I spent all my time wondering if you were alive + ft. Elias, Lucy & Gabriel

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Cette journée, Danny doit bien avouer qu’elle ne l’attendait plus. Et sans doute pas ce matin-là en se réveillant, en tout cas. Elle se trouvait encore dans son lit quand sa mère l’avait appelée. Avec Gabriel qui était là - bien heureusement d’ailleurs - vu qu’il avait passé la nuit à la maison. En voyant le nom de sa mère s’afficher sur son téléphone, la jolie blonde devait bien admettre qu’elle ne s’attendait pas à ça du tout. Elle pensait qu’elle l’appelait pour lui dire qu’elle rentrerait plus tôt ou plus tard que ce qui était prévu. Des choses banales, quotidiennes, une conversation habituelle. Mais rien n’était habituel. A partir du moment où sa mère lui avait dit que son père avait été retrouvé et qu’elle pouvait venir le voir à San Diego, elle s’était figée. Elle ne savait pas comment réagir tellement tout un tas de sentiments se bousculaient en elle d’un seul coup. La joie de se dire qu’elle allait pouvoir le revoir, la peur de ce qu’il lui était arrivé et des conséquences que cela avait pu avoir sur lui. Une incertitude sur la manière dont elle devait gérer la chose.

Heureusement que Gabriel avait été là et qu’il avait pris son téléphone pour prendre le relai de la conversation avec sa mère. Danny ne serait même pas capable de se souvenir de ce qui avait été dit. A ce moment-là, elle était ailleurs. Elle ne savait même pas combien de temps Gaby avait discuté avec sa mère avant de raccrocher. Il n’y avait que quand elle avait entendu sa voix s’adresser directement à elle qu’elle était revenue à la surface. Son regard s’était plongé dans ses yeux bleus, mais elle n’avait pas encore flanchée. Pourtant, les larmes lui étaient montées aux yeux et sa voix était tremblante quand elle lui disait qu’ils devaient partir tout de suite. Elle se refusait de craquer maintenant, ou alors elle ne réalisait pas complètement. Tout était confus dans sa tête.

Autant dire qu’ils n’avaient pas tardé à se lever, à sauter le petit déjeuner et à s’habiller en quatrième vitesse avant de monter dans la voiture. Autant dire que Gabriel ne l’avait pas laissé prendre le volant, et elle ne savait pas si elle en aurait été capable. Une heure de trajet dans son état, elle n’aurait sans doute pas tenu le choc. Même là, sans conduire, c’était compliqué. Et pourtant, Gabriel faisait de son mieux. Sa main n’avait pas quitté la sienne tout le long du trajet, et il s’était même sacrifié pour passer une bonne partie de la discographie de Taylor Swift sans protester et sans qu’elle ait eu besoin de le lui demander. C’était dans ces moments-là qu’elle se rendait compte de la chance qu’elle avait de l’avoir dans sa vie. Sans lui, sans cette main dans la sienne, tout ça aurait été bien plus compliqué.

Une fois arrivée sur place, Danny eu besoin de quelques minutes avant de sortir de la voiture. Elle commençait à se sentir mal. C’était surtout la peur qui tiraillait son estomac parce qu’elle ne savait pas à quoi s’attendre. Gabriel avait fait le tour de la voiture pour venir lui ouvrir sa portière, et surtout lui laisser tout le temps dont elle avait besoin. Elle s’était réfugiée quelques minutes dans ses bras pour y trouver un apaisement. Et surtout le courage de sortir de cette voiture. Elle avait repris sa main dans la sienne, alors qu’ils se dirigeaient vers le bâtiment pour y entrer. Une fois à l’intérieur et après quelques mots échangés avec la dame de l’accueil, ils s’étaient aventurés dans les couloirs pour rejoindre la chambre de son père.

Nouveau temps d’arrêt devant la porte qui était fermée. Danny serrait si fort la main de Gabriel que ses jointures étaient devenues blanches. Elle avait relevé son regard vers lui, juste pour puiser encore un peu de sa force dans ses yeux, avant de toquer à la porte. Son cœur battait la chamade quand elle entendit une voix lui dire d’entrer. Sa main tremblait sur la poignée quand elle ouvrit la porte. Et elle était entrée les yeux baissés avant de les relever. Son regard avait tout de suite croisé celui de son père, et là elle avait craqué. Les larmes s’étaient tout de suite mises à couler sur ses joues alors qu’elle avait lâché la main de Gabriel pour s’avancer vers lui.

« Papa… »

Il ne lui avait fallu que quelques secondes pour se retrouver dans ses bras et pleurer à peu près toutes les larmes de son corps. Danny était incapable de dire un mot de plus. Elle était submergée par l’émotion, par la réalité qui lui arrivait en pleine face d’un seul coup. Elle n’avait jamais arrêté d’espérer et pourtant, une partie d’elle s’était quand même dit qu’elle ne le reverrait peut-être jamais. C’était un espoir réalisé qu’elle n’attendait plus.icons par xx

