soft hearts, electric souls (andy)

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— Andy, il est l’heure, interpelle le coach en tapotant sa montre, venu chercher à l’entrée de l’hôtel son duelliste qui scrute depuis une bonne vingtaine de minutes tous les taxis qui défilent. Lèvres pincées, Andy essaye de ne pas laisser l'amertume s’emparer de lui, mais il peut déjà sentir un pincement dans le creux de sa poitrine, dépité d’y avoir cru. T'as peur de quoi ? Je te promets de venir Andy, aie confiance en moi. Encore une promesse vide de sens à laquelle il s’est stupidement accroché. Sauf qu’il doit se rendre à l’évidence, Nakyum ne se déplacera pas pour le voir. N’en a probablement jamais eu l’intention. Il hésite un instant à lui envoyer un message, puis se ravise à la dernière seconde, peu enclin finalement à s’humilier davantage lorsque l’inspecteur se fait une nouvelle fois fuyant. — Ouais, j’arrive. Ne laissera pas cette désillusion gâcher ses performances aujourd’hui, rappel qu’il ferait mieux de s’investir dans sa carrière plutôt que dans une quelconque relation. Aussi exaltante fut-elle.

Focus sur son écran comme si sa vie en dépendait, comme chacun des tournois auquel il a pu participer, Ace occulte tout ce qui l’entoure, les hurlements des supporters (pour ou contre leur équipe), la chaleur des spots braqués sur scène, la voix passionnée des présentateurs décrivant chacune de leurs actions. Il se concentre uniquement sur le jeu, et les remarques de ses coéquipiers au travers du casque. Bien que ce soit leur tout premier tournoi en tant qu'équipe, le jeune duelliste n’a jamais été aussi assuré de leur victoire, ayant confiance en chacun d’eux pour avoir vu ce dont ils étaient capables, et ce, quand bien même il s’est si souvent plu à se vanter d'être le meilleur parmi eux. Ils se complètent bien. Son instinct ainsi que sa précision, combinés à leur ingéniosité et leur stratégie les rendent quasiment invincibles. Et aujourd’hui plus encore, il a beaucoup de frustration à évacuer. Se prendre encore un gros râteau doit aider, mais plutôt que de le rendre misérable et le distraire, il le transforme en rage de vaincre, dominant avec une acuité impitoyable. Même lorsque le dernier round scelle finalement leur victoire, les qualifiant pour le prochain tournois, Ace met un peu de temps à sortir de son état second. C’est lorsque Nyx vient le secouer et hurler à ses oreilles qu’il revient doucement à lui, réalisant qu’ils ont remporté leur premier tournoi. Un sourire éclatant illumine alors son visage, se laissant transporter par l’euphorie contagieuse. Il ignore le poids dans sa poitrine que même sa victoire n'arrive à lever pour se laisser enlacer par son coéquipier, sautillant sur scène comme deux gros gamins. Mis à part Phantom dont la victoire ne semble toujours pas le départir de sa mauvaise humeur depuis la veille, le reste de l’équipe est rayonnant. Les deux équipes se serrent la main avant de se séparer pour rejoindre le centre de la scène où le présentateur les annonce officiellement vainqueur, propulsant la jeune équipe sous le feu des projecteurs.

