facecard, no cash, no credit (aiden)

tw: je crois qu'il n'y en a po.

outfit/coupe de veuch || agréable ce soleil californien en cette milieu d'octobre, à oceanside. t’as toujours ce vieux réflexe de vérifier la température qu’il fait en corée du sud, dans la petite ville de suncheon où t’as vu le jour mais dont tu n’as aucuns souvenirs, il y gèle déjà et tu te demandes si ta mère n’a pas froid, elle qui était retournée vivre au pays depuis quelques années maintenant, donnant des nouvelles de temps en temps, répondant à tes messages, tes photos, tes appels aussi peu que lorsqu’elle était là. mère absente autant physiquement que émotionnellement, tes repères de jeune adulte bafoué par des parents désintéressés et/ou ignorant de ton existence.
alors que tes prunelles fixent le bleu de l’horizon, assis sur un banc à l’extérieur, ton téléphone vibre soudain, petit rappel que ton rendez-vous de cet après-midi est imminent. tu l’attends, ce photographe amateur, conseillé par l’amie d’un ami. le pauvre coréen venait à peine d’arriver à oceanside que tu l’avais déjà contacté en “dm” sur instagram, surnom bojack, prénom aiden. c’est à peu près tout ce que tu savais de lui. tu balaies les passants du regard jusqu’à t’arrêter sur la silhouette familière dont tu avais pu reluquer sur le contenu de ses réseaux sociaux.
“aiden,” tu prononces d’une voix assez forte pour qu’il puisse se retourner vers toi. “ou devrais-je t’appeler bojack ?” en référence à son pseudonyme ; après un bref sourire, tu le contraint presque à l’accolade particulière des américains, très, trop rapidement. comme si tu le connaissais depuis longtemps, sauf que c’est votre première rencontre, l’effrayer n’est pas dans tes plans mais tu ne peux retenir ton caractère naturel de jeune homme extravagant. alors que tu le relâches, tu le détaille de haut en bas ; piercings, tatouages, style vestimentaire, du genre qui fait la fête ; tout pour te plaire.
“je t’ai contacté, tu sais, pour faire un petit shooting photo… heesung ou dino, comme tu préfères.” tu réfléchis un instant à comment exposer ton sujet sans trop l’effrayer. “j’ai… des fans,” des clients. “je voudrais leur faire, comme les k-pop idols, des photocards.” tu dégaines le téléphone de ta poche et lui montre quelques captures d’écran des fameuses cartes de chanteuses et chanteurs, si vendre quelques photos de ton doux visage pouvait arrondir un peu plus les fins de mois tu n'allais pas te priver, peu importe ce qu'en ferait lesdits clients. “tu crois que c’est possible ?” ta tête penche sur le côté alors que tu attends une réponse positive de sa part. ce que tu n'avais pas mentionné, c'est que t'as pas un rond en poche et que tu ne pourrais le rembourser une fois l'impression effectué et les exemplaires vendus... en espérant que le photographe ne demande pas une avance.

tw: Aucun

En retard. Comme à son habitude, même quand il s'agissait d'un rendez-vous semi-pro, le plus jeune des Lowe était incapable de faire preuve de ponctualité. Lorsqu'il entendit son prénom s'élever, l'étudiant se retourna vers celui qui semblait être son client :

« Parce que ça t'arrive souvent d'appeler les gens par leur pseudo alors que tu connais leur prénom ? » demanda-t-il  sur un ton neutre un peu surpris par la question. Il se contenta de l'observer avec insistance avant de baisser le visage quand un sourire léger étira ses lèvres. Ses mots étaient peut-être prononcés de manière abrupte, mais il fallait juste apprendre à le connaître pour comprendre qu'Aiden n'était qu'un doux renard, au fond. Canidé qui lui correspondait assez bien, si on repensait au nombre de fois où il avait du ruser, le regard d'un éclat faussement innocent pour obtenir ce qu'il désirait ou les fois ou il s'était faufilé pour ensuite s’enfuir sans se faire prendre :

« Aiden, c'est très bien. » s'amusa-t-il à lui répondre sans avoir le temps de protester, ni même de penser à, éventuellement, lui rendre l'étreinte tant qu'il ne s'attendait pas à recevoir une telle proximité venant de quelqu'un qu'il venait tout juste de rencontrer. Il se contenta donc de le saluer d’un léger signe de tête, intrigué par cette nouvelle rencontre :