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(Tenue) Ils s’étaient quittés dans le terminal de l’aéroport. Une poignée de main, un sourire qui se voulait rassurant, mais si en apparence, les deux hommes s’étaient quittés dans une dignité apparente, leurs regards quant à eux, brillaient d’une émotion qu’ils ne pouvaient pas totalement réprimer. « A bientôt. » Elias avait murmuré dans une voix légèrement rauque alors qu’ils s’étreignaient dans une accolade fraternelle. « Tout va bien se passer, Elias. » Son frère d’arme avait murmuré en lui tapant dans le dos pour lui donner une part de sa force. Pourtant l’émotion qui l’avait étreint à cet instant, ne le quittait pas. Ce sentiment de perte qui l’avait poursuivi lorsque son frère d’armes était monté dans son avion pour rejoindre leur patrie et son état d’origine. Il s’était senti démuni. Sa menotte qui tenait sa canne qui lui permettait de tenir debout quand son genou flanchait, s’était mise à trembler. Il s’était intimé de respirer profondément. Il allait lui aussi retrouver les siens. Sa femme, sa fille, ses amis. Bientôt tout ce qu’il avait vécu ici dans cette contrée en guerre ne serait plus qu’un lointain souvenir. Il voulait s’en persuader. Tout comme il voulait croire que ce trouble ressenti n’était que les conséquences que d’un contact rapproché dans l’adversité. Il avait fini par retrouver l’avion qui devait le ramener chez lui. Un voyage long, mais confortable en comparaison à ce qu’il avait traversé au cours de ces derniers mois. Il avait fait de son mieux pour ne pas dormir, car il savait que certains de ces réveils pouvaient être difficile. Il était donc éreinté. Il savait qu’une équipe du gouvernement l’attendait à son retour avec Lucy. Ils lui avaient indiqué qu’une fois arriver sur le sol américain, il devrait être envoyé à l’hôpital pour une série de tests médicaux qui n’avaient pas pu être réalisé à Bagdad. Ce n’était peut-être pas une mauvaise idée. Sans doute qu’il pourrait voir un psychiatre pour gérer ses crises d’angoisses qu’il sentait là, prête à resurgir à la moindre seconde où il allait baiser sa garde.

Une agitation qui l’a bousculé dès l’instant où il a entraperçu la silhouette de Lucy dans le terminal de l’aéroport. Enfin, il était rentré. Une larme s’était échouée sur sa joue qu’il avait essuyé du bout de ses doigts alors que sa femme venait se fondre dans ses bras. Une étreinte tremblante, par des sanglots que lui maitrisait tant bien que mal alors que ses prunelles se fermaient pour s’enivrer de sa chaleur et de son parfum. Ses lèvres vinrent naturellement se poser sur sa chevelure, près de cette tempe qu’il embrassa de cette dévotion qu’il a toujours et qu’il aura toujours pour cette femme. « Je suis là. Désolé pour l’attente, Lucy. » Il murmure dans une voix roque alors qu’il la serre fermement contre lui, avec une force qui exprime un besoin de s’ancrer dans le présent. Sa main vient doucement caresser son visage duquel il se détache pour se perdre dans ses prunelles. Plus d’écran aujourd’hui. Elle est là, dans ses bras. Il se penche délicatement pour embrasser ses lèvres. Un simple frôlement. Une manière d’apprivoiser de nouveau cette intimité avec celle qui a toujours fait partie de sa vie et dont on l’a privé. « Je t’aime. » Il murmure en venant déposer un baiser contre son front alors que les agents du gouvernement viennent les interrompre pour l’inciter à les suivre. Ils s’exécutent. Sa main vient se mêler à celle de sa femme, retrouver ce contact simple et naturel. Sa canne bat la mesure de ses pas, sonorité nouvelle à laquelle il doit aussi s’habituer. Il évite d’analyser l’environnement qui l’entoure, ces nombreux visages qui peuvent se perdre sur ses traits squelettiques à cause d’une malnutrition qui a marqué son épiderme, ces cicatrices qui parsèment ses bras que dévoilent le T-shirt blanc qu’il porte. C’est tellement devenu son reflet qu’il n’y prête plus d’attention.

Ils retrouvent l’hôpital où Elias est pris en charge. Il suit une série de tests comme on lui avait indiqué. En vue des mauvais résultats de sa prise de sang, ils décident de lui administrer une intraveineuse pour lui fournir les nutriments nécessaires pour récupérer rapidement. En conséquence, il finit par être laissé dans une chambre pour lui permettre de se reposer. Lucy a contacté leur fille au moment où il lui a indiqué qu’elle pouvait le faire. Ce qu’elle n’a pas manqué de faire dans la foulée. Il espère que tout se passera bien. Il profite de l’attente pour dormir, car sa main dans celle de sa femme, il se sent enfin en sécurité. Un sommeil profond duquel il s’en extirpe une heure plus tard, car il lui est impossible de dormir totalement. Les mécanismes de survie sont difficiles à perdre. Lorsqu’un coup est porté contre le bois de la porte, son attention se porte naturellement sur la nouvelle arrivante : Danielle. Son trésor, sa merveille.

