it comes and goes (rama)
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it comes and goes (rama)

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"It comes and goes", but, if I'm feelin' it every day
It's more than a bad week

∙ feat. @Rama Ratanaporn
tw: maladie, cancer

[outfit] -- Les interrogations la narguent, flottant au dessus de sa tête sans qu'elle ne puisse trouver la quelque réponse. Tout s'embrouille autour d'elle, ses mains faisant défilés les messages encore et encore sans trouver exactement ce qu'elle cherche. Les mots se ressemblent tous, les phrases ne font plus de sens. Malgré les phrases rassurantes que peuvent dire ses deux amis, la crainte grandit dans le creux de son ventre, faisant souffrir son myocarde. Le pincement se prolonge au fil des secondes, la crainte grandissante et laissant au second plan toutes mentions servant à lui donner une preuve. Rien n'est assez concret pour elle, qui cherche à obtenir des explications tangibles qui justifieraient l'absence de son meilleur ami des dernières semaines. Tel un fantôme, ses messages se faisaient plus rare et ses visites presque inexistantes. Ils ne se voyaient plus, ce qui ne pouvait que signifier une chose; il passait ses moments avec un ou une autre. Son enquête la mène tout droit vers son cercle d'amis proche, vers leur groupe. Elle écarte de l'équation Ellie et Yunseo, sachant que ce dernier en pince pour la première, puis vient le tour du frère Lowe, laissant comme seul autre possibilité une seule personne; Rama. Ses doigts prennent le dessus, désinvolte, elle envoie des messages. Il répond aussitôt, mais elle sent une certaine distance, une insécurité et surtout l'impression que des secrets se cache. Des non dits derrière ses paroles, dont elle doit découvrir la vérité.

La culpabilité ne réside pas là où elle la cherche, mais plutôt chez elle-même. Depuis l'annonce de sa maladie, elle joue au jeu du déni, préfère ne pas parler de ce qui la guette, cette petite boule de chair qui menace tout son corps en envoyant des signaux malins et robustes. Même si, depuis le verdict, elle a récupéré Anton, une partie d'elle détourne ce qui compte vraiment, soit sa santé, pour trouver la raison qui a poussé celui pour qui son coeur s'emballe à la faire passer au second plan. Elle ne réfléchit pas, lorsque ses pieds se rendent jusqu'à la porte de Rama, enfonçant son poing dans la porte pour obtenir des réponses en chair et en os, son ami ne pouvant pas cacher les sous-entendus. Elle cherche une bête, un coupable, car elle ne saurait pas vivre sans lui. Toute son âme crie à l'idée de le perdre, ne plus pouvoir se perdre dans ses yeux, entendre sa douce voix ou ses réprimandes. Perdue dans une illusion qui la garde loin de la vérité qui fait mal, de celle qu'elle repousse sans cesse, encore et encore, en espérant que cette futile maladie ne soit qu'un virus qu'elle puisse expulser de son corps avec quelques médocs et une bonne alimentation. L'évidence au creux des lèvres, qu'elle avale avec difficulté, déglutissant pour aider à mieux faire passer la véridicité de sa situation. Elle toque de nouveau, Ludmila, espérant que tout fasse enfin du sens dans sa tête, perdue. Lorsque la porte s'ouvre, les paroles jaillissent d'elle, sa gorge nouée.

Ok, je suis sûrement complètement à côté de la plaque, n'hésite pas à me le dire, mais tu sais, les dernières semaines, tu, euh, tu étais avec Anton? Pas vrai?” Elle joue avec ses mains, l'adrénaline à son comble, faisant trembler son corps par stress, ne contrôlant plus du tout la situation ou tous les symptômes prouvant qu'elle est tombé durement en amour. “Tu as des sentiments pour lui? Ou bien tu comptes le draguer? Je- je veux seulement savoir.” Elle se passe une main sur le visage, sentant son corps s'écrouler sous le poids qu'elle porte sur ses épaules. Luda est faible, ne tient plus sur place, ses yeux se posent vers le sol, réalisant ce qu'elle fait, ce qu'elle vient de dire, ne se reconnaissant presque plus. “Je suis désolé, mais je-... je ne peux pas vivre sans lui, tu comprends? Pas avec ce qui m'attends.” La fatalité de sa situation la hante, met des doutes dans son esprit et perturbe son quotidien. Elle sait pourtant que Rama est son ami, qu'il saura être honnête. Peut-être qu'inconsciemment, c'est la raison pour laquelle elle se tourne vers lui, car il saura la guider vers la direction à suivre, sans la prendre en pitié.
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it comes and goes
「 feat. @Jung Ludmila ; Février 2024 」
tw: accidents de la vie (grands brûlés), troubles psychiques (dépression silencieuse, légère),


