leave the world behind, w. ozan
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leave the world behind, w. ozan

SUN wildest dreams
Yeliz Solak
Yeliz Solak
messages : 1314
pseudo : winter solstice (elle).
id card : hande erçel / poets dept@av, song cry@bann, the last dinner party/nothing matters@lyrics, gifsbymel@gif (tumblr).
multicomptes : noela, nailea, oliva, noa & nell.
à contacter : le personnage concerné.
triggers : inceste, cruauté animale, violences et agressions sexuelles, maltraitance, AVC, sang, age gap +15 ans.
warnings : maladie et mort infantiles, mention de blessure.
présence : présente.
leave the world behind, w. ozan KEG17ly1_o
âge : vingt-neuf ans, regarde d'un mauvais œil la trentaine approchant.
occupation : scénographe.
statut civil : célibataire attachée à sa liberté.
orientation : bisexuelle.
habitation : peacock, apt. 2 en colocation permanente non désirée avec Ozan.
pronom ig : elle.
disponibilités : indispo (0/5).

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infos rp : 500-1000 mots / dialogues en français (ok pour l'anglais) / 3ème personne du singulier au présent / réponse en 2 semaines en moyenne ou max 3 / présente plutôt le week-end.
   
 
「 when you open up the gates for me & leave the world behind 」
∙ feat. @Ozan Eker ; mars 2024 ∙
tw : /

Cela a commencé avec des petits rien. Une grosse fatigue, qu’elle mettait sur le compte de son mode de vie – de sa carrière mouvementée, rythmée par les déplacements et les rendez-vous. Des maux de tête, assimilés à la fatigue en question. De légères courbatures – en raison du sport, sans doute, quoiqu’elle en fasse assez régulièrement pour que ce soit surprenant. Et puis, la toux, le nez qui coule. Et finalement : les frissons. L’impression d’avoir froid tout le temps. Le verdict a fini par tomber, quand Yeliz s’est enfin décidée à aller chez le médecin : une grippe carabinée. C’est bien sa veine, surtout en cette période chargée – autant dire que Yeliz, elle s’en serait bien passée. Comme n’importe qui d’autre. A quand est-ce qu’elle remonte, dans le fond, cette dernière grippe ? Elle ne sait même plus – cela lui semble si lointain, à l’époque où elle était gosse ou quelque chose du genre, elle ne se souvient pas très bien. Et pourtant. Alors elle a quitté le travail en début d’après-midi pour aller chez le médecin, qui lui a préconisé du repos pour les prochains jours à venir. Des jours à ne rien faire, à dormir, se reposer, prendre soin d’elle. Des jours à être coincée à l’appartement, sans sortir, sans courir, sans rien faire : autant dire, tout ce qu’elle déteste. Elle qui ne tient pas en place d’ordinaire.