Encore une fois, l’agitation le gagne, ces prunelles luisent de cette émotion alors que son cœur se serre à l’entente de ses sanglots. Tout naturellement, elle retrouve ses bras, frêles, mais qui demeurent prêts à la protéger contre le reste du monde. « Ma Danielle. Tout va bien, je suis là. Je suis enfin là. » Il murmure dans une voix étriquée alors qu’il vient embrasser sa chevelure d’or. Comme lors de son étreinte avec sa femme, il la serre fermement dans ses bras, ferme ses paupières juste pour savourer de nouveau sa chaleur, son odeur et sa présence entre ses bras. Sa Danielle, qui a changé, qui est devenue une femme durant son absence, mais qui semble encore si fragile dans ses bras. « Désolé pour l’attente. » Les mêmes paroles données à la femme de sa vie. Son regard vient chercher sa main qu’il se saisit avant de rencontrer le regard de Gabriel. Ce fils adoptif pour lequel il a tenté d’être une figure paternelle. Il lui offre un sourire reconnaissant, car il sait qu’il a veillé autant qu’il le pouvait sur sa Danielle. « Tu es devenu un homme, Gabriel. Merci d’avoir été là pour elle. » Il lui indique alors qu’il vient déposer un baiser contre la tempe de sa fille avec cette dévotion qu’il aura toujours pour elle. Ce bout de femme dont on l’a privé durant trop de temps. Enfin, une nouvelle page s’ouvre.  
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A première vue, tous les éléments étaient réunis pour passer une matinée calme et tranquille. Se réveiller sans le remu ménage d'une cinquantaine de sonneries, parce qu'il était incapable de se réveiller à la première alarme, était quelque chose de toujours positif même si le plus positif dans ce tableau était de de réveiller à côté de Danny. Pour ne pas mentir il devait encore être dans le processus de réveil lorsque Danny avait reçu un appel. Il l'avait regardé prendre cet appel sans bouger, il entendait des bribes de voix à travers le combiné et avait conclu qu'il s'agissait de sa mère. Il ne pourrait même pas râler pour la forme qu'on les ait dérangé dans la tranquillité de leur mâtiné. Il avait pris son temps avant de se redresser, et pas longtemps après l’avoir fait il avait remarqué que Danny avait l’air absente. Elle ne bougeait plus et ne répondait plus, il pouvait entendre la mère de Danny répéter son prénom, il essaya tout d’abord de la faire réagir mais rien, il en vint finalement à lui prendre le téléphone de la main. C’est en discutant avec Lucy Wayfield qu’il comprit pourquoi elle avait buggé de la sorte. Il avait fini de discuter en n’oubliant pas d’avoir toujours un geste pour Danny qui devait être dans tous ses états. Elle n’avait pas l’air de l’avoir entendu lorsqu’il avait raccroché et qu’il lui avait dit qu’ils pouvaient partir de suite.

Il avait dû répéter pour qu'elle semble entendre ce qu'il lui disait. “Bah dis donc t'es pire que moi quand je me réveille.” Il avait fait cette remarque pour la faire sourire, qu'elle sorte de son état second. Une fois qu'elle avait eu l'air de nouveau connectée à la réalité, ils n'avaient pas mis bien longtemps à se préparer pour partir, d'ailleurs quand il l'avait vu attraper les clefs de voiture il les lui avait prises aussi. Ses pensées devaient se bousculer dans sa petite tête blonde, alors il avait pris les devants, il ne voulait pas qu'elle ait un accident en allant retrouver son père. Elle attendait ça depuis tellement longtemps, il avait fait de son mieux pour rendre le trajet plus léger d'ailleurs. Il avait vu l'expression de son visage alors il avait sorti la playlist Taylor Swift, ça marchait généralement très bien sur Danny et surtout qu'au volant il ne pouvait pas faire grand chose de plus à part profiter de sa main libre pour trouver celle de Danny. En temps normal il aurait sans doute poussé le vice à chanter très fort et très faux sur sa chanson préférée, juste pour l'embêter mais elle n'avait pas besoin qu'il l'embête, elle avait juste besoin qu'il soit là, alors il réservait sa meilleure prestation pour une autre fois. Ca devait être l’heure la plus longue de sa vie, il osait à peine imaginer tout e qui pouvait lui passer par la tête, c’est qu’il pouvait se montrer compréhensif mais ne pourrait jamais réellement comprendre ce que ça faisait. Gabriel aimait beaucoup Elias, il avait toujours été gentil avec lui et se comportait certainement plus comme un père que le sien. Il s’était déjà demandé ce que ça lui aurait fait, mais il avait commencé à redouter l’idée d’être plus soulagé qu’autre chose, après ça il n‘avait plus jamais essayé.

A présent qu’ils étaient arrivés elle allait devoir mettre de l’ordre dans ses pensées sinon elle allait rester longtemps devant la porte, ou juste dans la voiture. Il était donc sorti pour aller lui ouvrir la porte, l’accompagner sans la brusquer c’était le mieux qu’il pouvait faire. Il lui laissait tout le temps dont elle pourrait avoir besoin, aussi bien quand elle était aller se caler dans ses bras il lui avait laissé la décision de mettre fin à cette étreinte. Lorsqu’elle fut prête, il prit soin de l’embrasser sur la joue avant de s’élancer vers le bâtiment, acceptant bien volontier cette main dans la sienne. Ce n’est que parce qu’elle s’était arrêté qu’il s’était de nouveau arrêté, ça aurait été déplacé de sa part de toquer et ouvrir la porte à sa place, c’était à elle de le faire et visiblement l’émotion la reprenait. Elle ne lui faisait pas vraiment mal à lui serrer la main de la sorte, il avait déjà connu pire, mais il savait que même si ça avait été le cas il n’aurait rien dit. Il ne dit rien non plus quand elle chercha son regard mais ses yeux devaient le faire pour lui. Il était sûr qu’à présent tout irait mieux pour elle, ils ne savait pas ce que son père avait bien pu vivre, bien sûr que la vie ne serait pas toute rose, mais les choses iraient en s’arrangeant maintenant qu’ils étaient réunis. C’est peut-être bien ce qu’elle avait perçue parce qu’elle s’élança peu après.