Se perdre dans les méandres des pensées de ses personnages pour éviter de faire face aux siennes. C’est une routine que l’ancien pompier a prise pour tenter de garder pied de la réalité. L’écriture est sa soupape de sécurité comme peut l’être la musique ces derniers mois. Ces deux passions lui permettent de mettre de côté la triste réalité qui est la sienne : avoir abandonné son rêve d’enfant. La musique de All over again de Minute After Midnight se diffuse dans son appartement au travers de son enceinte Bluetooth. Cela lui permet de se couper de tout et de se focaliser sur l’essentiel : l’écriture. Ses phalanges pianotent avec cette aisance acquise au fil de ces années où l’écriture a été un passe-temps tout comme la musique. Aujourd’hui, elle devient un métier. Une possibilité pour lui permettre de rebondir, de ne pas se sentir inutile. S’il ne peut plus être sur le terrain à sauver les personnes en danger, il espère pouvoir aider les âmes des lecteurs qui tomberont sur ces écrits et y trouveront un espoir. C’est ce qu’il espère au plus profond de son être. Il espère qu’ils retrouveront du réconfort dans l’histoire entre ces deux protagonistes que la vie a séparé mais qui finissent pour se retrouver, reprendre le fil de cette histoire que les erreurs du passé ont écourté. Il trouve que ce type de trouple parlera à tout le monde et c’est le cas, puisque depuis qu’il a lancé le premier chapitre sur cette plateforme de lecture en ligne, son nombre d’abonnée ne cesse de croitre au fil des nouveaux évènements mis en ligne. Les commentaires de ces lecteurs agissent comme des baumes au cœur même s’ils n’en sauront jamais rien. Il leur en est reconnaissant, mais n’est pas prompt à révéler son identité de sitôt. L’ombre lui convient. Il a encore du mal à assumer être une âme littéraire, amateur de lectures homoérotiques. Plongé dans la narration de ce chapitre qui va amorcer un rapprochement intime entre les deux protagonistes, il n’a pas conscience du temps qui a défilé depuis qu’il s’est installé en face de son ordinateur.

C’est le bruit sourd, tambourinant de coups portés contre le bois de la porte de son appartement qui l’arrache de cet univers où il s’est réfugié. Le retour a la réalité est violent et il lui faut quelques secondes pour regagner pleinement conscience. Un soupir s’échappe de ses lèvres. Il serait bien resté parmi ses personnages, mais il n’a pas le choix. Il enregistre son travail, ferme par mécanisme sa page word afin d’éviter que des regards indiscrets ne se perdent sur ses mots par inadvertance. Il se redresse de sa chaise, simplement vêtu d’un jean baggy et d’un T-shirt oversize qui lui permet de se sentir à l’aise et de ne pas avoir la sensation désagréable du tissu enserrant son épiderme sensible. Ses pas l’amènent vers la porte d’entrée contre laquelle de nouveaux coups sont portés. Il l’ouvre, se questionnant sur l’identité du visiteur qui se retrouve être Ludmila. Il n’a pas souvenir qu’elle devait passer, mais il ne s’en formalise absolument pas. Tous ses amis sont toujours les bienvenus chez lui. C’est juste que ce n’est pas le genre de son amie. Du moins habituellement. Un simple coup d’œil lui permet de comprendre qu’elle est dans un état de fébrilité renforcée. Elle est nerveuse et il en a la certitude dès lorsque ses lèvres se mettent à bouger. Le flux de paroles et de questions le prenne au dépourvu. Ses prunelles s’écarquillent sous le coup de la surprise tandis que les mots prennent sens dans son esprit qui a du mal à trouver une raison rationnelle à tout cela. Il sent à quel point elle est tourmentée par cette inquiétude qui s’est formée dans son esprit.

« Et si tu rentrais pour discuter de tout cela, Ludmila ? » Il lui propose naturellement dans un sourire qu’il rend le plus bienveillant possible. Il ouvre sa porte, lui laisse le passage pour qu’elle s’immisce dans son appartement. Ce dernier est loin d’être rangé. Des vêtements trainent sur certains meubles, tout comme des restes de plats préparés. « Désolé, je n’ai pas pris le temps de ranger. Si j’avais su que tu passais, j’aurai fait cet effort. » Il lui indique alors qu’il vient glisser sa main contre son épaule pour l’amener jusqu’au canapé. Son geste est purement amical. Il lui apporte par ce léger toucher un soutien muet face au mal qui la ronge. « Je reviens. » Il lui indique après l’avoir invité à s’asseoir sur son canapé alors qu’il se dirige vers sa cuisine américaine pour récupérer un verre ainsi que la boisson préférée de son amie. Il dépose le tout sur la petite table située près de cette dernière, alors qu’il s’installe de l’autre côté de son canapé en forme de U pour lui faire face. Il l’invite par un mouvement de tête à se servir. « Qu’est ce qui te fait croire que j’ai des sentiments pour Anton, Ludmila ? » Il la questionne simplement sans que son expression ne perde de sa douceur. « Je t’avoue être surpris que tu puisses même l’envisager. » Il ajoute en venant glisser sa main dans sa chevelure pour tenter de trouver les bons mots. « Il ne me viendrait pas à l’esprit d’envisager quoi que ce soit en sachant que j’ai une amie qui a déjà des sentiments pour lui. » Il lui indique sincèrement. « Encore plus quand je la sais réellement éprise de lui et qu’elle traverse une période difficile. » Il ajoute naturellement sans rentrer plus dans le détail de ce secret qui les lie. « Effectivement, nous avons passé un peu plus de temps qu’en accoutumé ensemble. Je suppose qu’il s’inquiète pour moi. Il doit voir des mécanismes que j’ai eu par le passé et veut s’assurer que tout va bien. » Il tente de lui expliquer simplement alors qu’il vient serrer ses menottes en les posant sur ses genoux. « Qu’est ce qui te fait croire qu’il ne sera pas dans ta vie, même s’il se retrouve en couple ? » Il la questionne, curieux de comprendre le fond de sa pensée, de ce qui la tétanise réellement au fond. Il aimerait juste pouvoir l’aider à se décharger de cette tourmente qui habite ses traits et qui l’inquiète.
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∙ feat. @Rama Ratanaporn
tw: maladie, cancer et anxiété

