escape the fate (moon)

'L'enfance dure le temps qu'on le décide'. Sa mère aimait lui dire cela lorsqu'elle  pleurait. Et ça arrivait souvent. Parce que la vie d'enfant n'est pas facile se disait-elle, et tant qu'elle serait une enfant, elle ne saurait pas se défendre face à la méchanceté des autres. Alors elle fait comme sa mère qui se bat seule pour l'élever... Même si elle l'entend parfois pleurer, Moon, elle voit sa mère comme une personne forte, elle sait tout ce qu'elle fait tout pour elle. La rancœur de ne plus avoir de père pour la faire rire disparait. Elle comprend en grandissant, que chacun est responsable de ses actes, tout comme elle est responsable de ne rien faire lorsqu'on la harcèle à l'école...
Et elle grandit, bien trop vite, bien trop durement pour voir la vie aussi belle que tout le monde semble la décrire à ton âge. Elle reste à travers les années la fille qui sert de défouloir aux autres gamins... Les moqueries sur ses tenues, sur ses rares amitiés. Elle n'est plus si gamine maintenant, mais elle les ignore en espérant que ça se calme un jour. "L'enfance dure le temps qu'on le décide". Elle se réveille bien trop tard, mais assez tôt pour reprendre ses études en mains. L'école est une souffrance, elle en avait oublié qu'elle aimait apprendre, qu'elle aimait y faire du sport, qu'elle aimait passer du temps avec certaines personnes... et surtout, qu'il n'y avait pas qu'elle dans ce cas.

Mauvaise entente générale avec l'amour. Elle a cette image dégradée d'un amour mensonge et trahison entre ses parents. Amour synonyme de sacrifices, d'abandon et de souffrances. Pourtant, Moon, elle a aussi un coeur qu'elle cache. Première amourette avec un garçon du lycée qui a voulu la défendre alors que sa défense a elle était bien plus féroce. Un amour secret que chacun gardait pour soi jusqu'à ce qu'elle se décide à faire un premier pas. Ils s'étaient promis de ne jamais se laisser, mais les études et ses parents a lui ont eu raison de leur amour. L'amour, synonyme de cassure, une nouvelle fois, elle n'y pense plus avec le temps, sans oublier ce coeur qui palpite et cette légèreté d'être...
Première année comme maîtresse d'école sous supervision, année décisive qui lui fera rencontrer Kayson, son premier vrai amour. Entre le premier et lui, c'est de bras en draps qu'elle se sera abandonnée, recherchant la tendresse quand personne ne pouvait la lui offrir. Amour étrange aux bases solides. Ils ont les mêmes envies, les mêmes dessins. Mais ils vont vite, très vite. Pas de projet de mariage, mais l'installation ensemble est rapide, la présentation aux parents aussi. Ils sont hyperactifs de l'amour, car entre eux, tout est feu, tout est fort. Mais avec le temps, les piliers commencent à s'effondrer et les disputes et esquives s'en vont bon train. Moon accuse, mais Moon ne se rend pas compte qu'elle demande parfois la lune.
Leur envie d'élever un mélange de leur chaos semble être impossible. Ils n'arrivent pas à concevoir. Et pourtant ce n'est pas faute d'essayer. Les crises existentielles de Moon s'intensifient, les mises a distances de Kayson deviennent plus fortes également. Et lorsqu'un médecin annonce qu'aucun des deux n'est stérile, et qu'il s'agit probablement d'une stérilité psychologique de madame Ha, il ne reste plus rien qui ne puisse les raccrocher l'un a l'autre. Pour lui, elle est l'entrave à leurs projets, et elle n'y met pas du sien. Pour elle, il ne l'a comprend pas et il n'y met pas du sien non plus. Mais ils sont là, a partager une maison encore, a se regarder les yeux mêlés d'amour et de haine. Ils s'aiment autant qu'ils se détestent.