C’était presque incroyable de le voir vraiment là, comme si ça ne pouvait être réellement vrai qu’à partir du moment où ils l’auraient vu. On pouvait clairement voir qu’il avait passé des moments difficiles sans pour autant être capable d’évaluer précisément ce qu’il avait bien pu subir, mais il ne laissait rien paraître de la souffrance qu’il pouvait ressentir. Ou peut-être était-ce juste parce qu’à partir du moment où il avait vu Danny plus rien d’autre ne comptait ? Gabriel observait le tableau des retrouvailles un peu en retrait, il n’avait pas avancé plus dans la chambre lorsque Danny avait lâché sa main. C’était un moment rien qu’à eux et il n’avait aucune envie de le gâcher. Il pouvait sentir l’émotion le gagner lui aussi, mais il faisait de son mieux pour le contenir, le voir là devant eux était un soulagement. Il avait tellement été dans l’optique de rassurer Danny et de faire en sorte qu’elle garde espoir qu’il en avait presque oublié que lui aussi s’était beaucoup inquiété, et pourtant il n’était pas un Wayfield. Il offrit un grand sourire à Elias lorsque son regard se posa sur lui, ce n’était pas grand chose en soit mais ça comptait pour Gabriel, autant ce regard paternel, que ce sourire qui n’a jamais été autre chose que bienveillant, ou encore ces mots. Jamais son père ne lui aurait sorti une telle phrase, même lorsque dans ses moments de remords il lui lançait qu’il l’aimait, ça n’avait pas la même saveur qu’à ce moment-là. “J’ai juste pris quelques centimètres et me suis amélioré en basket.” Bien évidemment qu’il ne pouvait pas répondre autrement qu’en blaguant, mais son sourire voulait certainement plus dire “merci” que ce qu’il pouvait dire à voix haute. “C’est normal, s’il fallait le refaire je le referai sans réfléchir.” Il préférerait quand même qu’Elias ne re disparaisse pas pour être honnête, mais l’important du message était là. Il se montrerait toujours là pour Danny, parce qu’il l’aimait et parce qu’il était aussi son meilleur ami, et les amis sont fait pour être là dans les bons et les mauvais moments. “Je suis content de vous revoir.”
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Lucy avait pris la route la veille. Arriver à San Diego le soir était une meilleure idée que de rouler très tôt en sachant ce qui l'attendait. Elle ne pensait plus correctement et même si elle s'était montrée prudente, la route avait été compliquée. Ceci dit, pas plus que la nuit. Elle n'avait pas dormi, comment le pouvait-elle ? Elle se posait mille et une questions. Elle avait eu un aperçu de l'état physique d'Elias quand elle l'avait eu en visio et elle craignait de ce qu'allait lui montrer la réalité. Elle s'était levée très tôt parce qu'on lui avait dit que l'avion atterrissait tout aussi tôt. Des agents du gouvernement viendraient la chercher devant son hotel et une fois son mari sur le sol américain, elle savait qu'ils iraient à l'hôpital avant de pouvoir souffler un peu et vraiment se retrouver.

Ses sentiments se mélangeaient entre la nervosité, l'anxiété, la joie et le soulagement de le retrouver. D'ailleurs, arrivée dans ce terminal, le temps lui parut une éternité avant qu'elle ne l'aperçoive. Elle se figea et ne se rendit même pas compte que sa respiration se bloqua. Pour peu qu'il soit arrivé tout seul, elle aurait presque pu ne pas le reconnaitre tellement il avait maigri. Ses pas la menèrent vers lui sans qu'elle ne se rappelle avoir avancé aussi vite. Elle fondit dans ses bras, ne retenant aucunement ses larmes. Elle en était bien incapable... Il la serra bien plus fort qu'elle ne put le faire en retour. Choquée de cette silhouette que ses mains avaient du mal à reconnaitre. Lucy ferma une seconde les yeux au contact de ce baiser qu'il posa dans ses cheveux et laissa sa main rejoindre celle de son mari qui était venue se poser sur sa joue tout en se perdant dans son regard. Elle ne contrôlait pas grand chose Lucy et encore moins le sanglots qui lui échappa alors que leurs lèvres se frôlèrent et qu'elle l'entendit lui dire qu'il l'aimait "Moi aussi ! Moi aussi, je t'aime ! J'ai..." Ils se firent interrompre par un agent qui leur demanda de les suivre. Le temps allait au ralenti et elle n'avait pas remarqué qu'ils étaient observés par quelques curieux.