Elle n’a même pas vu le temps passer. Aussitôt rentrée, Yeliz, elle s’est assoupie dans son lit, son chat non loin d’elle. Son chat, si près même, qu’il lui a donné presque trop chaud par moments – Yeliz oscillant entre frissons et coups de chaud. Les heures ont passé, et quand enfin, elle a émergé de sa sieste, elle s’est levée pour se préparer une tisane. Le tout, avant d’aller s’affaler dans le canapé cette fois, profitant du fait qu’Ozan n’était pas là. Sans doute à sa séance de rééducation. Ou peut-être autre chose ? Elle ne sait plus vraiment. Tout se mélange dans son esprit embrumé, à présent. Elle a allumé la télévision, avant de somnoler plus ou moins devant, zappant de temps en temps. Puis elle entend qu’Ozan rentre – ou quelqu’un. Ce pourrait être n’importe qui, au fond, qu’elle ne bougerait pas, la brune. « Ozaaaaaaan ? » qu’elle demande finalement, toujours dans le pâté, attendant une confirmation. Dans le fond, peu importe qu’il réponde ou non, elle est bien trop à côté de ses pompes. Elle essaie de se redresser dans le canapé, le tout sans sortir ses bras de sa couverture qui ne la quitte plus depuis des heures. « J’suis au bout d’ma vie. » lâche-t-elle en laissant échapper un bâillement. Elle exagère, fidèle à elle-même – même si, toute courbaturée, fatiguée et fiévreuse qu’elle est, elle n’a pas d’énergie à grand-chose. « J’ai la grippe, alors t’as pas l’droit d’être relou avec moi. » Comme si cela lui donnait droit à un certain traitement de faveur. Peu importe. Elle est à côté de ses pompes, Yeliz, et malgré tout, ne perd pas une occasion de le faire chier. « T’as pas l’droit d’fuir et de me lâcher non plus. C’est trop tard, t’es contaminé. Et si tu m’abandonnes, alors t’es rien qu’un lâche. » Elle n’est pas vraiment sérieuse, même s’ils se disputent encore par moments. Elle en lâche un soupir de lassitude, se sentant déjà épuisée d’avoir dit tout cela. Vivement que cela lui soit passé.
MOON up all night
Ozan Eker
Ozan Eker
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pseudo : sweet poison (anaïs, elle).
id card : boran kuzum (sweet poison@avatar ; minasgifs@gif)
multicomptes : ashton, jake, avràn & diego.
triggers : cruauté animale, inceste, viol + pas de rp sexe.
warnings : violence familiale ; suicide ; guerre ; blessures ; homophobie.
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âge : trente-et-un ans, nouvelle dizaine tout juste entamée.
occupation : soldat, marine corps, actuellement démobilisé, pas certain de pouvoir un jour retrouver son poste.
statut civil : célibataire, il n'a jamais été très doué pour s'engager dans des histoires d'amour.
orientation : pansexuel, pas toujours assumé, armée américaine oblige ; préfère de toute façon garder privé ce qu'il se passe dans son lit.
habitation : appartement à peacock, en collocation avec yeliz.
pronom ig : il
disponibilités : dispo
yeliz
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「  leave the world behind. 」
∙ feat. @Yeliz Solak ; mars 2024 ∙
tw: blessures.

Lentement mais sûrement, le printemps revenait et les journées étaient belles. Ça lui donnait envie de sortir, de bouger. Il donnerait cher pour aller courir au bord de la plage, Ozan. Il allait mieux, réussissait à bouger plus facilement, n’avait plus besoin de fauteuil et pouvait même laisser ses béquilles de côté, la plupart du temps. Ça faisait pas loin d’un an maintenant qu’il avait été blessé et il récupérait petit à petit. Il pouvait presque reprendre une vie normale, mais était encore parfois - trop souvent - rattrapé par la douleur dans sa jambe gauche. Si la droite semblait s’être complètement remise de ses blessures, ce n’était pas le cas de la seconde qui, au contraire, continuait de lui mener la vie dure. Alors il n’était pas question d’aller courir, il savait qu’il ne ferait pas long feu, rattrapé par ces douleurs dont il n’arrivait pas à se défaire. Il continuait de croire que ça finirait par aller mieux, le brun, après tout, la rééducation avait bien fonctionné jusqu’à présent, il n’y avait pas de raison pour que ça ne continue pas. C’était en tout cas l’idée à laquelle il avait choisi de s’accrocher, Ozan. Il fallait bien rester optimiste après tout, même si par moment ça avait tendance à le déprimer, d’être toujours incapable de reprendre sa vie d’avant.