Son portable vibre dans sa poche, et habituellement Ace l'ignorerait alors qu’il se trouve toujours sur scène. Mais Nakyum persiste dans ses pensées, et il ne peut s’empêcher de le sortir discrètement pour voir de quoi il s’agit, préférant réduire à néant tout espoir que de continuer à espérer naïvement que ce soit lui. Sauf que c’est bien son nom qui s’affiche. Son cœur bondit, et dans sa précipitation manque de faire tomber son téléphone. Les yeux écarquillés, il lit le contenu du message reçu. No way. Il lève vivement la tête, scrutant les visages dans la foule. C’est là qu’il le voit, majoritairement plus grand que le reste, d’une beauté à couper le souffle, bien trop beau pour être vrai. Il est pourtant bien réel. Hébété, il lève la main à son tour, son regard verrouillé dans le sien, sourd et aveugle à ce qui l’entoure. Soulagé d’un poids désagréable, son cœur s’est remit à battre à folle allure, et ce n’est que lorsqu’il est secoué par Mochi qu’il réalise qu'on lui a mis un micro dans la main pour dire quelques mots. Les joues légèrement empourprées, il se racle la gorge, baragouinant quelques mots de remerciement avant de transmettre le micro au présentateur. He’s here, he came. C'est la seule chose à laquelle son cerveau est capable de penser à l'heure actuelle. Il est le premier à fuir la scène quand enfin la cérémonie se termine, contournant les coulisses pour se diriger vers les estrades des spectateurs. Il a presque peur de ne plus l’y trouvé, mais il est bien là. Le sourire d’Andy pourrait probablement illuminer la ville plus efficacement que le rire de Bouh, et d’un geste de la main, il l'invite à se rapprocher, demandant aux agents de sécurité de le laisser passer. — T’es venu… qu'il souffle lorsqu'enfin il le rejoint, encore abasourdi de le voir en chair et en os. — J’ai cru… Il ne termine pas sa phrase, se sentant presque honteux d’avoir imaginé le pire. Il rit nerveusement, glissant une main dans ses cheveux. — Je suis content que tu sois là. Il a imaginé cet instant tellement de fois, fêtant sa victoire à ses côtés. Son regard glisse sur ses lèvres avec l’envie irrésistible de l'embrasser, mais il n'oublie pas où ils sont. — Viens, je vais te présenter à l'équipe. Il attrape sa main du bout des doigts, exerçant une légère pression avant de le tirer, le cœur gonflé d’allégresse.

Son invité à ses côtés, l'équipe fête dignement leur victoire dans le restaurant de l'hôtel. Le coach leur a fait un discours à faire pleurer dans les chaumières, arrachant quelques larmes à leur sentinelle bien émotive aujourd’hui. Les rires s’accompagnent des tintements de flûtes de champagnes, et il sait que ce soir, personne ne sortira de cette table en marchant bien droit. Bien évidemment, Nakyum se retrouve la cible de nombreuses questions durant le repas, ses coéquipiers bien trop heureux de pouvoir l’embarasser quand il est si insupportable avec eux au quotidien. Mais rien de ce qu'ils puissent dire ne peut le faire descendre de son petit nuage, même les plaisanteries comme quoi il est incapable de lâcher des yeux son compagnon durant tout le dîner. Est-ce qu'on peut le blâmer ? Avec un tel spécimen à ses côtés ? Alors que les conversations se détournent, Andy en profite pour se pencher, collant son bras contre le sien pour attirer son attention, le visage à quelques millimètres de son oreille. — Ça va ? T’es pas trop fatigué ? Ses yeux papillotent en humant son eau de cologne, comme ensorcelé, oubliant un instant qu'ils ne sont toujours pas seul. Sa main effleure sa cuisse. — Au fait... c'est quoi ma surprise ?