Ils prirent le chemin de l'hôpital et il fut compliqué à Lucy de lâcher sa main. Même pendant  qu'ils lui plaçaient l'intraveineuse, elle n'arriva pas à le laisser. Sans doute la peur que tout ça ne vienne que de son imagination... Le seul moment où elle le fit, c'était parce qu'il lui avait donné l'autorisation d'appeler leur fille pour lui annoncer son retour. Heureusement, Danny n'était pas toute seule et elle était assurée que sa fille arrive en un morceau grâce à Gabriel. En revenant dans la chambre, elle avait cette inquiétude dans le regard et retrouva la main d'Elias pour qu'il puisse se reposer un peu. Il ferma les yeux peu de temps, elle n'en était pas capable. Elle ne quittait pas ce torse qui se levait et se baissait au rythme de sa respiration, ça la rassurait.
Son mari se réveilla peu avant qu'ils entendent des coups sur la porte. A croire qu'il avait senti leur fille arriver. Ils étaient tous les deux debout et Lucy alla tendrement lui attraper la main en lui murmurant que ça allait bien se passer avant de donner l'autorisation d'entrer. Bien évidement, elle ne put retenir ses larmes de couler en les voyant enfin se retrouver. Du revers de la main, elle les essuya et se dirigea vers Gabriel pour lui offrir un étreinte. "Merci... D'avoir conduit Danny jusqu'ici en sécurité..."
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Ses barrières, que Danny avait automatiquement levée dès qu’elle avait eu sa mère au téléphone, s'étaient effondrées au moment même où elle était entrée dans la pièce. Elle aurait pourtant aimé tenir et se montrer forte, mais elle en avait tellement bavée au cours de ces trois dernières années que tout lui retombait dessus d’un seul coup. A cet instant, elle n’était plus la jeune femme de 21 ans qui retrouvait petit à petit le chemin de la vie qu’elle avait laissée un temps en suspend. Elle était redevenue l’adolescente d’il y a trois ans, celle qui venait juste de perdre son père. Ce qui pouvait paraître assez contradictoire, étant donné qu’elle venait de le retrouver et qu’elle était même en train de pleurer dans ses bras, mais c’était ce qu’elle ressentait. Elle avait aussi l’impression de redevenir cette petite fille qui avait besoin d’être rassurée, alors qu’elle n’avait sans doute pas traversé la moitié de ce que son père avait dû vivre.

Il lui fallut quelques minutes pour retrouver un peu le contrôle de ses émotions. Des minutes où elle était restée dans les bras de son père, comme coupée du monde et de ce qui les entourait. Ce n’est qu’en l’entendant discuter avec Gabriel qu’elle repris peu à peu surface. Danny s’était alors redressé, essuyant ses joues pour en faire partir les larmes qui y avaient coulées. L’une de ses mains s’était tout de suite posée sur celle de son père, alors que l’autre était partie chercher celle de Gabriel, qui n’était pas très loin. C’était bien qu’il soit là. Elle avait sans doute besoin de lui plus qu’à n’importe quel moment à cet instant. Même s’il ne faisait pas vraiment partie de leur famille - du moins pas de manière officielle - il était un pilier dont elle ne pouvait clairement pas se passer. Sa mère aussi, bien évidemment, même si elles avaient eu des instants compliqués. C’était dans ces moments-là qu’on aimerait avoir plus de deux mains.

« Je.. Et tu… Tu vas bien? »

Les choses se bousculaient tellement dans sa tête qu’elle n’arrivait pas encore à tout remettre en place. Elle avait tellement de questions, et d’un autre côté, elle ne savait pas quoi dire. Elle pensait d’ailleurs que sa question devait sans doute être débile à partir du moment où elle l’avait posée. Non, évidemment qu’il n’allait pas bien. Danny pouvait le voir de ses yeux, à sa silhouette amaigrie, aux marques qu’il avait sur les bras. Elle n’était même pas certaine de vouloir savoir comment il s’était fait ça tellement la réponse devait être horrible.

« Quand est-ce que tu vas pouvoir rentrer à la maison? »

Au final, c’était la question qui lui importait le plus. Quand est-ce que son père allait pouvoir revenir chez eux, quand est-ce que tout redeviendrait à peu près normal. Même si elle se doutait bien que ce ne serait pas dans l’immédiat. Et les semaines à venir n’allaient sans doute pas être faciles non plus, Danny ne se faisait pas d’illusion. Chaque personne qui se trouvait dans cette pièce devait en avoir conscience, d’ailleurs.icons par xx