Il en avait un, de rendez-vous chez le kiné aujourd’hui. Il était parti un peu plus tôt, histoire de marcher un peu, à défaut de pouvoir courir. Ça lui faisait du bien et puis, il n’aimait pas rester enfermé, alors toutes les occasions de sortir étaient bonnes à prendre. A trop rester enfermé, il risquait de devenir fou. Il avait traîné un peu, avant de se rendre à son rendez-vous. Et puis il avait fini par s’y rendre, tout s’était bien passé, il n’y avait pas grand chose à signaler. Il aurait bien traîné encore un peu après le rendez-vous, mais la douleur commençait à revenir, alors le plus sage, c’était de rentrer. Il n’était pas forcément quelqu’un de très sage d’ordinaire, mais il connaissait ses limites Ozan et avait appris à ne pas trop les dépasser. Son médecin disait que, de toute façon, à trop forcer, il allait aggraver les choses au lieu de les arranger et c’était bien la dernière chose qu’il souhaitait. Alors, il avait été raisonnable et était rentré tout de suite. A peine le temps de retirer sa veste et ses chaussures que la voix de Yeliz se fit entendre, qu’est-ce qu’elle lui voulait ?  « Non, c’est Brad Pitt. » Il répondit en levant les yeux au ciel, avant de finir de retirer ses chaussures et d’accrocher sa veste sur le porte-manteaux.  « Pauvre bichette, va. » Il lâcha d’un air faussement dramatique en rejoignant le salon. Une grippe, elle s’en remettra, y avait pas mort d’homme.  « Ça fait des mois que je suis blessé et j’ai jamais eu de traitement de faveur, je vois pas en quoi une grippe t’en donnerait un. » Il serait aussi chiant que d’habitude, dommage pour elle. Quoi que, c’était elle qui le considérait comme chiant après tout. Il n’avait pas le même point de vue qu’elle sur la situation.  « C’est ça ouais, j’ai assez de problèmes à gérer dans ma vie, pour m’occuper de tes microbes en plus du reste. » Sa grippe, il n’en voulait pas, alors il allait peut-être devoir instaurer des distances de sécurité tant qu’elle était malade. Qu’elle reste loin de lui, qu’elle ne lui tousse pas en plein visage. Il était déjà prêt à se laver les mains tous les quarts d’heure, s’il le fallait. Mais clairement, sa grippe, il n’en voulait pas. Pas besoin que des courbatures viennent ajouter des douleurs à ses membres.

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Elle déteste devoir rester enfermée. Ce n’est pas son truc, à elle, Yeliz. Elle n’est pas casanière, elle n’aime pas rester sans rien faire. N’aime pas rester tranquille. Elle a bien trop besoin de bouger, la brune. Besoin de prendre l’air, besoin de voir le monde. Besoin de marcher dans la nature, de sentir le soleil contre sa peau. Et puis, outre le besoin de marcher, de faire un tour, quand elle ne fait pas tout cela, Yeliz, elle vit tout de même beaucoup pour son travail – celui-là même qui lui prend beaucoup d’énergie, de temps et de passion. Et quand elle ne fait rien de tout cela, alors elle voit du monde, passe ses soirées à boire des verres avec des amis, à rencontrer de nouvelles personnes, à découvrir de nouveaux endroits, et tant d’autres choses encore. Parce que c’est un vrai boute-en-train, Yeliz, qui ne tient pas en place, qui a besoin de sortir, de voir du monde. Autant dire qu’être malade, c’est l’un des pires trucs – ou presque – qui puisse lui arriver, dans ces circonstances. La perspective de devoir rester tranquille à se reposer pendant des jours, sans sortir du tout, est donc loin d’être réjouissante. Cela étant dit, elle est si fatiguée à présent, la brune, qu’elle ne va probablement pas avoir la force de râler, ou même d’aller à l’encontre des indications de son médecin.

