Elias x Angel.

(Mail - 15/04/2024)
@Angel Walls
Bonjour Angel,
J'espère que tu vas bien et que ton retour à domicile se passe pas trop difficilement ?
Navré de prendre des nouvelles que maintenant mais j'ai toujours du mal à m'adapter.
Cela me ferait plaisir d'avoir de tes nouvelles.
Prends bien soin de toi.

Elias.

Bonjour Elias,

Je vais bien, du mieux que je peux étant donné la situation. J’espère que tu vas bien également. Cela me fait très plaisir d’avoir de tes nouvelles. Tu n’as pas à t’excuser, je suis tout aussi fautif que toi.
Mon retour est quelque peu chaotique je dois bien l’avouer. Je n’ai plus de chez moi. Un de mes amis à heureusement pris le soin de faire garder mes meubles dans un garage, espérant mon retour, mais mon appartement, lui a été vendu.
Comment s’est passé ton retour ?
Toi aussi, prend bien soin de toi.

Angel

Je me doute. On a le sentiment d'être déconnecté de l'environnement qui nous entoure. La reprise de repères est complexe.
Je suis vraiment navré de l'apprendre. Tu as trouvé un lieu où vivre ? Comment ça se passe pour toi ?
J'ai récupéré un numéro de téléphone américain. Si besoin, tu peux me contacter dessus. Mon numéro de téléphone : xxxxxxxxxx.
Si vraiment tu es en galère, ma porte t'es ouverte. Je peux en parler avec Lucy. Tu ne dois pas rester seul... Je n'aime pas cette idée.
De mon côté. Je gère comme je peux. J'ai passé une semaine à l'hôpital pour faire une série de test. Il y a beaucoup de choses à traiter. Sans parler de mon PTSD. Je vois un psychiatre. J'ai encore du mal à sortir de mon domicile. Je vais que sur la plage sur une plage connu que des résidents. C'est la seule chose qui me fasse du bien quand je suis en stress ou a le sentiment d'être opprimé... Mais je gère de mon mieux pour éviter à ma femme et à ma fille de s'alarmer.

Elias.

J’ai comme une impression d’irréel. Comme si à tout moment, j’allais me réveiller et découvrir que nous ne sommes jamais partis de cet enfer.
Je vis ici et là, où je trouve une petite place pour moi. Ce n’est pas le grand luxe mais au moins je ne suis pas dehors.
Merci pour ton numéro. Je t’appellerai ce soir si le cœur t’en dis.
C’est très gentil de ta part Elias, mais c’est hors de question. Tu n’as pas besoin de ça et il est impensable pour moi de m’imposer ainsi à ta famille alors que tu viens de les retrouver.
Je vois. J’imagine que cela ne doit pas être de tout repos et que tu dois être fatigué de tout ça. Je suis heureux que tu aies vu des spécialistes et que tu sois suivi correctement. Si tu arrives à sortir de chez toi, même un peu, c’est déjà un grand avancement !
Comment va ta jambe ?
Ça me fait du bien de te parler, en tout cas.

Angel.

J'ai le même sentiment. Chaque matin, je me réveille avec cette peur au ventre... Ce que j'évite de montrer à Lucy. Elle s'inquiète tellement pour moi. Ça me rend malade parfois. Je ne devrai pas lui infliger cela.
Ce qui est loin d'être une situation sécurisante alors que tu as besoin de cela pour te reconstruire.
Cela me fera plaisir. J'espère que je serai en état de parler à ce moment. Les crises sont souvent imprévisibles...
Nous avons une dépendance avec une chambre dans la maison. Cela pourrait te donner un pied à terre. Je n'aime pas te savoir seul alors que tu ne m'as jamais abandonné en enfer. Je voudrai pouvoir te rendre l'appareil, Angel... Vraiment.
Oui, mais je tente de me rappeller que je dois gérer seconde après seconde. Me concentrer que sur le moment présent...
Pareillement. Je me rends compte que ça me manquait de pouvoir échanger avec toi...

Elias.

J’imagine à quel point ça doit être dur, pour toi comme pour elle. Je comprends ton ressenti mais laisse la être là pour toi aussi, même si c’est dur à accepter. Après ton absence elle doit sans doute aussi en avoir besoin, même si ce n’est pas facile tous les jours.
Têtu que tu es… Je vais bien. J’ai un toit sur ma tête. J’ai connu pire, je ne me plains pas. J’ai la chance d’avoir des amis en or.
Si ça ne va pas, ce n’est pas grave, ce sera pour une prochaine fois.
Et si tu n’arrives pas à gérer une crise, tu peux toujours m’appeler. N’importe quand. Je serais là…
Laisse moi y réfléchir un peu… C’est bien pour te faire plaisir. Je ne veux pas être un poids, pour personne. Et encore moins pour toi.
Tu ne me dois rien. Tu as été là pour moi autant que je l’ai été pour toi.
C’est le plus dur, je crois. Se concentrer sur le moment présent. Souvent, je me prends à passer à côté, à ressasser, à être dans ma tête alors que la vie continue. C’est perturbant.
Moi aussi…

Angel.