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(Tenue) Il avait rêvé de ces instants depuis des années. C’était l’espoir de pouvoir les vivre qui l’avait maintenu en vie, qui avait permis à son compagnon de galère de le sortir de ses pensées parfois morbides. Sans elles, ces deux femmes de sa vie, il n’aurait pas eu la force de tenir si longtemps. Il n’aurait pas eu de raisons de le faire, et qu’importe l’importance qu’a fini par avoir cet homme dans sa vie. Surtout ces dernières semaines. Ce sentiment qui l’étreint n’a pas de mots assez forts pour le décrire. Il se sent à la fois déchiré et heureux de sentir la chair de son sang tout contre lui. Cette adolescente qu’il a quittée, qui est devenue une jeune femme loin de lui durant ces années d’absence et qu’il retrouve aussi fragile qu’une enfant à cet instant. Une âme qui a souffert de son absence, qui se retrouve victime de ses nerfs qui craquent, car ce qu’elle n’osait peut-être plus croire à ce qui se réalise enfin. Il n’a rien à lui envier. Lui-même avait manqué de croire à plusieurs reprises qui ça ne serait pas possible, que le destin lui refusait la possibilité de les retrouver. Ses prunelles sont gorgées par cette émotion puissante qui lui retourne les entrailles. Ce bonheur si déroutant qu’il essaye d’apprivoiser de nouveau. Sa poigne enserre solidement sa fille tout contre son torse. Il réapprivoise son contact et son odeur, en savoure de nouveau les sensations, car elles lui semblent si peu familières aujourd’hui. C’est curieux comme l’esprit oublie les habitudes, s’acclimatent plus ou moins à de nouvelles. Pourtant, il désire ardemment reprendre celles qu’il avait par le passé et perdre celles qu’on lui a contraint de prendre. Il n’y a rien de plus merveilleux et apaisant que de serrer son enfant unique entre ses bras. Il le sait à cet instant avec une exactitude profonde. Il se montre fort dans cet instant, car il sait que Danielle a besoin qu’il demeure ce roc auquel elle s’est toujours accrochée dans des périodes de doutes.

Il sait que durant son absence, elle a pu compter sur Gabriel. Ce garçon a toujours eu une place particulière dans son existence, mais également la leur. Il lui est profondément reconnaissant d’être resté à ses côtés durant son absence. Il perçoit l’émotion du jeune homme qui comme à ses habitudes, use l’humour pour contrer ses émotions. Il apprécie cela chez ce jeune garçon, enfin homme désormais. Il voit bien qu’il n’a plus l’innocence qu’il lui a connu par le passé. « Oh, il faudra qu’on se fasse quelques paniers prochainement. » Il lui propose naturellement et avec sincérité. Il ne sera pas contre cette possibilité, même s’il faut bien reconnaitre qu’il n’aura absolument pas la dextérité que par le passé, ni les mêmes possibilités. Il n’est pas encore possible de le voir, mais son genou est bousillé et une prothèse sera nécessaire dans les mois à venir. Il ne peut pas lui proposer un match comme il l’aurait fait par le passé, mais ils pourront s’amuser à faire quelques lancers. Cela, il devrait pouvoir le gérer. Il lui offre un sourire bienveillant lorsqu’il lui évoque qu’il le referait sans réfléchir. Il n’en doute pas. Il a pleinement confiance en ce jeune homme. « Merci, Gabriel. Cela fait du bien d’être de retour. De vous retrouver tous, notre famille. » Il lui concède à son tour, en l’incluant comme il l’a toujours fait. Cette fois-ci il lui signifie plus honnêtement, car il pense que c’est l’occasion de le faire, d’autant plus aujourd’hui qu’il est devenu le petit ami de sa fille. Celui a qui il finira par lui confier la protection de veiller sur Danielle, sans jamais l’empêcher d’être elle-même. Il pense qu’il saura s’en montrer digne. Lucy comme toujours suit le cheminement de ses pensées. Elle lui offre cette éteinte qu’il ne peut lui donner pour l’instant alors qu’il sent les pleurs de Danielle s’atténuer tout contre son torse.

Elle semble reprendre petit à petit contenance, bien qu’elle soit encore démunie face à ce qui l’assaille à cet instant. « Ça va aller mieux, ma Danielle. » Il lui murmure en venant doucement lui caresser sa chevelure en déposant un baiser sur sa tempe. Geste paternaliste et affectueux qu’il réapprivoise avec bonheur. « Je vais reprendre pied petit à petit. » Il ajoute dans un sourire qui se veut apaisant, mais qui est dénué de bonheur, car à cet instant, il n’a pas forcément le cœur à rire. Il sait que son état physique est déplorable. Il lui faudra du temps et de la patience pour reprendre des forces. Sans doute une semaine avant de pouvoir retrouver son domicile avec un parcours de soins à suivre dans tous les domaines. Il n’a pas besoin d’appesantir cet instant de tous ces détails. « D’ici une semaine, je pense. Au maximum. Je dois suivre une batterie de tests pour tout vérifier, mais je ne m’inquiète pas. Cela devrait aller. Il faut se montrer patient. » Il lui indique dans un sourire apaisant. « Et toi ? Comment vas-tu ma Danielle ? Tu es devenue une femme depuis mon départ. Tu es si belle. Fais-moi un sourire. » Il lui ordonne gentiment en venant doucement essayer du bout de ses phalanges, les marques humides dues à ses larmes. Ses prunelles la détaillent avec une dévotion et une émotion profonde. La savoir là, entière est une source de bonheur incommensurable. Il pourrait mourir aujourd’hui, cela lui conviendrait, maintenant qu’il a pu les retrouver, profiter d’elles, d’eux, quelques minutes de plus. Cela pourrait apaiser son cœur qui a trop souffert d’en être séparé.
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Le temps a quelque chose d’étrange, il arrive des fois où l’on avait l’impression que le temps passait lentement ou trop rapidement. La disparition d’Elias avait été une épreuve qui avait ébranlé une famille entière et les personnes très attachées à ses membres. Il se souvenait encore du jour où il avait appris sa disparition, Danny était dans tous ses états et il ne savait pas réellement comment réagir à tout ça, ce dont il était sûr c’était qu’elle avait besoin de lui, alors ce que ça avait pu lui faire à lui c’était loin d’être le plus important. Aujourd’hui il ne pouvait être qu’heureux de la nouvelle qui les avait fait sortir du lit, bien évidemment Danny et sa mère devaient être bien plus heureuses et soulagées que lui cela va s’en dire. Cependant Gabriel avait une relation assez particulière avec la famille Wayfield, et Elias était ce qui se rapprochait le plus d’un vrai père pour lui. Il avait été présent pour lui et lui avait inculqué plus de choses que son géniteur aurait pu. Il était même sûr d’avoir plus vu la famille Wayfield aux côtés de sa mère à ses matchs que le paternel Meyers. Et aujourd’hui c’était lui qui était là à leurs côtés pour faire office de supporter, à lui d’être là physiquement avec et pour eux, pour lui cet homme qu’il admirait et affectionnait. “C’est bien normal elle n’avait pas trop la tête à prendre le volant, j’ai pas fait grand chose, juste le chauffeur.” Il savait bien ce que chacun sous-entendaient en le remerciant, mais pour lui ça ne valait pas tant de remerciements. De petits actes qu’il avait fait sans se poser plus de questions que ça en réalité.