« Des fans ? » répéta t-il surpris et curieux. Le nez au dessus du téléphone de son interlocuteur, le brun regarda les photocards qui défilait sur l'écran cernant rapidement la demande : « J'comprends mieux. » chuchota t-il pour lui même : « Oui c'est possible. J'pourrai faire des retouches sur certaines photos, y mettre ton pseudo, utiliser du papier holographique pour des photocards plus rares et faire des tirages de différents formats si tu veux que je m'occupe de l'impression. Pourquoi pas des posters en limités et dédicacés. C'est à toi de voir selon ton budget. Avant d'être photographe » amateur, mais il évita de le préciser « Je suis vidéaste, alors si tu souhaites tourner une vidéo c'est possible aussi. » souligna t-il s'adossant contre un mur juste à côté d'une boutique de prêt à porter, appuyant son pied contre ce dernier, talon contre fesse : « Pour les photos en elle même, tu souhaites procéder comment ? Tu as un endroit spécifique en tête pour réaliser le shooting, des idées, ou tu veux qu'on y réfléchisse ensemble ?  » il lui sourit curieux d'en apprendre plus sur le projet.

tw: je crois qu'il n'y en a po.

“J’sais pas, généralement les gens m’appellent par mon surnom alors je préfère demander… Heesung c’est trop compliqué à prononcer, alors Dino, ça me va.” Parce que c’est toujours comme ça quand tu te présente avec son prénom coréen, t’as ceux qui aime bien la culture ou la kpop qui vont savoir le prononcer à peu près correctement et puis t’as les autres, à deux doigts du racisme quand ils ricanent en entendant ton prénom et qu’ils te font le répéter plusieurs fois – surtout à l’école ça, ce que les enfants pouvaient être méchants. Alors t’avais su te trouver une nouvelle identité, une plus compatible avec le monde qui t’entoure, une qui te permettait de te fondre dans la masse des autres américains moyens mais pourtant elle était toujours là, la touche d’extravagance, parce que qui pouvait s’appeler par le diminutif de Dinosaur, à part toi ?

“J’adore ton prénom. Aiden.” Sourires échangés, tu mêle le tiens à un clin d’œil faussement innocent, si tu n’avais pas vu les photos de sa petite amie sur son instagram, tu aurais sûrement essayé de le draguer sans gêne – mais t’aimes trop l’amour pour oser briser des couples, au contraire, même si t’as jamais été véritablement amoureux, t’es le genre à être le fan numéro un de l’amour des autres ; parce que c’est beau, c’est tendre, ça te donne envie, mais t’y arrives pas, et quand t’essaies, à chaque fois ça merde quelque part.

“O-ouais, des fans, en quelque sorte.” Peut-être que tu lui expliquera plus tard ton boulot, ou peut-être que c’est bien aussi qu’il ne sache pas pourquoi seront imprimées lesdites photos, parce qu’il serait sans doute dégouté de savoir que certains de tes clients ne les utiliseront pas pour faire joli dans leur salon ou dans leur portefeuille mais plutôt pour des collections beaucoup plus malsaines. “J’ai pas vraiment de budget… Défini. Enfin bref ! J’adore ta passion, ça se voit que t’aimes ce que tu fais quand t’en parle, t’as les yeux qui brillent, j’ai hâte de voir les photos que tu vas prendre de moi – On peut faire juste mon visage ou des photos jusqu’au buste, peut-être ? Mais pas du corps entier, faut qu’ils puissent voir ma gueule…” A l’évocation ensuite de potentielles vidéos tu ne peux empêcher ton esprit de divaguer en imaginant quel genre tu pourrais faire, toi… Pas du genre de vlog que l’on affiche sur Youtube mais plus sur des sites pour adultes. Tes oreilles rougissent un peu à cette idée - que tu ne lui proposeras pas pour des raisons évidentes - et tu te racles la gorge avant de reprendre, “Non mais les photos, ça suffira, ahah.” Tu le regardes s’installer, tout en continuant de lui sourire, les mains jointes devant toi tu te rapproches un peu de lui pour contrer la distance, tout en gardant une certaine limite à ne pas dépasser, t’es pas du genre à en avoir normalement, mais là tu te les imposes. “Je pensais te faire confiance, mais le parc ça me va sinon ? Ou la plage… Dit, euh, ça te dérange si je me dénude un peu ? … Juste le haut, hein, rien d’autre.” Que tu lui demandes timidement et un peu paniqué à l’idée de le faire fuir avec tes propositions étranges.

tw: Aucun

Il secoua la tête amusé devant son clin d’œil :

« Merci, Dino. » opta t-il finalement trouvant que ça lui correspondait mieux :

« Dommage, un lien YouTube vers une chorégraphie ou une chanson inédite pourrait augmenter les ventes, grâce à un QR code derrière la photocard c'est faisable. » souligna-t-il en étant persuadé que le blond était talentueux dans l'un de ces domaines artistiques. « Mais je suppose que ça te demanderait trop de travail. On va se concentrer sur les photos, j'pense que t'as pas forcément besoin d'autre chose pour réussir à écouler le stock de toute façon. » Compliment glissé naturellement.