 Ses mains cherchent à retirer la couche épaisse qui semble l'empêcher de respirer, tirant sur le tissu pour le mener vers le bas, sa gorge qui se serre plus les secondes passent entre le moment ou sa voix résonne à travers la pièce et celui où son ami répond. La terre semble trembler sous elle, le sol instable. Elle le sait, qu'elle est la seule et unique responsable de ce sentiment qui l'envahit. Elle a amener sa propre chute en venant jusqu'à l'appartement de Rama pour déverser le flot de ses pensées et inquiétudes par rapport à sa vie, sans oublie sa relation avec son meilleur ami qui n'évolue pas dans le sens qu'elle aimerait. Alors que la panique s'éprend de son corps frêle ― la maladie est à blâmer pour les kilos qui chute à toute les semaines  ―, lui, est calme, posé et réagit avec beaucoup trop de d'accalmie pour toutes les allégations qu'elle lui porte. Instinctivement, elle obéit aux paroles, prend place sur le sofa, regarde la boisson en face d'elle, comprenant qu'elle a laissé sortir un secret qu'elle avait pourtant enfoui depuis des années et que seul des personnes sélectes connaissent l'étendu. Ludmila pousse un long soupir, comme si elle respirait pour la première fois depuis de longues minutes, laissant la nervosité sortir d'elle en même temps que l'expiration.

Ses derniers temps, il était évasif et absent. Plus depuis qu'il sait. Ce qui ne m'aide absolument pas.” Elle se lève, le besoin de faire les cents pas dans la pièce lui vient subitement. “S'il ne ressent pas la même chose et que je lui dis, je vais gâcher notre amitié, mais si je ne dis rien, c'est moi qui vais souffrir.” Luda s'arrête un moment pour réfléchir, les pensées s'entremêlant les unes avec les autres pour former un pêle-mêle dans lequel elle tente de se retrouver. “Et une partie de moi se dit qu'il est revenu seulement parce que quelque chose cloche chez moi, seulement à cause du virus, que lorsque je serai de nouveau en pleine santé, il partira de nouveau.” Ses mains se tordent, sentant qu'elle ne peut pas trouver un compromis qui lui plaise entièrement, peu importe la réponse, elle n'aime pas la solution finale, le rendu beaucoup trop instable et fluctuant. Que faire dans cette situation? “J'ai cette petite voix dans ma tête qui me dit que― attends, quoi?

Tout ce qu'elle vient d'exprimer est de la simple folie passagère, une insécurité qu'elle met sur le dos des autres, qu'elle détourne pour ne pas voir la vérité en face, pour ne pas fondre. Depuis toujours, elle sourit à la vie, pense à l'avenir avec positivité, n'attend pas au lendemain pour accomplir ce qu'elle peut faire dans l'instant. Elle est motivée, Luda, passionnée et parfois un peu trop désinvolte, à risqué tout pour compléter une idée. Mais jamais auparavant elle n'avait affronté une telle situation qui la rend paralysée, dans l'incapacité de faire quoique ce soit. Car les larmes n'effaceront pas le résultat, les rires ne réduiront pas en cendre le verdict. Rien ne peut faire passer ce qui se passe dans son corps, pas même elle. Cette inaptitude à réagir, à pouvoir régler le problème, la met dans un état incomparable, alors elle préfère nier, mettre dans une forteresse ce qu'elle ne peut pas contrôler et comprendre. Plus simple pour elle et pour tous ceux autour qui se font du soucis pour sa santé. Pour la première fois, elle a favorisé sa personne à une autre, se plaignant du manque d'interaction avec son meilleur ami, sans savoir qu'un de ses amis proche avait des difficultés en silence. Rama n'a jamais de ceux qui hausse la voix, préférant de loin être dans l'ombre à regarder. Mais c'est justement son rôle, à Luda, d'être là pour lui, pour tous ceux du groupe. Elle a faillit à sa seule tâche en tant qu'amie, de quoi la frustrée pour des nuits entières.
Quel mécanisme? Il se passe quelque chose?” Elle s'avance jusqu'au canapé, prend place assise près de lui, inquiète pour lui, de ce qui se passe dans son fort intérieur, ce que personne sauf lui ne peut accéder. “Pendant que j'étais préoccupé à me plaindre, je n'ai pas vu que tu n'allais pas bien.” Ses sourcils se froissent, choquée et attristée à la fois que Anton l'ait remarqué mais pas elle. “Tu n'es pas obligé d'en parler si tu ne veux pas, mais, je suis là. Dix ans après, mais au moins j'y suis arrivé.” Dit-elle sur le ton de la blague pour détendre l'atmosphère intense qu'elle avait créer en débarquant à l'improviste chez lui.
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tw: accidents de la vie (grands brûlés), troubles psychiques (dépression silencieuse, légère),