Il se doutait qu’il allait lui falloir du repos et il ne comptait pas l’empêcher de se rétablir des épreuves qu’il avait vécu. Il hocha la tête en souriant. “Avec grand plaisir.” Des paniers ça lui irait parfaitement bien si jamais il en faisait trop c’est son médecin et son kiné qui lui tomberaient dessus. Ça ne faisait pas si longtemps que ça qu’il avait retiré son plâtre et il ne comptait pas en ravoir un de sitôt. Alors des échanges de paniers c’était l’activité idéale pour faire un truc sans que l’un ou l’autre ne court de risque de blessures.

Il n’était pas resté bien loin de Danny, elle lui aurait sans doute fait la peau s’il était resté à côté de la porte. Il n’avait pas très envie de se taper l’incruste dans leur retrouvailles de famille, mais Elias avait eu ces mots, des mots qui l'incluaient dans l’environnement familial Wayfield. Peut-être qu’il ne devrait pas être étonné, après tout ça commençait à faire un petit moment qu’il traînait souvent chez eux, ou que Danny traînait chez lui, on pourrait même dire qu’avec les années il faisait à présent parti des meubles. Mais cela faisait toujours quelque chose d’entendre ça. Il avait ça avec sa mère, c’était sûr et certain, et si vous voulez son avis il n’avait besoin de rien d’autre, mais là ça semblait complet. Il ne se souvenait pas de la dernière fois où ils avaient été une famille comme celle-ci tous les trois, aujourd’hui il y avait sa mère, Coraline et lui, les Wayfield étaient un peu sa seconde famille et il était très touché d’entendre que ce sentiment était partagé, d’être accepté et voulu dans cette famille. Il ne pouvait pas être plus reconnaissant envers chaque personne présente dans cette pièce et dans les secondes qui suivaient il l’était encore plus envers Danny qui avait pris sa main. Elle l’avait sans doute fait parce que tout se bousculait dans sa tête la joie, le soulagement mêlé à l’inquiétude et la tristesse passé, mais en réalité ce geste était autant un soutien pour lui que pour elle. A présent il assistait à la scène en serrant doucement la main de Danny et en essayant de ne pas se laisser aller à tout plein d’émotions lui aussi.
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tw: disparition, guerre, PTSD, blessures

C’était étrange pour Danny d’entendre cette conversation entre son père et Gabriel qui avait l’air d’être si banale. En réalité, elle ne s’était pas attendue à un échange si normal. Même si elle ne savait pas vraiment à quoi elle devait s’attendre avant d’arriver ici. Mais ça lui faisait du bien, cette normalité. Ça lui faisait penser que tout pourrait reprendre son cours, même si ce ne serait pas dans l’immédiat. Elle s’accrochait en tout cas à cette idée qui avait fini par atténuer ses larmes. Elle ne pouvait pas dire qu’elle se sentait mieux tout de suite. C’était toujours un peu l’anarchie dans sa tête, mais elle avait réussi à y remettre assez d’ordre pour se contenir. Et aussi demander à son père comment il allait, même si la question pouvait paraître un peu idiote. Son père ne lui mentait jamais, et ce jour-là ne faisait pas exception. Il ne lui faisait pas croire que tout allait bien alors que ce n’était pas le cas. Elle se doutait, de toute manière, que ce n’était pas le cas. Ressortir de l’enfer dans lequel il avait vécu pendant trois ans allait être compliqué. Mais elle entendait dans ses paroles sa volonté de s’en sortir, et ça la rassurait.

La blonde avait hoché la tête, un léger sourire sur les lèvres avant de poser sa seconde question. Celle qui lui importait le plus, au final. Savoir quand son père allait pouvoir rentrer à la maison. Bien sûr, elle ne s’attendait pas qu’ils rentrent tous ensemble à la maison le soir même. Mais une semaine, ça allait être très long. Sa déception avait sans doute dû se lire sur son visage pour que son père ajoute cette justification. Et bien entendu, elle comprenait. Ça allait sans doute être la semaine la plus longue de sa vie, mais tout cela était nécessaire.

