I want you to hold out the palm of your handjealousy -- Sept ans lorsque ses pieds foulent le sol américain, sept ans quand il se rend compte par lui-même que le monde est bien plus grand que la petite ville de Norwich ou même que toute l’Angleterre. Callahan n’a pas de souvenir d’être mis de côté dans la cour de l’école, moqué parce qu’il est nouveau ou qu’il parle un peu différemment. Il ne se souvient pas non plus d’être perdu dans la ville, ni particulièrement admiratif. Entouré de ses parents et de son frère aîné, il a suivi le rythme et s’est fait à cette nouvelle vie, avec l’adaptabilité d’un enfant facile. Ce dont il se souvient, c’est de la différence qui a été posée entre Rhys et lui, des éloges que récoltait son frère et des espoirs qu’on plaçait en lui. Espoir qu’il ne comblait pas, malgré tous ses efforts. La pression parentale s’est transformée en jalousie, le frère qu’il admirait tant est devenu compétition. A suivi la crise d’ado et les tensions entre les frères, plus de sa faute à lui sans doute. Il n’a jamais su parler de ses émotions Cal, mettre des mots sur les torrents qui s’écoulaient en lui.
pressure -- Le temps est passé et la pression s’est internalisée, les ressentiments changés en ambition. Jamais le meilleur de la classe Callahan, jamais le meilleur en quoi que ce soit, bien que l’envie de briller ne l’a jamais vraiment quitté. En commençant ses études à l’université de San Diego, il savait parfaitement qu’il ne suivrait pas les pas de Rhys. Aucun doctorat pour lui, même pas de master. Un simple bachelor en littérature, agrémenté de quelques cours en business et management. Il avait déjà un rêve en tête à ce moment-là, le vague concept d’une librairie qui voyait le jour dans ses songes et qui finirait par prendre forme quelques années plus tard, à Oceanside. Ce n’est pas là qu’il s’imaginait passer ses jours, dans cette ville dont il avait à peine entendu parler, mais il faut croire que c’est avec Thomas qu’il a trouvé en quoi il brillerait. C’était beau, certes, mais ce serait mentir de dire que c’était simple. Il a fallu qu’il apprenne Cal, à parler de lui, à mettre des mots sur ses sentiments pour apaiser les peurs qui rôdaient dans le cœur de celui qu’il aimait. Il s’est surpris à aimer les gestes tendres, les week-ends improvisés, les mains qui se touchaient. Et avec ça il a appris à respirer - un peu. A laisser de côté une certaine pression, à être moins exigeant, au moins avec les autres.
netherlands -- Idée folle ou évidence-même, après tout ce temps ça n’a plus d’importance. L’envie de se marier dans un pays qui ne reconnaissait pas encore ce droit pour tous·tes, pas pour les couples du même genre. Ils se sont envolés pour les Pays-Bas, premier territoire à autoriser ces unions. Leur union. Thomas et Callahan étaient seuls au milieu de l’Europe, seuls pour se dire oui, échanger leurs vœux. Cal a pleuré ce jour-là, en passant la bague au doigt de celui qu’il jurait d’aimer pour l’éternité. Il avait tout ce dont il rêvait: l’amour réel et palpable, le job qu’il avait travaillé dur pour obtenir, et en rentrant de leur lune de miel, ils troqueraient l’appartement minuscule pour une maison en bord de mer. Il avait tout Cal et il était heureux, insouciant, innocent. Inconscient. Le mariage tant désiré n’était que beauté à cette époque-là, avant de se muer lentement et inexorablement en prison.
distance -- Dix ans de mariage, treize années de couple. Ça lui semble long avec le recul, trop sans doute. Il n’y a pas eu de cassure, pas de point de départ qui les a plongés dans ce gouffre sans fond. Simplement le quotidien, une routine trop bien huilée qui se répète jour après jour sans qu’ils n’arrivent à avoir d’impact dans la vie de l’autre. Thomas travaille tard, Callahan ouvre sa boutique le week-end. L’un comme l’autre a sa bande d’ami·e·s à part et sort sans proposer de s’inviter mutuellement. Ils vivent ensemble, mangent à la même table à certains repas et partagent un lit, sans partager beaucoup plus. Cal, il sent la frustration monter, la colère de voir que Thomas ne réagit pas vraiment. La mesquinerie prend une nouvelle place, les piques se lancent, rebondissent et font du mal. Mais dans cette dynamique empoisonnée, la porte de sortie reste cachée. Parce que Cal a juré, ils l’ont tous les deux faits, de l’aimer jusqu’à la mort. Il a promis un amour sans faille, sans la joie et le malheur, il lui a donné sa fidélité en même temps que son cœur. Trop fier pour avouer défaite, il se mure dans un silence pour ne pas avoir de conversation qui fâche. Pas envie de divorcer mais pas la force de recoller des morceaux trop éloignés, Callahan ne fait rien si ce n’est nourrir les peurs de Thomas. Peur qu’il soit lassé, peur qu’il le trompe, peur qu’il commence à en aimer un·e autre.
miscellaneous -- Il adore les plantes, petites, grandes, grasses, sèches, à fleur ou à épines. Elles ont toutes leur place dans son cœur et il est persuadé que tous les logements, quelle que soit leur taille, devraient avoir au moins trois plantes. • Dans sa librairie, il vend autant de livres que de plantes, s’improvise fleuriste entre deux conseils littéraires. • Curieux de tout, il peut s’intéresser à n’importe quel sujet tant qu’il est bien amené. Callahan a tendance à se fixer sur un thème pendant un temps, et ainsi il lira tout ce qu’il trouve sur l’archéologie, avant d’embêter ses amis sur le mouvement des étoiles pendant quelques mois, jusqu’à se passionner pour la confection des brioches. • Il n'aime pas manger le matin et attend souvent une heure ou deux après le réveil pour manger son petit déjeuner, buvant seulement du café entre-temps. • Aime beaucoup danser. • Il supporte les enfants des autres à petite dose, mais n’a vraiment aucune fibre paternelle en lui. S’il doit s’occuper d’un enfant, il a tendance à lui proposer de faire la lecture, activité qu’il pourrait faire pendant des heures mais qui lasse bien plus rapidement les jeunes. • Déteste les olives et les retire toujours avec une grimace de ses parts de pizza. • Assez bon cuisinier, Callahan aime passer du temps à élaborer des plats pour recevoir de la compagnie.