Encore sonné par l’arrivée explosive de son amie, Rama s’efforce d’analyser la situation, mais il a bien conscience qu’il y a des éléments qui lui manquent. Il est surpris que la demoiselle puisse avoir de tels soupçons à son égard. Il se demande ce qu’il a même pu avoir comme comportement pour qu’elle puisse croire qu’il éprouve des sentiments pour leur ami commun : Anton. Il éprouve une profonde affection pour le jeune homme qu’il connait depuis l’école primaire. Ils ont grandi ensemble et ont fait les quatre cents coups aussi. Ils se sont soutenus dans toutes les mauvaises épreuves, mais il ne l’a jamais vu autrement que comme un ami, un frère de cœur, au même titre qu’Ellie, Yunseo ou même elle. Ils sont sa famille de cœur, celle qu’il s’est construit au fil des années et à laquelle il tient. Celle pour laquelle il se bat contre la dépression, même si celle-ci demeure son fardeau quotidien. En conséquence, il demande des éclairements sur les raisons d’une telle angoisse, pour ne pas dire désespoir, car il vient d’assister à un cri du cœur qui ne le laisse pas indifférent. Le genre de cri de cœur que lui s’oblige à ne pas exprimer, car il ne veut pas montrer cette fragilité qui est pourtant bien là, qui le gangrène en secret. L’agitation demeure profonde. Son amie se relève de la place où il l’a invité à s’asseoir. Le besoin de bouger est trop conséquent. Cela semble lui permettre de faire le tri dans ses pensées. Il l’écoute silencieusement, écoute l’expression de ces angoisses et questionnements qu’elle met en mots. Il comprend ces inquiétudes. Ce n’est jamais simple de prendre une décision lorsque l’objet de son désir est une personne proche. Il le sait, car il l’a expérimenté à ses dix-huit ans. Il a vécu avec l’angoisse qu’il les découvre, qu’il le repousse et qu’il le perde. Finalement, l’ironie du sort a été qu’il a été son propre gourou, car la peur lui a fait fuir celui qu’il aimait passionnément, qu’il pensait avoir oublié grâce à Elvia, mais qui revient s’inviter dans ses pensées comme une saveur d’inachevée. Bien sûr, il ne sera jamais en mesure de comprendre parfaitement l’état émotionnel dans lequel se trouve son ami, mais il peut en avoir une idée et compatir à ce combat qu’elle mène contre son esprit. Seulement son flot de paroles s’interrompt. Ce qui le met aussitôt en alerte. L’attention de son ami se reporte sur lui sans crier garde, comme si ses propos précédents avaient fini par s’immiscés dans les pensées brouillonnes de son amie. Elle lui pose quelques questions, avec cette agitation mêlée à cet instant à un sentiment de culpabilité. Il le voit et cela le déroute. Il n’aime pas être le centre de l’attention. Enfin plus maintenant, quand bien même son prénom porte à croire le contraire. L’ancien Rama – King – est mort ce soir-là. Le silence vient accueillir la boutade de son amie. Il ne sait quoi dire, ni quoi faire. Il est légèrement décontenancé. Il ne sait pas s’il souhaite en parler. Ironiquement, elle est sans doute celle qui peut mieux le comprendre. Un soupir vient s’épancher de ses lèvres alors qu’il vient masser sa nuque, un signe manifeste de sa nervosité. « Ne t’inquiète pas. Ce n’est pas ta faute. » Il indique en haussant les épaules. « On ne va pas se mentir. Depuis l’accident, je suis dans le dur. »  Il poursuit en roulant les yeux comme pour atténuer la portée de ses propos. C’est un moyen également de fuir les conséquences de ce qu’il exprime. Détourner ce qu’il vit pour éviter voir réellement que les choses ne vont pas bien. « Je m’isole. Je prétends que tout va bien. Anton a connu ça quand mon père est mort. » Il lui explique en venant hausser de nouveau les épaules. « Anton se montre présent, mais ne me force pas à parler. C’est con, mais ça fait du bien. Cela me donne l’illusion que je ne suis pas vraiment seul. Je sais que je peux compter sur vous, mais on ne va pas se mentir, parfois ça ne suffit pas quand ça ne va pas là-haut. » Il ajoute en venant lui montrer son cerveau du bout de ses doigts. « Je sais ce que j’ai. On en a parlé avec ma psychologue. Nécessité de faire le deuil, d’avancer. La base quoi. » Il résume tout, car il ne veut pas en faire une histoire. Il trouve que cela n’a pas grand intérêt. « Enfin, je suppose que tu peux comprendre. La notion de deuil par rapport à son corps, à ce qu’il est, mais ne sera plus. C’est la merde, mais faut avancer, alors je me dis que ça ira mieux un jour. Faut juste être patient, prendre la vie, jour après jour, se faire confiance. » Il ajoute. Même si c’est dur et qu’on a envie de lâcher l’affaire. Il ne dit mot. « Bref. Rien qui ne soit pire que ce que tu traverses Ludmila. » Il lui indique simplement pour remettre l’échange sur elle, sur la raison de sa venue. « Je ne peux pas totalement comprendre ce que tu ressens, mais je peux imaginer que c’est compliqué pour toi. Le mieux que je puisse te conseiller et de prendre les choses comme elles viennent. Il t’adore. Il est là à tes côtés, parce qu’il tient à toi. Il ne veut pas te perdre. Vis le moment présent. Evite de te pourrir la tête avec des « et si », on sait tous les deux que certains « et si » pourraient nous faire mettre un pied dans la tombe. On a qu’une vie. Vivons-là, autant qu’il nous est permis, ne penses-tu pas ? » Il lui indique simplement en venant lui offrir un léger sourire. C’est le seul espoir auquel ils peuvent s’accrocher.
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∙ feat. @Rama Ratanaporn
tw: maladie, cancer