« Tu sais que la patience c’est pas mon fort. »

Elle essayait de plaisanter, même si elle ne savait pas forcément si elle s’y prenait très bien. Après, il était vrai que Danny n’était pas forcément connu pour sa patience, du moins pas toujours. Pas en ces circonstances, en tout cas. Mais elle n’allait pas avoir d’autre choix que de gérer ce manque de patience. Elle soupçonnait d’ailleurs son père de vouloir lui changer les idées en lui demandant comment elle allait. Et bien évidemment, elle lui servit le sourire qu’il lui avait demandé par-dessus ses larmes qui étaient en train de sécher sur ses joues.

« Je vais bien. Y a eu des bons changements dernièrement. »

Elle glissa un regard à Gabriel avant de reposer ses yeux sur son père. “Dernièrement” était peut-être un mot un peu large pour qualifier son changement de relation avec son meilleur ami. Une chose était sûre, en tout cas, c’était qu’elle avait tout de suite eu envie d’en parler à son père dès que c’était arrivé. Et apprendre son retour à peine quelques semaines plus tard, Danny n’avait pas pu s’empêcher de le voir comme un signe. Elle qui lui avait promis d’avouer ses sentiments à Gabriel avant son retour, elle l’avait fait. Et c’était loin d’être une coïncidence dans son esprit.icons par xx

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(Tenue) Elias se sentait heureux de pouvoir les retrouver. C’était merveilleux et troublant à la fois, car au fil des mois et des années qui s’étaient écoulées là-bas, c’était un espoir qui s’était plus d’une fois essoufflé. C’est Angel qui l’avait porté à bout de bras pour le faire remonter la pente, lui insufflant une force que lui n’avait plus. Indirectement, il s’était accroché pour lui, pour qu’il ne se retrouve pas seul dans cet enfer et que ses efforts à le « sauver » n’aient pas été vains, mais il n’était pas dupe, s’il avait été seul : il ne serait plus ici. Alors passer une semaine à l’hôpital pour une série de test n’était pas une perspective qui le tourmentait. Il allait avoir une semaine pour se confronter à l’idée qu’il était bel et bien rentré et que cet instant n’était pas un songe comme il avait pu maintes fois le faire pour ne pas sombrer dans la folie. Les sensations qu’il ressent à cet instant sont pourtant bel et bien réel. Il peut sentir le poids de l’échine de sa fille tout contre la sienne, se réchauffer de son contact chaud tout contre son épiderme, tout comme de sécher ses larmes du bout de ses doigts, car il n’a jamais aimé la voir pleurer. Il se montre doux avec elle, caresse tendrement sa chevelure comme il l’a toujours fait depuis qu’elle est enfant. Il savoure de nouveau le bonheur simple de tenir son sang entre ses bras et d’être dans l’instant présent. Il sait que l’idée qu’il ne rentre pas immédiatement lui déplait. Il est évident qu’ils préféreraient tous qu’il rentre à la maison, qu’ils puissent être en mesure d’effacer ces trois années, bientôt quatre de leurs esprits, mais il sait également que ça ne sera pas si simple que cela, même s’il le tait pour ne pas gâcher cet instant de retrouvailles. Un sourire ourle ses lippes à la remarque de sa fille. Il prend naturellement de ses nouvelles, son attention concentrée sur sa Danielle et sur Gabriel, car ils sont ces âmes sur lesquelles depuis qu’ils sont enfants. La réponse de la demoiselle lui arrache un sourire, car Lucy lui a donné les informations à ce sujet.

« Effectivement, j’ai cru le comprendre. » Il lui réplique naturellement dans un sourire doux alors qu’il vient porter son attention sur Gabriel avec la même affection dans le regard. « Vous allez devoir maintenant prendre encore plus soin l’un de l’autre. » Il lui indique simplement.

Il n’a aucun doute sur la question. Il ne demande pas plus de précisions sur le nouveau lien qui les lie, car cela leur appartient. Peut-être que sa fille lui en parlera ou le jeune homme, il l’ignore, mais il considère que cela appartient à leur existence. Bien sûr, il ne gênera pas de poser quelques questions au moment venu, juste pour ouvrir une porte, mais il considère que ce n’est ni le lieu, ni le moment. D’ailleurs, il sent déjà la fatigue poindre dans ses membres, une légère migraine parasiter ses pensées. Il y a trop de stimuli aujourd’hui. Le sommeil de plomb arraché avant leur arrivée ne suffit pas.

« Il faudrait qu’on organise un diner tous ensemble lorsque je rentrerais à la maison, comme avant. » Il propose naturellement en venant offrir un sourire à l’ensemble de sa famille.

Il contemple ce tableau familial où tout le monde est enfin à sa place après quatre ans d’absence. Cela le bouleverse. Il sent l’émotion poindre dans l’éclat de ses rétines. Cette envie de pleurer tant la vérité est presque trop concrète pour son esprit éprouvé. Il vient doucement fermer ses paupières, glisser ses doigts contre elles pour réguler cette émotion qui vient poindre comme une vague scélérate sur son organisme. Pourtant, à cet instant, sans le savoir réellement et en prendre conscience : une nouvelle page s’ouvre pour lui, pour eux.

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