Elias x Lucy.

tw : troubles psychologiques (PTSD, Anxiété)

Lucy se montre compatissante. Elle s’efforce de le rassurer. Il lui rend son sourire, même si le sien se fait contrit, légèrement tendu. C’est vrai qu’il ne sera pas tout seul. Il va pouvoir les retrouver, Danielle et elle, sa famille et ses amis. Il sait qu’il pourra compter sur leur soutien. Cette pensée devrait être suffisante, mais c’est loin d’être si évident. Sera-t-il assez fort pour affronter tant de changement alors que durant quelques années, son univers s’est restreint à celui d’une cave ? Il n’en est pas certain, quand il prend conscience de son état actuel. Seulement, il se doit d’être fort, de croire à la suite et de ne pas laisser ses doutes ombrager ses pensées. « D’accord… » Il murmure alors qu’il vient relâcher la pression autour de sa nuque pour reposer ses menottes sur le bois de la table. « Et toi ? Est-ce que ta boutique fonctionne toujours comme tu le souhaitais ? » Il la questionne afin de rebondir sur un autre sujet, l’évitant soigneusement pour éviter qu’il tourne en boucle.

tw : troubles psychologiques (PTSD, Anxiété)

Changer de sujet pour ne pas s’appesantir sur un sujet qui n’aura pas de fin dans l’immédiat, c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Sa femme lui indique que sa boutique fonctionne bien. Elle vend à une clientèle fidèle ou occasionnelle. Ses créations plaisent toujours. Ce qui est une excellente nouvelle. Il sait que c’est un sujet qui pouvait la préoccuper lorsqu’elle s’est lancée dans cette aventure. C’était un pari qu’ils avaient pris ensemble à l’époque. Avec sa disparition, fort heureusement les assurances avaient dû prendre le relai. Il avait fait de son mieux pour prévoir cette éventualité, mais ce n’était pas un sujet qu’il pourrait aborder si aisément. Pas au téléphone. Il allait devoir l’apprendre autrement lorsqu’il serait rentré aux Etats Unis. « Je suis heureux de l’entendre. C’est important que tu aies pu continuer à te plonger dans ton art. L’art, c’est qui m’a sauvé de la folie. J’ai hâte de pouvoir retoucher un crayon ou un pinceau, me perdre dedans. Autrement que là-bas. » Il lui indique dans un soupir. Il se désespère. Le sujet revient comme s’il ne pouvait avoir que ça à la bouche. « Comment vont nos amis ? Edward et Anna ? » Il questionne, car il voudrait avoir quelques clés de compréhension, avoir le temps de les assimiler pour permettre à son esprit de s’adapter à quelconque changement.

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La solitude pour se perdre dans l’expression de son art. L’idée n’est pas mauvaise, mais instaurerait une routine qui n’a jamais été la leur par le passé. Il ne sait pas quoi en penser. Naturellement, il refuse cette éventualité, car l’accepterait serait induire de nouvelles habitudes qu’il ne juge pas profitable pour l’équilibre qu’il va devoir se construire à son retour à Oceanside. « Je veux bien pour l’achat des fournitures. Je ne sais pas si je serai prêt à me mêler aux autres dès mon retour. » Il avoue dans un autre soupir. Il se rend compte qu’il commence à fatiguer, que ses pensées se font plus brouillonnes aussi. « Je ne suis pas sûre que m’isoler soit une bonne idée. Je risque d’y prendre trop gout. » Il admet alors qu’il vient poser une question concernant leurs amis, les plus proches : Edward et Anna. Elle leur annonce qu’ils travaillent toujours autant, mais que leur couple a connu quelques difficultés, qu’un divorce a été prononcé. Une expression confuse vient se peindre sur ses traits. Il a du mal à assimiler la nouvelle. Divorcés ? Comment ça ? Pourquoi ? Les questions se bousculent, mais une fois de plus, il devra chercher les informations à son retour. Encore une énigme à déchiffrer. Tout semble le devenir. Une migraine commence à se faire sentir alors il vient de nouveau plonger sa tête entre ses mains pour se recentrer sur cet échange et réduire les stimuli. « J’ai du mal à comprendre comment ils ont pu en arriver là. Il s’est passé quelque chose en particulier ? » Il questionne, car il était à dix milles lieux de penser cette possibilité. Si son couple avec Lucy a toujours été solide et basé sur un amour et une confiance totale. Il en était de même pour leur couple d’amis…

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Sa femme le rassure sur le fait qu’il pourra décider de ces interactions avec autrui. Cette seule pensée l’apaise, car il ressent une profonde angoisse à ce sujet. Retrouver la civilisation, c’est retrouver les gens, faire de bonnes ou de mauvaises rencontres. Il a conscience d’être touché par ce syndrome du stress post-traumatique. Il a vu bien trop d’âme en être atteint pour se croire différent. Il sait que tout changement brusque le met en insécurité. Son compagnon de galère lui permet de s’apaiser, mais il est fort à parier qu’il ferait de nombreuses crises. Il sait qu’il va devoir travailler sur tout cela. Cela risque d’être un combat contre lui-même. Prendre minute après minute, c’est ce qu’il devait apprendre à gérer, comme son compagnon d’infortune lui rappelait à chaque occasion. Découvrir le divorce de leurs plus proches amis le désarme. Il a du mal à le concevoir et ne comprend pas ce qui a pu se passer. Lucy lui donne des clés de compréhension. Edward s’est noyé dans son travail, a perdu de vu, l’impact que ça avait sur sa famille. Elias n’était pas là pour le ramener à se concentrer sur l’essentiel : sa famille. Un soupir s’épanche de ses lèvres. La migraine se renforce. Cette donnée a du mal à cheminer dans son esprit. Il se sent d’un seul coup rincé, vidé de toute énergie. « Je vois… » Un murmure à peine audible alors qu’il vient doucement masser ses tempes. « Je suis désolé. J’ai une migraine qui commence à être forte… » Il murmure alors qu’il vient plonger ses iris claires. « Trop d’informations… le choc aussi, je suppose. » Il essaye d’expliquer pour tenter de se persuader qu’il n’y a rien d’incohérent vu sa situation. Sans doute est-ce le cas. « Je n’ai plus l’habitude. » Un aveu de cette asociabilité dans laquelle il a été plongé contre son gré et à laquelle il s’est malheureusement accoutumé. « Je crois que j’ai besoin de me reposer. » Sa voix est à peine audible. La fatigue, l’émotion, l’annonce de toutes ses nouveautés qui viennent bousculés ses repères. Il se sent complètement largué. L’envie de retourner dans sa cellule vient doucement envahir ses entrailles. On pourrait croire le contraire. Pourtant, là-bas, le monde extérieur ne peut pas l’atteindre et c’est presque rassurant. Peut-être un peu trop.