Le déclic fait mal, la ramène dans une réalité qui au moins, réussi à la divertir de ses propres maux. Cette ombre que montre les radiographies et qui continue de progresser, loin d'être bégnine comme elle l'aurait souhaité, relayer au second plan. Son attention complète se ramène à celui qui se trouve devant elle, son ami qui éprouve un sentiment d'abandon, ou est-ce plutôt de la solitude. Sa chance qui n'a pas été au rendez-vous lors de cette journée fatidique. Ludmila ne l'a jamais vu comme étant faible, car de tout leur groupe, il est le plus fort. Avec tout l'amour qu'elle porte aux autres, elle sait très bien qu'aucun d'entre eux n'aurait réussi à passer à travers ce que Rama a dû vivre. Voir sa vie s'écroulé en l'espace de quelques heures, réapprendre à avoir cette confiance d'avant. Sauf que, Luda remarque qu'elle a eu tord depuis le début. Elle croyait que tout était redevenu normal, qu'il continuait d'être le même qu'avant. Définitivement, il confirmait qu'elle se mettait le doigt dans l'oeil. Comme si elle appliquait la méthode de déni pour tout ce qu'elle se refusait d'admettre, que se soit sur sa propre situation ou celle de ceux qu'elle aime. Elle soupire, regarde le sol devant elle, mal à l'aise de ne pas être à la hauteur en tant qu'amie.
Si, justement. J'ai été tellement occupé avec ma propre personne que je ne me suis aperçu de rien alors que lui...” Lui, il a tout de suite compris, il a vu ce qui clochait, il a remarqué le comportement répétitif d'un temps moins joyeux. Lui, qui a deux boulots, qui étudie sans cesse jour et nuit, qui a des cernes profondes. Quelle est son excuse, à Luda? Elle sent la frustration montée, ne pouvait en vouloir qu'à elle-même dans ce scénario.
Contre toute attente, il poursuit, laisse sortir ses états d'âmes. Cette fois-ci, elle porte une oreille méticuleuse et préoccupée aux paroles, chacun des traits de son visage devenant une observation pour l'analyse finale. Loin de se douter qu'il éprouve ce ressenti, un qu'elle peut comprendre dorénavant. Elle devrait se sentir heureuse de ne pas être seule, mais Luda sait que la souffrance qu'ils partagent est loin d'être gaie. Sauf que de son côté, elle refuse de faire le deuil. Refuse même d'avouer ce qui se passe vraiment. Un virus. Mais ce n'est pas le cas, n'est-ce pas? Son corps a créer cette masse maligne, mais ne compte rien faire pour s'en débarrasser. Les médecins qu'elle continue de voir n'ont jamais de bonne nouvelle à lui donner, aucun verdict qui soit sympathique ou qui présage qu'elle puisse s'en sortir avec seulement une médication. À chaque rendez-vous, elle s'enfonce dans une fausse réalité où son cancer est un virus qui se traite comme un rhume. Niant que si elle ne fait pas plus attention, si elle ne suit pas les avis médicaux, elle risque de se retrouver six pieds sous terre, bien loin de tout ce qui la préoccupe tant présentement. Ses priorités au mauvais endroit, Ludmila s'entoure de mur dans sa haute tour d'ivoire, ne laissant personne entré, pas même celui qu'elle qualifie de meilleur ami. Loin de se douter que celui qui éclairerait la seule fenêtre, lui donnerait un espoir à travers le brouillard, se trouve devant elle depuis tout ce temps.
Pour faire le deuil, il faudrait d'abord que j'accepte ce qui se passe.” Un rire qui s'échappe pour faire passer le trop plein qui s'accumule dans sa trachée, l'émotion qui frappe trop fort. Une gorgée de la boisson en face d'elle pour avaler ce qui reste. “Je refuse que tu dises que ce que je vis est pire, alors que c'est faux. Ça ne se compare pas. On vit tous les deux quelque chose de difficile, point.” Luda pose sa main sur celle de son ami, un sourire rassurant et apaisant.
Les hypothèses du futur qui remplissent sa tête ont une raison d'être, sinistre et négatives, mais qui restent plausible si sa situation ne s'améliore pas et continue de détérioré. Si ses jours sont comptés, elle veut pouvoir tous les vivre à fond, ne pas avoir de regret d'avoir vu sa vie filer sans avoir pris la chance de la vivre comme elle aurait dû, pleinement. Ce qu'il dit, les mots qu'il utilise, atteignent l'insécurité profonde d'une Ludmila encore insouciante, encore sous l'emprise de cette fausse réalité, ce monde imaginaire. Pendant trop longtemps, elle s'est fait une image de ce que serait la vie parfaite, son futur. Mais maintenant que tout bascule, que tout peut s'effondrer, les couleurs deviennent plus vivent, les pensés plus floutés. Celle qui est habitué d'être impulsive voit une raison de retrouver un trait mit aux oubliettes depuis plusieurs mois, abandonné dans son amour impossible pour son meilleur ami. Peut-être qu'elle est encore sous l'adrénaline, sous le choc, mais l'instant paraît plus clair.
Je n'ai pas l'intention de lui faire ouvrir les yeux.” Sa main vient retirer quelques mèches de son visage, un geste qu'elle utilise trop souvent pour flirter, que son meilleur ami aurait vu venir à des kilomètres, fronçant les sourcils. “Et je n'ai surtout pas l'intention d'attendre qu'il se réveille.” Sa main presse celle de Rama devant elle, qu'elle remarque pour la première fois, il lui semble. “Pas quand il y a tant de personnes importantes et magnifiques autour de moi. Dont toi.” Un sourire timide, un battement de cils. Elle n'a rien à perdre, pas après tant d'année à attendre un fantôme.