Je le sais. On a toujours été là l'un pour l'autre. C'est le ciment de notre relation, mais je crois que c'est la tempête la plus rude qu'on rencontre actuellement, car c'est un spectre que je ne maîtrise pas totalement. Mon esprit fait des siennes et je sais que je ne suis plus totalement, celui qu'elle a connu... J'ai même parfois du mal à me reconnaître à certains moments. J'ai toujours du mal à accepter ma faiblesse. Là bas, comme ici...
Tu as toujours été le plus solide de nous deux. Je t'ai toujours admiré pour cela. Ta présence m'a préservé de la folie. Si tu dis que tu vas bien, je vais te croire, mon ami...
Merci...
Réfléchis-y. C'est une proposition sérieuse. On y installe nos invités la plupart du temps. Tu seras le bienvenue et tu pourras être tranquille si besoin. En ce moment, c'est mon atelier d'art, mais je me sentirai plus serein de te savoir avec un toit permanent au dessus de la tête et non à jongler entre plusieurs logements en attendant mieux.
Sans doute, mais justement tu es devenu quelqu'un d'important pour moi. Je ne peux décidément vivre sereinement en te sachant dans une situation précaire.
Tu es sans doute celui à qui j'ai le plus parlé ces dernières semaines. Ce qui n'est pas forcément une bonne chose, mais ça me fait du bien.

Je comprends. Je t’envie, tu sais. La solitude me pèse plus à présent que jamais auparavant.
Nous ne sommes plus les mêmes que lorsque nous sommes partis. Avant tout ça. C’est une certitude.
Tu devrais accepter le fait d’être encore en vie. Tu as survécu à l’enfer. Tu n’es pas faible. Loin de là. Peu de gens aurait réussi à s’en sortir. Toi, tu l’as fait. Je n’appelle pas ça de la faiblesse.
Je suis solide parce qu’on m’a formé pour ça. Je n’ai pas de mérite.
Avec plaisir. Voilà mon numéro : XXXXXXX
N’hésite jamais, peu importe l’heure du jour ou de la nuit.
Ta générosité me touche, vraiment. Laisse moi quelques jours pour y réfléchir sérieusement.
Je suis flatté. C’est réciproque. Ici les gens ne peuvent pas comprendre. Et je n’arrive pas à leur en parler, de toute façon. Je suis en décalage avec eux. Avec leur vie si éloignée de tout ça. Je pense même à écourter mon arrêt pour y retourner. Je me sens inutile ici. Je déteste ça.

J'ai conscience de la chance que j'ai, mais je suis pétrifié à l'idée de la gâcher, que ces ténèbres ombragent la lumière et que je détruise tout inconsciemment, car je sais à quel point le PTSD peut être destructeur. J'ai bien vu trop d'âmes voir leurs vies chamboulées à jamais à cause de cela. Je ne veux pas devenir le cauchemar de ma femme ou même de ma fille. Je ne veux pas entacher leur vie avec cet horreur. Elles ont déjà tellement souffert durant mon absence...
Je sais que je devrais l'accepter, mais c'est à peine si j'ai le sentiment d'être encore vivant. Je sais bien que je le suis, lorsque que je suis à ses côtés ou aux côtés de ma fille, mais tout me semble insipide. Je me sens dépossédé de tout ce que j'ai été, sans réellement savoir qui je suis moi-même.
Tu as au moins le mérite de savoir encore qui tu es. C'est à la fois une chance et un malheur, mon ami. Si seulement, on parvenait à trouver l'équilibre autant toi que moi.
Merci, mon ami...
Pas de soucis, prends le temps d'y réfléchir...
Vraiment ? Tu es prêt à retourner dans ces ténèbres ? Je t'admire tellement d'avoir pas peur des ténèbres. Je pense que tu as suffisamment fait ta part du marché. Tu mérites de penser à toi, à tenter de trouver un équilibre après ces années d'enfer. T'es sans doute celui qui le mérite le plus...