Elle ne sait même pas comment elle a eu la force de quitter son lit pour le canapé. L’envie de changer de paysage, peut-être – de ne pas rester à dormir encore et encore non plus. Autant essayer de regarder quelque chose à la télévision, même si elle n’est pas très concentrée et s’endort à nouveau devant. Elle se réveille cependant vaguement, quand elle entend qu’on rentre dans l’appartement. Ozan, évidemment – et si ce n’est pas lui, well, elle ne sera de toute façon pas en état de s’enfuir ou de crier. Elle est peut-être tellement dans les vapes qu’on pourrait presque cambrioler l’appartement, qu’elle ne se rendrait compte de rien. Mais elle arrive tout de même, Yeliz, à reconnecter ses neurones pour interpeller son colocataire. Lui lui répond ironiquement depuis l’entrée de l’appartement. « Mon rêve devient réalité. » Elle pourrait presque le dire sérieusement, en proie à des hallucinations – mais la fièvre n’est pas encore assez élevée et elle a pertinemment compris l’ironie d’Ozan, visiblement pas si enchanté de la retrouver. Il ne semble pas non plus la plaindre une seule seconde, quand elle le voit arriver dans le salon en la qualifiant de pauvre bichette. Le tout, avant d’arguer qu’il n’a jamais eu le droit à un traitement de faveur, lui, depuis qu’il est blessé. « Tu rigoles ? Je t’ai filé des coups de main plein de fois, de bon gré et sans être relou. » Bien plus qu’elle ne l’imaginait, étant donné leur animosité d’origine – celle qui semble s’être amoindrie au fil du temps, notamment ces derniers mois, contre toute attente. Pour autant, l’état de Yeliz ne suscite ni la pitié ni la compassion d’Ozan. Non, il a l’air de vouloir plutôt rester le plus loin possible d’elle pour éviter de tomber malade lui aussi. Finalement, difficile de savoir qui des deux, présentement, râle le plus. « À mon avis, c’est trop tard. Si tu dois aussi tomber malade, t’es déjà fichu. » Parce que ce n’est pas parce que sa grippe ne s’est manifestée avec tous ses symptômes majeurs aujourd’hui, qu’elle n’était pas là avant. Ils vivent dans le même appartement, partagent les mêmes espaces – il doit bien y avoir des microbes qui traînent ici et là. « Est-ce que tu peux allumer le chauffage ? S’il te plaît ? » Elle a vraiment trop froid – peut-être est-il déjà allumé et que c’est juste elle qui est incapable de se réchauffer. « Je peux demander à Kemal de faire les courses. » réfléchit-elle à voix haute. Elle les a gérés sans problème quand Ozan était en fauteuil, continue de le faire encore maintenant parce qu’elle sait que sa jambe le fait toujours un peu souffrir. En dépit des apparences, non, elle n’a pas envie de le faire chier. Plus autant qu’avant.
Quelque chose a peut-être changé.
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Ozan Eker
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Petit à petit, il avait l’impression de reprendre sa vie en main, Ozan. Ce n’était pas encore parfait. Il était loin d’avoir la forme qu’il avait pu avoir avant son accident. Il ne pouvait pas encore se remettre à courir comme si de rien n’était, mais il avait bien récupéré, au moins de la jambe droite. La gauche était un peu plus réfractaire, de toute évidence, mais il appréciait le fait de pouvoir de nouveau se déplacer sans avoir besoin d’un fauteuil. Parfois, il avait besoin de ses béquilles. D’autres fois, il en avait besoin parce qu’il avait trop mal à sa jambe gauche. Mais globalement, il voyait bien la différence avec le début de sa convalescence et il se sentait beaucoup mieux aujourd’hui. Il avait bon espoir que les progrès continuent et qu’il puisse un jour retrouver la mobilité qu’il avait eu dans le passé. Il s’était rendu seul à sa séance de rééducation et il était rentré par ses propres moyens. Ne plus avoir besoin qu’on lui serve de taxi, c’était déjà une grande victoire pour lui. Il était très attaché à son indépendance, alors la retrouver lui faisait le plus grand bien. Sans doute qu’il pourrait même de nouveau envisager de retourner vivre sur sa péniche, dans un futur plus ou moins proche.