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Sa langue se délit, sans forcément rentrer dans le détail. Il semble même être détaché de ses émotions comme si ce qu’il évoquait n’avait pas de grandes importances. Il aimerait que cela soit le cas. Il n’aime pas ce que sa réalité peut renvoyer à son entourage. Cette compassion qui prend souvent la forme de la pitié. Elle le rend malade. Il déteste se sentir faible, diminué, dépossédé de lui-même. Son orgueil ne parvient pas à se résoudre au fait qu’il n’est qu’un être humain et qu’à ce titre, il a le droit d’avoir des faiblesses. L’ironie du sort veut qu’il n’eût jamais envisagé qu’il puisse l’être. Sa bienveillance naturelle fait qu’il n’a jamais eu une attitude virile nocive. Il n’a jamais cru avoir le profil du gros dur. Pourtant, il faut bien admettre qu’il est atteint d’un défaut caractéristique à ces hommes : la fierté. Une fierté à laquelle inconsciemment il s’accroche, car sans elle, il serait sans doute plus bas que terre. Sans doute la même qui permet à Ludmila de tenir malgré l’annonce d’une maladie qui la gangrène de l’intérieur et contre laquelle elle n’a point de pouvoir. Sa culpabilité le met mal à l’aise. Il ne cherche pas cela. Il ne s’attend pas à ce qu’on identifie ce mal qu’il s’efforce avec tant d’énergie à camoufler. Au contraire, cela l’arrange. « Tu as d’autres priorités à gérer. Ne va pas te culpabiliser pour quelque chose sur laquelle tu n’as pas de pouvoir, Ludmila. » Il lui indique avec bienveillance. Il rendre même plus dans le détail de ce mal qui le ronge, mais sans le nommer. Il cherche à la rassurer par ce biais. Elle n’a pas besoin de se préoccuper de lui. Il gère. Du moins, la plupart du temps. Il tait ces journées où il se demande à quoi rime sa vie, mais ça, personne n’a besoin de le savoir. Du moins, il sait qu’il n’a pas songé à la dernière éventualité. Il ne compte pas y penser. Il se pense assez fort pour que ces pensées sombres restent éloignées de son esprit. Il s’efforce de se faire confiance en lui et en l’avenir comme il lui indique. C’est l’espoir qui le maintient à l’équilibre, jour après jour. Il dédramatise sa situation, car cela la rend plus supportable. Un déni que la demoiselle semble vivre également. Un point en commun pour des raisons différentes, mais qui font qu’ils sont les mieux placés pour comprendre l’autre. Ludmila semble s’accorder sur le fait qu’ils vivent tous les deux quelque chose de difficile. Il est vrai. Ils sont à des tournants dans leur vie qui est plus incertaine que jamais. Un sourire ourle légèrement ses lippes au contact de sa menotte contre la sienne. Le toucher est appréciable. Il y a une forme d’intimité, une connexion qui se crée entre eux, qu’il n’a pas forcément avec les autres. Sans doute, une compréhension qui va au-delà de la simple imagination. La cause est différente, mais les maux sont là, ancrés dans leurs chairs et leurs âmes. Il rebondit naturellement sur la cause de la présence de son amie dans son appartement : Anton. Leur ami commun, mais dont l’existence semble plonger l’âme de cette dernière dans une angoisse plus conséquente que par le passé. Il souhaite qu’elle cesse de se retourner la tête ainsi. Les et si sont douloureux, car les possibilités sont trop nombreuses, parfois bonnes et parfois terribles. Il a appris qu’il devait se concentrer sur le moment présent. Vivre jour après jour car la projection de son avenir est si incertaine qu’elle pourrait le faire basculer. Seulement peut-on vivre éternellement dans le présent lorsque ce dernier vous semble dénué de tout sens ? Ludmila lui indique qu’elle ne souhaite pas lui faire ouvrir les yeux, ni d’attendre qu’il se réveille. La pression de sa menotte contre la sienne a une saveur différente de ces contacts qu’ils ont habituellement. Sa déclaration le prend de court et le trouble par ce qui semble être sa sincérité. Sans doute parce qu’il est plus sensible qu’en accoutumé, il sent ses émotions envahir son être. Son regard se fait légèrement plus tremblant alors il détourne son regard pour regarder cette fine menotte contre la sienne. Une menotte contre laquelle sa main vient se tourner pour sentir ses doigts délicats sur sa paume, frôler la sienne des siens. Il y a une forme de tendresse dans ce toucher, qui semble à la fois ambigu. C’est étrange, mais nullement désagréable. Il a le sentiment que cela fait des mois qu’il n’a pas ressenti une connexion de cette sorte avec une autre personne. Sans doute que cela devrait le mettre en alerte. Il ignore ce qu’Anton pourrait en penser. Il a toujours eu le sentiment qu’il considérait Ludmila de la même manière que lui voit Ellie. Il pourrait se tromper. Il est vrai. Pourtant son épiderme n’est pas insensible à ces frôlements qu’il finit par interrompre. Son regard vient retrouver celui de son amie. Il lui offre un sourire ému, car il sent ses émotions à fleur de peau. Il vient naturellement porter cette menotte à ses lèvres pour y déposer un baiser. Une marque de déférence son égard. « Je ne suis pas certain de l’être encore, mais merci de le penser. Cela me fait chaud au cœur. » Il lui indique affectueusement en serrant cette menotte dans le creux de la sienne. Une poigne ferme où le bout de ses doigts viennent caresser sa chair accessible dans un toucher délicat et affectueux. « Tu l’es également et je ne doute pas que tu feras le bonheur d’un homme ou d’une femme. » Il lui indique avec douceur et sincérité. C’est quelque chose dont il ne doute pas. Il a conscience de l’ambiguïté de leurs propos et de cet instant, mais il n’a pas envie de trop y songer. Ce toucher est apaisant pour son cœur qui se sent si vide ces derniers temps. Cette chaleur que lui procure ce contact est agréable, envoutant. Est-ce mal d’avoir envie d’en profiter un peu plus ? Il l’ignore. Il peut s’arrêter à tout instant.
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"It comes and goes", but, if I'm feelin' it every day
It's more than a bad week