Je comprends tes frayeurs, mon ami, même si je ne peux que les imaginer. Ce que tu as peu faire des ravages, c’est une certitude, mais ça vaut le coup de s’accrocher. La peur risque de te faire plus de mal qu’autre chose.
Je comprends très bien ce sentiment, crois moi. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles j’ai envie de repartir. Je suis en manque d’adrénaline, en manque de sens. Là bas au moins, mon existence sert à quelque chose. Ici, je ne suis qu’un homme banal, inutile.
Je sais qui je suis, en effet. Comme tu le dis, c’est à la fois une chance et un malheur. Je nous le souhaite, de trouver cet équilibre qui nous manque.
Vraiment. Tu sais cette vie, j’en ai pris l’habitude. C’est toute ma vie. Je suis né pour ça. Prendre soin de moi, c’est compliqué. Je crois que j’ai oublié comment faire. J’ai plus peur de me retrouver avec moi-même que de retourner là où on a besoin de moi.
Mais de toute façon, je n’ai pas vraiment le choix. Ils ne me laisseront pas y retourner. Pas encore. Ils ont trop peur que je fasse une connerie.
Moi aussi d’ailleurs, je vais devoir y passer, par le psy. Ordre des supérieurs. Je commence la semaine prochaine.

Je le sais. Je le sais tellement mon ami, mais c'est quelque chose que je ne maitrise pas. Pas encore. Je vais devoir être patient et juste prier pour que mon esprit me revienne comme avant. Ou du moins, suffisamment pour pouvoir de nouveau être rationnel...
Tu pourrais sauver des vies ici également. Tu ne serais pas inutile. Il y a ici tant d'âmes qui n'ont malheureusement pas accès à des soins, à cause du cout. Tu as des possibilités de te rendre utile, ici également, sans prendre le risque de retomber en enfer de nouveau, mon ami...
Viens à Oceanside alors. Tu ne seras pas seul. Je pourrais être là pour toi, comme tu as toujours été là pour moi également. Je sais que je ne devrais pas le dire comme ça, mais ça m'angoisse de te lire penser cela...
C'est une bonne idée. Cela peut te faire du bien également. Poser les choses auprès d'un professionnel, d'identifier certaines choses, trouver des clés de lectures pour les semaines à venir...

Je sais que la patience n’est pas ta principale qualité, mais tu vas y arriver. Je crois en toi.
À te lire, on dirait presque que tu as peur de me perdre…
Mais tu as raison, je pourrais exercer ici, comme simple médecin. Seulement je ne peux pas m’empêcher de me dire que c’est trop facile. Il y a tellement plus de misère là bas, tu le sais comme moi.
Pardonne moi, je ne voulais pas t’alarmer, ni t’angoisser. Tu n’as pas besoin de te faire du soucis pour moi en plus de tout ce que tu as à gérer.
C’est certain que ça ne peux pas me faire de mal. J’appréhende un peu, ça me rend mal à l’aise, mais je sais que c’est pour un mieux.

Je vais faire de mon mieux pour me montrer digne de la confiance qu'on me donne. C'est la seule chose que je puisse promettre à cet instant.
C'est le cas. C'est sans doute irrationnel, mais c'est une réalité pour moi à cet instant. Je ne peux pas mettre de côté ces jours où tu revenais balafré par de nouvelles blessures. J'en suis incapable à cet instant.
Je le sais... mais même si j'arrive à me défaire de ces ténèbres, je ne suis pas certains d'avoir assez de courage pour retourner dans les griffes de cet enfer, même si c'est ce que je considère comme mon devoir. Je ne veux plus revivre cela. La facilité est une question de point de vue, Angel. Ici aux états unis, tu as des médecins qui soignent des âmes esseulées avec juste une aiguilles et du fil, dans des conditions sanitaires désastreuses, car elles n'ont pas le luxe d'œuvrer dans un hôpital. Pourtant, ils sauvent des vies, comme tu en as sauvé là-bas et leur travail mérite le même respect que celui que tu as accompli là-bas.
Je ne peux pas m'en empêcher. Je m'inquiétais pour toi là-bas. Je ne pourrais pas m'arrêter même si je le voudrais...
Je comprends. Ce n'est pas simple. Mettre des mots sur des maux, des souvenirs, des évènements marquants... Cela fait du bien, mais aussi beaucoup de mal de déterrer toute cette merde.

