle. Tu continues de sourire. « En quoi la randonnée est magique et féerique ? Je sais que tu adores ça, mais vois-tu pas aujourd’hui. » non aujourd’hui, tu as prévu mieux, bien mieux. À se demander pourquoi vous n’avez pas fait ceci plutôt, surtout venant de toi. T’es un gamin, c’est endroit est fait pour toi, bien que tu considères ce lieu adapté à tout le monde. Enfants, comme adultes, y a pas d’âges pour profiter de la magie et puis quoi encore ?

Les paysages défilent déjà sous tes yeux, tu lui accordes une chose aujourd’hui, c’est dire ô combien tu es formidable : elle est le DJ. Et tu n’accordes pas ce poste à tout le monde, tu aimes avoir le contrôle sur la musique lorsque tu conduis. Parce que tu sais que les gens sont capables de tout et aussi que tu aimes ta musique. Tu tournes légèrement la tête vers elle, elle est douée, tu dois bien lui accorder ce point. « Hum.. je pourrais, mais où est le plaisir ? Tu n’as qu’à mettre une playlist de deux heures, voir plus… te connaissant tu serais capable de trouver rien qu’avec le temps, mais comme je suis formidable, tu peux mettre deux heures. » c’est à peu près le temps que ton gps t’indique. Ce dernier que tu as mis de ton côté, histoire qu’elle ne puisse pas voir l’endroit exact. « par contre aie pitié de moi, ne met pas des trucs que je supporte pas, sinon je vais devoir te laisser sur le bas-côté et ça me fend déjà le cœur de le faire. » ou d’y songer. Est-ce que tu pourrais le faire ? Non. Tu n’es pas comme ça, tu peux le dire, mais y a une marge entre le faire et le dire. Et puis ceux qui abandonnent leurs animaux sur la route te dégoûtent, alors ne parlons pas de ceux qui le font avec leurs sœurs. Bien qu’il y ait moins de cas de ce genre. « Je suis bien mieux que ton travail, » tu adores le tien et ça te dérange pas de prendre une journée, « pas sûr que ça soit plus reposant ceci-dit. » pas que le travail soit reposant, mais cette journée s’annonce tout sauf reposante. «  le baromètre indique 10, on verra d’ici ce soir s’il aura diminué ou pas, mais pour l’instant ça va, tout est en vert. » tu adores passer du temps avec elle. Vous êtes proches, pas trop proche, mais suffisamment pour savoir ce qu’il se passe dans la vie l’un de l’autre. Tu tiens à ce lien et tu n’as pas envie qu’il se brise. « Bon mon premier vrai indice, c’est un endroit où tu n’as jamais été, mais où tu peux voyager. » est-ce que ça va l’aider ? Bonne question. Tu restes vague, mais tu lui donnes des pistes, à voir si son esprit de détective est affûté.

tw : deuil.

Elle déteste la routine. Déteste la morosité. Déteste voir les jours se ressembler. Alors elle saute sur l’occasion de sortir de l’ordinaire. Elle doit l’avouer, Yeliz : elle est comme une gosse, face à cette surprise. Encore plus si elle vient de son frère. L’un de ses frères. Elle n’oublie pas Ramiz, jamais – même si elle n’en parle pas vraiment, la brune. Elle n’oublie pas Ramiz, surtout pas aujourd’hui. C’est précisément pour cela que Kemal et elle se voient aujourd’hui. Pour cela même qu’elle s’est levée aux aurores, sans même se douter de l’endroit où Kemal l’emmènerait. Celui-là n’a pas lésiné sur les coups de klaxon, ce que Yeliz ne manque pas de lui signaler quand elle le rejoint dans la voiture. « Ouais, c’est ça. J’espère plutôt qu’ils sauront pas que celui qui a fait ce boucan est mon frère. » Il ne manquerait plus qu’ils la regardent de travers à chaque fois qu’ils la croiseront, le souvenir de ce réveil matinal restant définitivement gravé dans leurs mémoires. Quant à Ozan, elle n’a pas rebondi – parce qu’à vrai dire, elle préfère dire qu’elle s’en fiche. Que si cela peut l’emmerder un peu, tant pis. Ce n’est pas son problème, après tout ; Oz s’est maintes fois exprimé, des mois plus tôt, sur le fait qu’il n’avait pas besoin d’elle, pas besoin d’aide.

Ils sont en route. Pour elle ne sait trop où, car Kemal n’a pas voulu lui donner l’information. Surprise, paraît-il. Yeliz essaie toutefois de grapiller quelques informations, plus ou moins en vain, visiblement. « C’est toi qui me teases que tu vas me donner des indices mais qui ne m’en donnes pas… » Elle fait faussement sa mauvaise tête, comme une enfant qui bouderait. Il ne faut cependant pas longtemps pour qu’un sourire en coin apparaisse, étire ses lèvres. Elle est trop curieuse et enthousiaste face à la perspective de cette journée pour vraiment faire la tête. « Tu m’avais pas dit que c’était magique et féérique jusque-là, c’est sûr que ce ne sont pas les qualificatifs que j’utiliserais pour la randonnée, même si c’est génial. » Elle hausse les épaules – soulagée en vérité que la fameuse surprise soit potentiellement plus originale qu’une simple randonnée comme elle a l’habitude d’en faire, surtout en solitaire. Fidèle à elle-même, Yeliz poursuit ses tentatives de découvrir où ils se rendent, en utilisant la playlist que Kemal lui autorise à choisir. S’il ne semble pas vouloir lui en dire trop, il semble céder en indiquant qu’une playlist de deux heures devrait suffire. « Donc on a deux heures de route. » conclue-t-elle. Que peut-il donc y avoir à deux heures de route d’Oceanside ? Elle est déjà en train de se remuer les méninges, Yeliz, quand Kemal reprend la parole pour la supplier de ne pas mettre de chansons qu’il n'apprécie pas, au risque de devoir l’abandonner sur le chemin. « Tu n’oserais pas. Et au passage, je te remercie pour le manque de confiance. Mes goûts musicaux sont exceptionnels. » réplique-t-elle en attrapant d’ailleurs son téléphone pour lancer l’application de Spotify et vite trouver quelque chose à mettre. Quelque chose de bien qui leur plaira à tous les deux, elle en est certaine. En tout cas, elle est toujours comme une enfant, Yeliz, joyeuse, enthousiaste, et surtout impatiente de découvrir ce qui les attend. Très heureuse aussi de passer pour une fois une journée en compagnie de son frère uniquement, loin d’Oceanside. « Hm, t’es presque mieux. Au moins, c’est pas le même genre de fatigue que le travail, donc ça reste positif. » Toujours à voir le verre à moitié plein. De toute manière, Yeliz ne tient pas en place – sa journée de congés, elle l’aurait passée certainement en randonnée, puisqu’elle a déjà rappelé son intérêt pour ces dernières. « Je vois que t’es super positif, ça me va plaisir que tu envisages déjà que le baromètre puisse descendre au fil de la journée parce que ma compagnie te sera moins supportable à un moment donné. » ironise-t-elle, faussement vexée. Pas son genre de prendre la mouche, en réalité. Kemal le sait. Concentrée sur son téléphone pour lancer enfin une playlist, elle relève la tête quand son frère lui donne un premier véritable indice. Elle se tait aussitôt, réfléchissant aux destinations possibles. « Voyager… sans bouger d’un endroit ? On va dans un parc d’attraction ? Parce que t’as dit tout à l’heure que c’était magique et féérique. » Alors c’est peut-être plutôt cela qui oriente cette hypothèse. Cependant, Yeliz n'est pas bien sûre d’elle.