Mais pour l’heure, il vivait toujours chez Yeliz. Les disputes étaient moins fréquentes que par le passé, même si par moment c’était plus fort qu’eux, il fallait qu’ils se chamaillent. Mais globalement entre eux, ça se passait plutôt bien, même si apparemment, elle préférerait vivre avec Brad Pitt, plutôt qu’avec lui. « T’es du genre Brad Pitt, alors. » Il commenta dans un léger rire. Brad Pitt, au final, c’était quand même très cliché. Mais dans le fond, vu son état, elle devrait peut-être se réjouir de tomber sur lui, plutôt que sur une vedette hollywoodienne. « Mouais, je crois que c’est une question de point de vue. » Il commenta, alors qu’elle disait qu’elle l’avait souvent aidé sans être chiante. De son point de vue, elle était toujours chiante. Peut-être que ce n’était pas vrai, mais ils savaient tous les deux que sur ce sujet, il ne démordrait pas, Ozan. Ce n’était pas demain la veille qu’il admettra qu’elle n’était pas aussi chiante qu’il le laissait entendre. « On va espérer que mes défenses immunitaires fassent leur boulot, hors de question que je sois encore couché. » Il avait déjà passé beaucoup trop de temps à rien pouvoir faire, alors non, sa grippe, elle pouvait se la garder. Lui, il avait déjà assez à faire avec ses propres problèmes. Et puis maintenant qu’il pouvait de nouveau goûter à la liberté, hors de question qu’on lui arrache ça, même pour quelques jours. Il avait si hâte que les beaux jours reviennent pour aller profiter pleinement de la plage et de la mer, comme il ne l’avait pas fait depuis si longtemps. « Je devrais en être capable, oui. » Il répondit, non sans un soupir, comme si ça l’emmerdait d’aller allumer le chauffage, ce n’était que de la comédie, évidemment. Il appuya sur le bouton pour allumer le chauffage et en quelques secondes, c’était fait, pas vraiment besoin de se plaindre. « T’as besoin de beaucoup de choses ? » Si y avait pas besoin de grand-chose, il pouvait gérer sans que ça le fasse trop peiner. Mais au pire, ils pouvaient toujours les faire livrer les courses. Pas forcément besoin de faire déplacer Kemal. Comme elle voulait. Lui, il avait l’habitude de se faire aider et livrer, maintenant, au moins, il ne râlait plus là-dessus, c’était déjà ça.

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D’ordinaire, elle n’est pas souvent malade. Elle ignore si elle a un bon système immunitaire, Yeliz, mais en tout cas, elle sait qu’elle n’a pas de quoi se plaindre. À la limite, elle se récupère plutôt de petits microbes qui ne l’embêtent pas bien longtemps. Mais sa dernière grippe doit remonter à des années, maintenant – peut-être même à son adolescence. Elle pense à son travail, à tous ses projets laissés en plan. Et puis, finalement, elle est tellement à l’ouest qu’elle les oublie bien rapidement. Ce n’est pas pour rien que le médecin l’a arrêtée pour quelques jours, ni qu’elle a passé son temps à dormir ou à somnoler depuis qu’elle est rentrée à l’appartement. Elle se sent comme une épave, Yeliz – il va de soi qu’elle doit reprendre des forces. Elle a fini par se lever un peu, seulement pour se déplacer jusqu’au canapé où elle traîne à présent, plus ou moins en regardant la télévision. Parce qu’elle déteste passer toute sa journée au lit, la brune. Elle a besoin de varier un peu, même si elle n’est pas concentrée sur le programme – changer ne serait-ce que d’environnement, c’est déjà pas mal.