Aiden suivit du regard un groupe de passants avant de se décoller du mur et de se mettre à marcher, lançant un coup d'œil vers Heesung pour lui demander implicitement de le suivre :

« Tu veux vraiment les vendre à ce point ? »

Léger sourire aux coins des lippes, Aiden n'était pas étonné devant la demande de son client,  il avait raison de vouloir mettre en avant ses atouts, mais c'était amusant de le voir à la fois si confiant et gêné. Marchant à reculons, Aiden plaça ses mains devant Dino, les doigts légèrement écartés, comme s'il encadrait son visage et ajusta sa position pour capturer le meilleur angle, comme s'il était en train de prendre une photo, l'encadrant à partir du buste. Il sourit et finit par se retourner avant de rentrer dans quelqu'un. Tout ça pour lui faire comprendre qu'il avait bien prit en considération sa demande :

« Si tu veux te dénuder, c'est peut-être mieux qu'on se rende à  la plage, on trouvera un spot cool, tu verras. » Aiden s’arrêta devant un Starbucks pour prendre deux boissons, un Iced coffee pour lui et il demanda ce qu'Heesung désirait. Après avoir réglé la note, il lui tendit son gobelet :

« Je fais mal mon boulot, j'aurais dû te poser plus de questions sur Insta avant qu'on se rencontre... » il massa sa nuque et tiqua devant son erreur, encore une fois son impulsivité  lui jouait des tours. L'improvisation n'était pas la solution face à un nouveau client, mais Aiden n'avait pas le choix, plus qu'à espérer qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur. Il contourna un parterre de fleurs avant de se retrouver à ses côtés :

« Avant de se rendre à la plage, on va s’arrêter dans une boutique pour t'acheter une ou deux autres tenues et des accessoires afin de diversifier un peu les photos. La prochaine fois, prévois plusieurs fringues, mais comme j'tai pas prévenu, le shooting est gratuit aujourd'hui et si les clichés te plaisent, on pourra faire une autre séance plus tard en planifiant les lieux à l'avance. » il but une gorgée de son café glacé, s’empêchant de sortir une clope « On pourrait aussi aller en studio si j'arrive à en obtenir un pour une heure ou deux. Comme ça, je pourrai mieux gérer la lumière, j'aurai plus de matériel à disposition et on pourra aussi s'amuser avec un fond vert. Si tu souhaites un fond plus fantaisiste, ça sera possible au montage.»

Il voyait grand, peut-être un peu trop. Tout ceci impliquait un certain budget, mais ça faisait parti du jeu de lui expliquer toutes les possibilités.

tw: je crois qu'il n'y en a po.

“J’ai pas de vidéos appropriées à glisser à l’arrière de mes petites cartes, malheureusement.” Tu possédais sans doute des centaines de photos et de vidéos de toi, en train de te trémousser sur les scènes du Pandora ; ou peu importe l’endroit, de toute façon, dès qu’il y a de la musique tu ne peux empêcher ton corps de bouger, envie frénétique impossible à contrôler. Ce métier de danseur te colle tellement bien à la peau que tu te demandes si tu seras un jour capable d’arrêter. “Oui, oui, les photos suffiront ne t’inquiètes pas.”

Au plus la conversation avançait et au plus tu sentais la gentillesse dans les paroles du jeune coréen ; tu ne pouvais décidément pas te résoudre à l'arnaquer, à le faire travailler sans le payer ensuite - Si ce genre de chose t’arrivait tu serais sans doute bien désemparé et très en colère. En le regardant alors qu’il marche devant toi, encadrant ton visage, tu lui souries chaleureusement, toutes dents dehors. Comme pour prendre la pose, ta tête penche sur le côté et tes yeux papillonnent.

“Je suis bien obligé de les vendre, j’ai besoin d’argent…” Tu avais aussi besoin d’argent pour le payer, lui. Mais tu essaieras d’aborder ce sujet délicat un peu plus tard, juste avant que le shooting commence, sans doute. “La plage ça me convient bien, si ça nous permet d’être tranquille. Après, ça ne me dérange pas d’être torse nu devant des inconnu(e)s ; mais j’ai pas envie qu’on ait de problèmes avec les flics.” Un peu de pudeur quand même, même si tu ne comptais pas faire de folies extravagantes de ton corps aujourd’hui – en tout cas, pas devant lui et pas maintenant, sûrement ce soir, au Pandora.