tw: nudité

Y a les pensées qui s'affolent dans sa caboche, le cœur qui fait des cabrioles dès que leurs regards se croisent, dès que leurs doigts se touchent. Ses sens n'ont jamais été aussi aiguisés, et il lui tarde de se retrouver seul en sa compagnie, loin des regards moqueurs de ses teammates, là où ses regards et ses mots ne s’adressent qu’à lui, déjà avide de cette proximité qu’il s’est imaginé, mainte et mainte fois. Il a fini par se convaincre qu’il ne rêvait pas alors que depuis leurs retrouvailles, il ne le lâche pas, le contemplant avec une possessivité difficile à contenir, admirant ses traits ciselés, cette bouche qu'il rêve de posséder, n'ayant pas oublié leurs premiers échanges dans cette cabine étroite ni ce premier rendez-vous qui l’a laissé plus affamé. Le dîner paraît interminable, mais l'allégresse de leur victoire reste toujours présente dans leurs cœurs alors qu'ils fêtent dignement leur premier tournoi remporté en tant qu'équipe. Mais quand bien même il apprécie la compagnie de ses camarades, il y a bien autre chose qu’il aimerait faire, et aucun d’eux n’est invité pour ce type de festivité. Ravi de son initiative, Andy ne se fait pas prier pour jouer la comédie, quitte à paraître plus saoul qu’il ne l'est vraiment, s'appuyant de tout son poids contre l'inspecteur qui le soulève sans effort, provoquant une vague de désir dans l’creux du ventre. Il pose sa tête sur son épaule, nichant son nez dans son cou. — Mmmh. Même au travers de ses vêtements, il peut sentir la chaleur de son corps irradiée, appréciant secrètement le contact de son bras fermement ancré autour de sa taille. Ainsi dorloté, il en somnole presque, soudain écrasé par la fatigue accumulée de ces derniers jours. Il réalise seulement qu'il a fermé les yeux qu’en atteignant l'ascenseur. — Quoi ? Je ne m'endormais pas, qu’il nie d’un ton presque indigné. Gêné, il fouille ses poches pour extraire la carte magnétique de leur chambre. — Et elle est là ! annonce-t-il fièrement en la  brandissant sous son nez. Il plonge son regard dans le sien, déglutit péniblement. Il peut sentir une certaine tension grimper à mesure que les chiffres défilent sur le petit écran, mais il est vite distrait par la soudaine proximité de Nakyum qui en a assez d’attendre. Son cœur rate un battement au premier baiser, s'affole au deuxième, mais cette fois, il y répond volontiers. Dès que les portes s'ouvrent sur leur étage, Andy suit son invité en dehors de l'ascenseur, le souffle un peu plus court et le corps en ébullition. —  Certainement pas ! J'attends ce moment depuis trop longtemps ! S’insurge presque de la possibilité qu'il lui échappe. Après tout ce temps à rêver d’un tel moment, Andy n’est pas prêt de le lâcher, pas tant que ce dernier semble désirer sa présence autant que la sienne. Presque de peur que ce soit lui qui tente de s’y soustraire, Andy l’attrape par le poignet pour le tirer vers la chambre. Leur chambre. — La 608, c’est par ici. Crois pas que tu vas t'échapper comme ça, qu’il gronde, les sourcils exagérément froncés. Lorsqu’ils arrivent enfin devant la porte, le duelliste le laisse entrer en premier avant de refermer la porte derrière eux. — Désolé, c’est un peu le bazar, qu’il s’excuse en se précipitant pour ramasser au sol les quelques vêtements qui traînent ici et là, donnant un coup de pied dans sa valise pour l'écarter du chemin. Il espérait pouvoir ranger avant son arrivée, mais il a été happé par les événements. — Ah top, ils ont déjà monté ta valise ! S'exclame-t-il en apercevant celle-ci à côté du lit. Il avait passé le mot à l'accueil avant le dîner sans savoir si elle avait bien été montée. Andy l'observe se diriger vers celle-ci, se mordant légèrement la lèvre en le voyant ainsi penché en avant pour l'ouvrir, exposant sous ses yeux ébahis le plus beau fessier d'Oceanside. Jesus. — Je… vais prendre une douche… Il attrape sa serviette et sa trousse de toilette, se dirigeant sur ses mots vers la salle de bain. Il a le cœur qui bat à mille à l'heure, l'adrénaline qui pulse dans ses veines comme avant chaque tournoi. Mais est-ce qu’il est le genre à se dégonfler et fuir dans un tel moment ? Certainement pas. C’est à la porte qu’il s'arrête, se retournant vers lui. — Bien sûr si tu veux m’y rejoindre, t’es le bienvenu. J’ai pas oublié que tu m'en dois une, qu’il glisse, un sourire mutin aux lèvres avant de disparaître à l'intérieur, laissant la porte entrouverte.

Alors qu’il se glisse sous l’eau chaude, à se demander si Nakyum allait accepter son défi, ses pupilles se dilatent à la vision qui l’accueille. — Ah… Si Andy s'était déjà imaginé de nombreuses fois le corps de l’inspecteur en zyeutant ses nombreuses photos instagrams, ce n'était rien comparé à ce qu’il peut voir désormais. En plus d'être beau, il a le corps de sportif qui va avec. Conscient qu’ils ne sont pas du tout de la même cour, il a presque honte de s’afficher ainsi devant lui, car ce n’est pas chez le duelliste qu’on trouvera des muscles saillants, les siens bien enfouis, n'ayant jamais été friand des salles de gym, agonisant dès que le coach tente de le traîner dehors pour courir. Le souffle court, Andy est incapable de le lâcher des yeux alors qu’il se glisse dans la douche pour le rejoindre, le dévorant des yeux. — T'as dû en passer des heures à la gym pour avoir un corps pareil… Il rit, ses doigts se glissant nerveusement dans ses cheveux trempés pour ramener quelques mèches en arrière. — Comme tu peux le voir, c’est pas mon cas. Il espère quand même qu’il aime ce qu’il voit, conscient de son apparence banale comparé à l'athlète qui lui fait face. Il essaye de ne pas rougir depuis que ses yeux se sont posés sur lui, son corps à lui n’ayant pas mis longtemps à exprimer son appréciation, son érection impossible à cacher cette fois. — Ça va, t’es pas déçu d'être venu ?