Et puis, Ozan rentre.
Un peu de distraction. Un peu de compagnie. Un peu de bruit. Un peu de présence. Elle l’interpelle sans plus attendre – se heurte à son ironie. Et y répond, bien qu’elle soit à côté de ses pompes. Ils ne sont pas obligés de s’éterniser sur le sujet Brad Pitt, mais comme à chaque fois, ils ne sont pas fichus de mettre un terme à un échange simple – à croire qu’il faut toujours avoir le dernier mot, se renvoyer la balle indéfiniment. « Pas vraiment, non, en plus il se fait un peu vieux. Mais bon, y’a quand même pire que Brad Pitt. » répond-elle, en laissant échapper un bâillement. Mine de rien, il a deux fois son âge – ce qu’elle avait tendance à oublier –, alors si elle fantasmait vraiment sur lui, cela ne durerait pas bien longtemps, à vrai dire. « Je crois qu’on est d’accord là-dessus. » Pour le coup, pas sûr que Yeliz puisse justement faire comme à leur habitude en rétorquant indéfiniment. Elle n’a pas l’énergie nécessaire ni les neurones suffisamment connectés. En tout cas, elle ne souhaite pas vraiment à Ozan de récupérer son virus et de tomber malade à son tour, parce que cela n’a rien d’agréable. Cela dit, elle est bien contente en cet instant précis d’avoir un colocataire et ne pas être 100 % livrée à elle-même durant sa grippe. Elle se sentirait bien seule, sinon – mais cela, elle ne va pas faire le plaisir à Ozan de le lui dire. Le lui avouer. « J’espère pour toi parce que c’est pas très fun. » répond-elle, se sentant toujours à la ramasse. « J’vais prendre un retard fou au boulot. » se lamente-t-elle, songeant un instant à tout ce qui se retrouve indéniablement mis sur pause le temps de sa convalescence. Rien de dramatique, cela arrive d’être malade. De toute manière, elle est tellement à la ramasse qu’elle aura tôt fait de l’oublier, Yeliz. Pour l’heure, tout ce qu’elle veut, c’est se sentir un peu mieux. D’ailleurs, elle demande à Ozan s’il peut allumer le chauffage. Il a beau en faire des caisses, elle n’est pas vraiment réceptive – clairement pas dans le même état que d’habitude. « Merci, il fait super froid. » dit-elle, premier degré, pas capable de rétorquer quelque chose d’humoristique ou de provocateur. C’est même bien le cadet de ses soucis. « Je sais plus. Le frigo est pas vide ? » Impossible de se concentrer. Mais il lui semble qu’elle avait prévu de faire le plein, avant que tout cela lui tombe dessus. « J’ai besoin de tisanes, par contre. » Et là, elle n’est pas sûre qu’il lui en reste beaucoup. Yeliz, elle n’est pas vraiment du genre à se faire sa petite tisane tous les soirs avant de dormir. Surtout parce qu’elle n’est pas vraiment souvent chez elle le soir, parce qu’elle rentre assez tard.

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moonlight
and we’re a lot alike, in favour, like a motorbike, a sailor and a nightingale dancing in convertibles.
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tw: blessures.

La grippe, il s’en passait volontiers, Ozan. Il avait déjà assez de choses à gérer avec ses blessures, pas besoin de se rajouter des problèmes avec un fichu virus. De base, il n’était pas souvent malade, le brun. Il avait tendance à passer au travers des microbes et autres maladies et c’était très bien comme ça. Il espérait que ce soit encore le cas cette fois, parce qu’il n’avait vraiment pas envie d’être couché à cause d’une connerie pareille. Pas au moment où il recommençait tout juste à pouvoir marcher et se déplacer sans avoir besoin des autres. Il avait toujours besoin de sa béquille, avait l’impression d’être un petit vieux avec sa canne, par moment. Parce qu’il avait encore une jambe qui lui faisait mal et qui semblait plus capricieuse que la deuxième. Mais globalement, ça restait plus simple et bien plus gérable que ça ne l’avait été dans le passé. Ce n’était pas parfait, mais il se sentait vraiment soulagé ces derniers temps et ça lui faisait du bien. Alors, Yeliz, elle avait plutôt intérêt à garder ses microbes pour elle. Sans quoi ça ne lui fera qu’un prétexte de plus pour l’embêter et lui reprocher des choses, parce qu’évidemment, s’il tombait malade, la coupable, ce serait elle.