∙ feat. @Rama Ratanaporn
tw: maladie, cancer, mort

Elle est habituée d'être celle qui console, l'épaule sur laquelle tous peuvent venir pour trouver du réconfort. Lorsque les rôles s'inversent, elle ressent une sorte de malaise, d'embarras même. Ne souhaitant en aucun cas recevoir la pitié d'autrui, préférant même qu'ils voient sa maladie exactement comme elle; un virus. Une grippe passagère, forte, qui nécessite des soins, mais qui n'est pas fatale, pas mortelle. Elle sait plus que bien, que son ami n'aime pas plus qu'elle ce jeu de culpabilité, essayer de savoir à qui revient la faute. Comme s'ils avaient vraiment besoin de trouver un coupable à blâmer. Une éventualité qu'elle n'aurait jamais cru possible se présente à elle, réalisant avec surprise qu'il est le seul qui peut comprendre, qui ne jugera pas peu importe le dénouement de sa situation. Car elle a beau dire ou pensé que tout ira bien, à l'intérieur d'elle, le doute est plus fort que tout. La peur, surtout. Les questions continuent de défilé dans sa tête, sur l'alternative qu'elle peut être en train de vivre ses derniers jours sur cette terre, dans ce corps qui a décidé de la pourrir de l'intérieur. La mort est un résultat du cancer qu'elle ne peut pas écarter et qui la tétanise sur place si elle se met à trop y réfléchir. Qui aimerait apprendre qu'il va crever d'un cancer du sein? Elle s'imagine parfois ses funérailles, lors de moment sombre, sachant très bien que les effets dépressifs agissent sur elle. Foutue médication. Foutu cancer. Jouant le tout pour le tout, elle ne sait pas encore combien de temps elle a devant elle, changeant son optique d'épaule, parce qu'elle ne peut plus attendre pour trouver la bonne personne. Si elle doit mourir, alors autant en profiter à fond, vivre ses derniers moments dans un semblant de bonheur. Le déni est puissant, mais la vérité n'est jamais bien loin de fracturé ses illusions. Elle tente de se faire croire à elle et à tous ceux qui sont près d'elle que ce n'est rien, qu'elle saura s'en sortir. Mais les paroles du médecins disent autre chose. Puis, il reste la possibilité de guérison totale, qui ne se fera pas sans plusieurs cicatrices, ceci dit. Des plaies qui se fermeront, sa chair rouge et souffrante, alors que sa tête peine à accepter la perte de son membre, car la possibilité que l'on retire son sein en entier est trop grande pour qu'elle ne réfléchisse pas à la déformation que sera sa poitrine. Son reflet dans le miroir changerait au fil du temps et des traitements, et si jamais ceux qu'elles aiment devait la juger, elle ne serait pas capable de traverser cette épreuve.
Mais Rama connait sa situation. Dans son mal-être se trouve une réponse à ses inquiétudes, insoupçonnés jusqu'à maintenant. Le contact de leurs peaux est exactement ce dont elle a besoin, cette proximité qui donne envie de s'approcher plus encore. Luda est déçue lorsqu'il rompt leur contact, mais un sourire éclatant apparaît lorsqu'il pose ses lèvres sur sa main, sur son épiderme, ses doigts caressant sa peau. Son toucher est doux et tendre, un qu'elle n'a pas connu depuis ce qui semble être une éternité. Elle se perd dans les paroles, dans leurs mains qui ne veulent plus se quitter. Derrière la hâte, l'envie, se cache une réalité qui lui tord les entrailles. Anton. Cet amour qu'elle lui porte depuis si longtemps, qu'elle n'a jamais voulu avouer. Ce soudain attachement à elle qu'il éprouve, sans qu'elle ne soit certaine de ses intentions. Reste t'il près d'elle simplement parce qu'il connait son état? Tout se précipite dans sa tête. Pourtant, elle aimerait pouvoir faire inadvertance de ses sentiments, de ses pensées. Ses lèvres s'approche de la joue de Rama, qu'elle embrasse avec tendresse, son visage si près du sien.
Elle sait que ce ne serait pas juste pour lui comme pour elle de pousser les choses plus loin. “Ce ne serait pas juste pour toi, sachant que j'ai quelqu'un d'autre en tête.” Il mérite d'être aimé pleinement, que la prochaine que quelqu'un ait un contact avec lui, ce ne soit pas par désespoir, mais par amour véritable. Ludmila ne peut pas lui offrir cela, pas pour l'instant. Elle préfère s'écarter, baissant la tête pour cacher son embarras. “Je suis certaine que tu trouveras quelqu'un de bien un jour. Même si j'en ai très envie, je m'en voudrais. Et je sais que toi aussi.” Car si leurs amis venaient à savoir que quelque chose s'est produit entre eux, elle ne saurait pas expliquer. Déjà qu'ils venaient de découvrir pour deux d'entre eux, elle risquait le peu de chance qu'elle a avec Anton.
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it comes and goes
「 feat. @Jung Ludmila ; Février 2024 」
tw: accidents de la vie (grands brûlés), troubles psychiques (dépression silencieuse, légère),