Il en faudrait beaucoup pour que je tombe, tu le sais, non ?
Mais ça me touche, que mon existence t’importe à ce point. Irrationnel ou non. Sache que c’est réciproque. Ça l’était déjà lorsque nous étions là bas. Si tu savais toutes les fois où j’ai cru que j’allais te perdre. Je crois que je m’en serais voulu toute ma vie.
Je comprends que tu ne veuilles pas y retourner. Tu as raison. Mon but n’était pas de cracher sur le dos de ces médecins, juste d’exprimer que pour moi, c’est difficile de m’imaginer faire ce qu’ils font. Je me suis mal exprimé.
Il le faudra tout de même un jour. Je n’ai pas envie d’être une source d’inquiétude pour toi. Et si tu ne le peux pas alors, je ferais en sorte que tu n’aies pas à le faire.
Ta proximité me manque, tu sais.
Comme tu dis. Ça fait mal. Pour le coup, c’est une douleur que je ne me sens pas spécialement prêt à assumer, même si je le ferais.
Comment se passe tes nuits ? Tu arrives à te reposer ?

Je le sais. Je sais à quel point tu es fort psychologiquement et physiquement, mais tu restes un homme, un mortel, Angel.
Je le sais. C'est sans doute cette sollicitude que tu m'as offert naturellement qui m'a permis de tenir plus qu'une fois. J'en ai parfaitement conscience. J'ai tenu, car tu étais à mes côtés et que si je lâchais vraiment, je te ferai du mal par la même occasion...
Je sais. Mes propos ne sont pas légitimes non plus. Une montée d'anxiété immaitrisable. Je suis désolé. Tu es le seul à savoir ce dont tu as réellement besoin.
Tu es devenu un ami cher. Je serait là pour toi, quoi qu'il arrive.
Pareillement. Ton absence est pesante. Je ne sais pas trop quoi en penser. Je pense que c'est parce que tu es celui qui comprend le mieux les maux qui me gangrènent le cœur et l'esprit, que je te considère comme un membre de ma famille. Cette intimité, cette aisance à parler aussi librement, je l'ai rarement expérimenté.
Elles passent. Difficilement la plupart. J'ai du mal à dormir. J'ai toujours peur de faire des cauchemars et que Lucy subissent les effets, cette terreur qui parfois vient me ravager dans mes songes, comme tu as pu l'expérimenter. Alors, je dors le jour, quand elle est pas là et que mes nerfs lâchent. La musique et le dessin sont mes gardes fous. J'arrive à gérer autant que cela se peut...

Il paraît, oui.
Ça me touche, tout ce que tu m’écris, me fait réaliser un peu plus ce que je savais déjà, que sans l’autre, cet enfer nous aurait happé et qu’on ne serait sans doute plus là aujourd’hui.
Ne t’en fais pas. Tu n’as pas tord, de toute façon.
Moi aussi, je serais là pour toi. Toujours.
Tu as sans doute raison. Je pense que nous avons aussi pris l’habitude d’être avec l’autre, tout simplement.
Je crois que je vais mettre du temps, à me déshabituer de ça. Ça fait partie des raisons pour lesquelles ta proposition me fait hésiter. Une partie de moi en a envie, bien sûr. Je sais que ça me ferait du bien. Que ça m’apporterait une certaine stabilité. Et de l’autre…
Je ne sais pas.
Je suis heureux que tu trouves des solutions pour tout de même te reposer, même si ce n’est pas la nuit.
Ravi de savoir que tu dessines toujours. Je me souviens de tes dessins.
La musique, cela m’apaise aussi. Ça me permet de m’ancrer dans le moment présent.
J’ai repris le piano, d’ailleurs. Ça aussi, me fait du bien.
Merci pour cet échange Elias. Ça me fait un bien fou de te parler, vraiment.

Personne n'est inébranlable, mon ami...
Oui, c'est plus simple à admettre maintenant que c'est derrière nous. Je ne suis juste pas très doué pour exprimer ouvertement ce que je ressens.
Je comprends mon ami. C'est exactement pour les mêmes raisons que j'ai tardé à te contacter...
J'ai bien conscience du mécanisme de notre "lien", de cette codépendance qui a pris naissance dès que tu m'as sorti de cette prison de flamme où j'aurai péri sans ton action... Seulement notre lien n'est pas que cela...
Oui ça a un effet thérapeutique. Les journées seraient beaucoup plus pires sans cela. Je pense que j'aurai vrillé plusieurs fois.
Vraiment ? C'est une bonne chose. Les sonorités d'un piano sont tellement apaisantes. Tu joues quels types de morceau ?
De rien. Je peux te retourner les mêmes remerciements. Je me sens moins aseptisés là.