Elle, en tout cas, elle allait devoir se contenter de sa présence à lui, parce qu’il n’était pas Brad Pitt, contrairement à ce qu’il avait répliqué en rentrant dans l’appartement. L’acteur était pas mal, mais un peu vieux, elle avait bien raison. Il espérait bien être aussi bien conservé que lui lorsqu’il aurait son âge. « Avouons-le, je suis mieux que lui, quand même. » Il répliqua, dans son habituel sourire plein d’arrogance. Tout était prétexte à se gonfler un peu l’égo, surtout quand il était en présence de Yeliz, parce qu’il savait qu’elle détestait ça. Peut-être que la Yeliz malade serait un peu moins chiante, cela-dit, mais il en doutait fortement, Oz. « C’est si rare, profitons de cet instant. » Il fallait presque le noter sur le calendrier quand ils étaient d’accord sur quelque chose tous les deux. Même sur des conneries comme ça. « Si j’tombe malade par ta faute, t’as pas fini d’en entendre parler, alors souhaitons que ça n’arrive pas, sinon, t’es pas au bout de tes peines. » Il haussa les épaules, le brun. Même s’il y avait une touche d’humour dans ce qu’il disait, elle savait Yeliz, qu’il était capable de râler à l’infini, s’il tombait malade à cause d’elle et elle ne devait certainement pas avoir envie d’être confrontée à ça. « J’peux pas t’aider là-dessus. » Clairement, il n’allait pas pouvoir faire son job à sa place. Il préférait retrouver le sien de job, mais pour l’heure, ça allait être compliqué. Peut-être qu’il devrait se résoudre à aller travailler dans les bureaux de la base ou en tant qu’instructeur, mais est-ce qu’il avait vraiment la patience pour ça ? Il n’en était pas certain, Ozan. Il était quand même allé allumer le chauffage, pas chiant au point de la laisser avoir froid. « J’te proposerai bien de t’aider à te réchauffer, mais bon, je suis pas assez généreux pour ça. » Il répliqua, dans un léger rire. Elle savait très bien ce qu’il sous-entendait et clairement, même pour du sexe, il n’allait pas se risquer à chopper ses microbes. Il se dirigea finalement vers le frigo. « Ça va, ça pourrait être pire, je passerai acheter quelques trucs demain. » Il en était capable, ça lui donnera une bonne raison de sortir pour aller se dégourdir les jambes - et s’éloigner des microbes de Yeliz. Ils devraient survivre jusque là. Il en profita pour attraper une bière et s’installer dans le fauteuil, à côté du canapé, à bonne distance de Yeliz. « Boit de l’eau chaude, ça revient au même. » Il répondit, dans un haussement d’épaules. Il disait ça pour la taquiner, mais si elle y tenait, il lui achèterait de la tisane, qu’elle serait seule à boire, évidemment.


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Yeliz Solak
Yeliz Solak
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∙ feat. @Ozan Eker ; mars 2024 ∙
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Elle a beau avoir passé la majeure partie de son temps à dormir, depuis qu’elle est rentrée, elle est heureuse de retrouver un peu de compagnie. Même si c’est celle d’Ozan. Même s’il l’énerve les trois quarts du temps. En réalité, cela s’est apaisé depuis quelques temps. Ils ont même froissé les mêmes draps, rien qu’une fois – un truc qu’elle préfère oublier, nier. Pourtant, Yeliz, elle a peut-être un peu eu hâte de le voir rentrer. Elle ne sait pas si c’est la maladie qui la rend faible, émotive – préfère garder cette excuse – mais elle a comme l’étrange envie qu’il s’intéresse à elle, s’occupe d’elle, un besoin d’attention différent, un besoin de tendresse, peut-être, au fond. Un truc qu’elle ne s’avouerait pour rien au monde, préférant prétendre détester Ozan ; manquerait plus qu’elle s’attache. Maintenant, il est rentré, Oz. Adieu le silence, adieu la tranquillité – mais dans le fond, Yeliz n’est même pas énervée. Elle est trop à l’ouest, trop malade pour avoir envie de se prendre la tête. Elle aimerait seulement que sa température baisse, que la fièvre disparaisse, qu’elle ait un peu moins froid et un peu moins envie de dormir, un peu moins mal au crâne aussi. Alors cela met sur pause les jérémiades, prises de bec, joutes verbales – elle n’est pas en état. Ozan pourra faire les répliques avec lui-même, Yeliz ne sera pas de taille pour lui rétorquer sur ce coup-ci. Pas éternellement, du moins. « Tu perds définitivement pas le Nord. » répond-elle d’une voix fatiguée. D’ordinaire, elle aurait pris plaisir à lui répliquer une pique bien sentie ; mais là, elle n’en a ni l’énergie, ni l’inspiration. Au moins, elle est contente de voir quelqu’un, mais elle ne pourra certainement pas discuter pendant des heures encore.