“Merci pour la boisson, Aiden. T’es vraiment gentil, j’ai pas l’habitude haha.” Tu avais choisi la même chose que lui et alors que tu sirotes généreusement le liquide caféiné froid, tu repenses à ce que tu venais de dire ; et c’est vrai, ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas montré aussi avenant avec toi. D’habitude, se sont des regards déplaisants et accusateurs qui se faufilent sur ta personne, mais pas venant de lui, pas encore. Sans doute que lorsqu’il saura qui tu es et ce que tu fais de ta vie, il sera comme tous les autres… Et puis tu t’arrêtes soudain lorsqu’il t’annonce que la séance d’aujourd’hui sera gratuite. Lit-il dans tes pensées ? Tu le regardes dans les yeux, le retenant par la bras, l’air étonné.

“Laisse tomber pour les fringues et le studio, j’ai pas trop l’temps. Viens !” Tu le prends par la main et en sautillant presque l’emmène de gré ou de force avec toi, à la plage, donc. Lieu de rendez-vous parfait fixé par le photographe ; il disait avoir un endroit secret idéal pour pouvoir prendre de magnifiques clichés, tu n’attendais que ça, excité par toutes les émotions du moment.

tw: Aucun

Aiden acquiesça tout en ayant conscience de la chance qu'il avait de n'avoir jamais ressenti ce manque dans sa vie. Bien qu'il ne le montrait que rarement à ses parents, il était plus que reconnaissant tombé chez les Lowe, si bien qu'il se moquait éperdument des raisons pour lesquelles ses parents biologiques l'avaient abandonné. Grâce à ça il avait été élevé au sein d'un foyer aimant, entouré de ses frères et de parents exceptionnels, dans une condition de vie confortable que beaucoup envierait... Aiden continuait de profiter de sa situation, ne prenant pas encore en charge son propre loyer  :

« Manquerait plus qu'on se retrouve dans une course poursuite avec les flics. » ricana-t-il tandis qu'il s'imaginait la scène. Les rayons de l'astre du jour faisant miroiter son regard sombre, il prit une gorgée de sa boisson en même temps que son client :

« C'est juste une boisson Dino, t'en fais pas. » s'étonna t-il devant ses propos. « Tu dois trainer avec des cons si t'as pas l'habitude qu'on soit gentil avec toi. »

Alors qu'il voulait entrer dans la boutique, Heesung lui fit comprendre qu'il n'avait pas le temps pour ça, ce qu'il comprenait. Tant pis, il improviserait une fois sur place. Lançant un regard vers le blond, Aiden se fit la reflexion que ce mec était comme un personnage de film, mais dans la vraie vie et ce fut un rictus amusé sur le coin des lippes qu'Aiden se laissa entrainer par un Dino sautillant devant lui, direction la plage.

Une fois arrivé sur le sable, Aiden s'empressa de retirer ses Doc Martens et ses chaussettes, qu'il fourra à l'intérieur de ses chaussures avant de les porter d'une main, tenant toujours sa boisson dans l'autre. Il s'aventura pieds nus sur le rivage, sentant le sable glisser entre ses orteils.

« J'te propose qu'on se mette pas loin du ponton. » suggéra t-il en le désignant du doigt tout en plissant légèrement les yeux à cause du soleil qui l'éblouissait malgré les quelques nuages présents. « Pour l'instant je veux juste l'océan, les vagues en arrière-plan, mais j'me dis que ça pourrait être pas mal de jouer avec les piliers après. Ça peut créer un jeu d'ombre et de lumière sympa. »

Après avoir déposer ses affaires dans le sable, il contempla brièvement la mer avant de fermer les yeux pour inspirer profondément, l'air salé emplissant ses poumons d'une fraîcheur revigorante. Il aodrait cette sensation, la plage à cette période était idéale à ses yeux, en été il faisait bien trop chaud. Sortant son appareil, Aiden se tourna vers Dino, prêt à capturer l'instant présent:

« Tu m'dis quand t'es prêt. On profite d'être sur le sable, t'iras mettre les pieds dans l'eau après si tu veux. » dit-il en changeant d'objectif avant de commencer.


pas du tout tu prends le temps que tu veux pour me répondre, tu le sais 0 pression