Je le sais, même si j’ai parfois tendance à l’oublier.
Merci de me l’avoir avoué, j’en suis flatté.
Peut-être que tu n’aurais pas dû le faire ? Bien que je suis ravi que tu l’aies fait, je pensais ne plus jamais voir de tes nouvelles, à dire vrai.
Moi aussi, j’aurais sans doute vrillé, si tu n’avais pas été là, si on avait pas cette relation.
J’espère que ce n’est pas néfaste. Je n’ai pas envie de te blesser, d’une quelconque manière.
Connais-tu Ludovico Einaudi ? Ce sont ses œuvres, que je joue ses derniers temps.

Je suis le premier à l'oublier aussi...
De rien, c'est normal de l'admettre.
Tu n'as jamais été nocif pour moi. Bien au contraire. Je ne regrette pas de t'avoir envoyé ce mail si c'est ce qui est sous entendu.
Je ne sais toujours pas si c'est une bonne chose pour toi, mais je sais que c'est apaisant pour moi et je sais qu'on se veut que le meilleur et que si ça venait à différer, nous ne manquerons pas de se le dire... Mais oui, j'ai du mal à me dire que tu devrais sortir de mon existence, alors que tu es celui qui m'a sauvé la vie. J'aurai le sentiment d'être amputé d'une partie de celui que je suis aujourd'hui.
Bien sûr que je connais. C'est un excellent pianiste. Je l'écoute parfois. Ces mélodies sont très apaisantes. Elles permettent de se perdre dans les notes. Quelles sont tes préférées ?

Oui, c’est ce qui était sous entendu. J’espère que tu ne le regretteras jamais, dans ce cas.
C’est une bonne chose pour moi, du moins je le pense sincèrement. J’espère, comme tu dis, que nous nous dirons les choses, comme nous l’avons toujours fait.
Je n’ai pas envie de ne plus en faire partie, en tout cas. Tout comme je veux te garder dans ma vie. Mais j’aurais compris, si tu ne avais décidé de ne pas me recontacter.
Ravi que tu l’aimes. C’est mon pianiste préféré.
J’aime particulièrement Fly et Divenire. Ce sont mes favorites. Sinon, j’aime aussi Una Mattina, Oltremare…
Et toi ?

Les regrets sont une forme de fuite de ses responsabilités. J'ai toujours fait face aux conséquences de mes actes sans chercher à m'en dédouaner. Mes parents m'ont inculqué cela dès mon enfance. Les regrets ne font pas partie de mon vocabulaire. Encore plus à ton égard, et ce, qu'importe ce qu'il pourrait se produire.
Je ne peux que souligner les choix de tes morceaux favoris. Mes préférées sont Diverine et Una Mattina, mais tous ses morceaux sont envoutants. Ils me bouleversent tous.
En terme de compositeurs à la musique somptueuses, je peux que te suggérer Sufjan Stevens également et Yiruma.

Je vois. J’avoue que je ne m’attendais pas à un tel discours. J’essaie de ne pas avoir de regrets non plus. Je sais que je n’en aurais jamais, te concernant.
Bouleversant, c’est le mot exact.
Sufjan Stevens et Yiruma, je les connais aussi, bien évidemment. J’ai un faible pour River flows in you de Yiruma. C’est le genre de musique qui me fait vibrer. Tu m’as donné envie d’apprendre un nouveau morceau.
Ça te plairait, de m’entendre jouer un jour ?

C'est à dire ? Tu t'attendais à quoi ?
River flows in you est un morceau qui prend aux tripes. A chaque fois que je l'écoute, cela me chamboule. Il y a une telle puissance dans ce dernier... Lequel ? River flows in you ?
Bien entendu, on a un piano dans notre salon, peut-être aurais je cette chance si tu nous rends visite prochainement.

Je ne sais pas, mais pas à un tel discours, je dois bien avouer. Rares sont les gens qui pensent comme toi, tu sais.
Ça fait partie des choses que j’aime chez toi. Ta singularité.
Oui, je vais l’apprendre. En parler m’en a donné l’envie.
Dans ce cas, peut-être que je te le jouerai.
Tu as vraiment de bons arguments pour me faire craquer en tout cas, je ne peux que le reconnaître.

Peut être. Je veux bien te croire. J'essaye juste de respecter les valeurs qui sont les miennes. Je ne me sens pas singulier. Pas toujours en tout cas.
Bonne idée. C'est un très beau morceau. Peut être que je vais m'y remettre aussi. Je ne suis pas très doué, mais ça pourrait m'aider autant que le dessin à m'ancrer au présent.
Ce sera avec plaisir.
Je suis du genre persuasif quand il le faut, mais sache que ma porte te sera toujours ouverte. Qu'importe quand tu décidera de venir me rendre visite.