Elle ne relève pas le caractère exceptionnel de leur accord. Si elle est secrètement contente d’avoir un peu de compagnie, Ozan risque de rapidement regretter la sienne – non seulement parce qu’elle n’est pas aussi vive que d’habitude, mais parce qu’il y a de grands risques qu’il attrape sa grippe. A moins qu’il ne se tienne à distance et que tous deux fassent attention. Aux mots du brun, Yeliz lâche un soupir – sincère ou feint, nul ne le sait. Peut-être au fond est-elle un peu peinée qu’Ozan ne lui accorde pas un peu de souci, qu’il reste lui-même – qu’espérait-elle ? Qu’est-elle en train de faire ? Surtout pas s’attacher, ce serait définitivement une mauvaise idée. « Reste à bonne distance alors. T’en fais pas, j’vais pas te tousser dessus. » Est-ce qu’elle plaisante ? Le taquine ? Lui sort l’une de ses fameuses piques, prise par un éclair de lucidité, un élan de répartie ? Bonne question. Yeliz reste Yeliz : si facilement pince-sans-rire, surtout avec lui. Tant pis pour son boulot, qu’elle va devoir laisser sur pause : elle ne peut que se reposer en espérant que la grippe ne la couchera pas trop longtemps. Elle ne voudrait pas que l’on refile l’un de ses projets à quelqu’un d’autre, le temps qu’elle guérisse. Elle sera vite remise sur pied, Yeliz, pas vrai ? Elle demande en tout cas à Ozan d’allumer le chauffage parce qu’elle a l’impression qu’il fait beaucoup trop froid. Peut-être faut-il seulement l’augmenter, elle n’en sait rien – elle ne se rappelle plus si elle l’a déjà fait. Et quand elle se lamente sur le fait qu’il fait super froid dans l’appartement – en tout cas de son point de vue de grippée –, Ozan ne manque pas de lâcher une allusion sur les moyens de la réchauffer. « Wow, ravie de constater que mon charme fait toujours effet même à 40 de fièvre. » Au moins une pique encore qu’elle arrive à lâcher, Yeliz, quoiqu’il n’y ait pas le rire qui y serait habituellement associé. Pourtant, qu’est-ce qu’elle n’aurait pas craché contre une étreinte réconfortante – c’est dans ce genre de moments où son célibat lui fait ressentir un sentiment de solitude qui la surprend vraiment. Mais elle n’a dans sa vie qu’un colocataire chiant qui passe son temps à la provoquer et qui ne semble pas franchement enthousiaste ni décidé à jouer les garde-malades. « J’ai pas très faim de toute façon… » répond-elle, Yeliz. Alors les courses pourront attendre demain, sans doute. Et elle, elle n’est pas sûre d’avaler grand-chose – ce qui ne l’aiderait pas à guérir plus vite, cependant. Ozan ne tarde pas à revenir dans le salon, avec une bière, prenant soin de s’installer dans le fauteuil à proximité. « C’est si généreux de ta part de me laisser le canapé. » ironise-t-elle, sachant pertinemment qu’ainsi étendue de tout son long, il ne pourrait pas vraiment s’y asseoir de toute façon. Toujours aussi aimable et réconfortant, à l’écoute et bienveillant, il lui répond à propos des tisanes qu’elle peut toujours boire de l’eau chaude, cela revenant au même. Elle en lâche un rire ironique – le premier. « Mais oui, c’est sûr que ça va aider ma gorge. Au pire, il reste peut-être du lait ? Avec un peu de miel, ça pourrait passer. » Elle réfléchit, incapable de se rappeler s’il reste une bouteille de lait dans le frigo. « En tout cas, sache qu’Osman te fait des infidélités parce qu’il ne m’a pas lâchée avec Azra quand j’étais dans mon lit… » Les deux chats doivent y être encore, ne l’ayant pas suivie depuis qu’elle a rejoint le canapé, dormant profondément quand elle avait quitté sa chambre. Au moins, leur compagnie lui a fait du bien, lui a mis du baume au cœur et permis de se réchauffer un peu (trop) aussi.

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moonlight
and we’re a lot alike, in favour, like a motorbike, a sailor and a nightingale dancing in convertibles.
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