L’intimité qui les lie dans cet échange est troublant dans le sens où ils ne l’ont jamais expérimenté de cette manière. Il ne saurait comment le définir, mais la similitude de leur trajectoire à ce jour, les fait emprunter des cheminements que l’autre semble pouvoir comprendre, autrement que le reste des checkmates. Cette connexion est curieuse, mais appréciable. Il se laisse envahir par cette douce sensation qui n’est rien d’autre que l’expression d’une affection sincère et profonde pour l’autre, dénuée de désir. Il ne désire pas Ludmila. C’est une très belle femme et malgré la maladie qui la malmène et qui lui a fait perdre quelques kilos supplémentaires, cela n’altère en rien le charisme qu’elle dégage naturellement et qui est propre à elle. Elle est comme une sœur, et ce, qu’importe l’allégresse que cette intimité lui procure. Cette connexion émotionnelle est précieuse et il l’a toujours eu avec ses précédents partenaires. C’est la base de tout. Ce qui peut changer la donne si elle est compilée à un désir charnel. Ce qui n’est pas le cas. Il pourrait juste rester des heures à juste savourer ces légers effleurements, afin de laisser la dopamine qu’ils provoquent se diffuser dans tout son être. Rien de plus. C’est déjà plus que ce qu’il a pu expérimenter comme connexion depuis un an désormais. Bien sûr, il est un homme et il a tenté de chercher cette connexion avec d’autres sur des réseaux sociaux ou même lors de ces concerts, mais il n’a jamais sauté le pas, car le dégout qu’il éprouve envers son corps, l’en a empêché. Il sait qu’il doit apprendre à se l’approprier de nouveau, mais c’est loin d’être une chose facile. Il se demande même s’il sera capable de le faire de nouveau, un jour. Il ne préfère pas se tourmenter avec de telles questions. Elles ne pourraient que le faire plonger de nouveau dans des ténèbres dont il s’efforce déjà de se défaire depuis de longs mois désormais. Pas toujours facile, mais il arrive à garder la tête hors de l’eau autant que possible. Ses plongeons dans les ténèbres sont brefs, mais malheureusement cycliques. C’est la problématique avec la dépression légère. On pense s’en être débarrassée, mais elle est prompte à se rappeler à nous, à nous envahir et à nous faire couler avec elle. Jamais très longtemps, car on arrive toujours à se libérer de ses démons, mais jamais totalement car le spectre demeure présent, jamais bien loin. Rama connait son combat, comme Ludmila connait le sien. La nature est différente, mais les effets psychologiques sont les mêmes. Ils doivent s’accrocher pour ne pas sombrer. Alors, il lui offre naturellement son affection dans sa forme la plus tendre. Une tendresse dénuée de messages subliminaux, d’intentions cachées. Les mots les évoquent peut-être, mais ils n’en ont pas la teneur. Il ne doute pas qu’elle fera le bonheur d’un homme ou d’une femme un jour. Cela il pourrait assurément le dire à chacun de ses checkmates. Il serait prêt à compter leurs louanges s’il le fallait, s’il sentait qu’ils en avaient besoin. Un sourire amusé et attendri vient naturellement ourler ses lèvres lorsqu’il sent le baiser de la demoiselle se déposer sur sa joue. Cela l’émeut aussi idiot que cela le soit. Ce soir, il ne parvient pas à se défaire de cette fébrilité, due à des semaines où il s’est battu contre lui-même, loin du regard des autres parce qu’il déteste s’appesantir sur lui-même, même s’il n’arrive parfois pas à le faire. Les propos de Ludmilla lui font comprendre l’ambiguïté réelle de ces dernières paroles ou de ses gestes. Il hoche naturellement sa tête à ses propos, alors que l’information parvient à s’immiscer dans son esprit. Un léger sourire demeure sur ses lippes alors que le silence vient clôturer les propos de la demoiselle. Ses phalanges continuent d’effleurer son poignet. « Je pense que ça ne serait juste pour aucun de nous deux, Ludmila. » Il lui indique simplement en venant relever son regard fébrile vers le sien. « De toute manière, je serai incapable d’être quelqu’un de bien pour toi ou personne. J’ai accepté de l’admettre dernièrement. Pour ça, il faudrait déjà que j’arrive à m’aimer de nouveau et c’est loin d’être gagné. » Il lui avoue en inspirant profondément alors qu’il revient glisser ses prunelles sur sa main liée à la sienne qu’il continue de caresser avec déférence. « Mes émotions sont à fleur de peau en ce moment. Tenir la main à quelqu’un à laquelle je tiens fait tellement du bien à l’âme. Je me rends compte que cela fait des mois que je me le suis interdit. C’est tellement con, putain, alors que j’ai toujours été quelqu’un de tactile. » Il lâche dans un rire jaune, car l’évidence frappe son esprit à cet instant présent. Pourquoi a-t-il arrêté ? Il sait très bien pourquoi. Son hypersensibilité, son dégout envers son corps qui l’a fait rejeter le contact d’autres. « J’ai clairement du chemin à parcourir… encore. » Il lâche en venant doucement déposer un baiser sur sa main avant de lui rendre sa liberté. « Eh bien, quelle soirée… » Il conclut en venant pencher sa tête en arrière comme s’il se réveillait d’un songe avant de venir lui offrir un sourire détendu. Un de ceux qui lui viennent naturellement. « En tout cas, je serai toujours là pour toi alors n’hésite pas, envoie-moi un sms, appelle-moi ou débarque. Je serai toujours là pour t’écouter. » Il est sincère. Elle pourra compter sur lui quoi qu’il arrive.
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