Never going back again (ft Louise & Emily)

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♫ La traditionnelle soirée du vendredi soir. C’est une habitude qu’elles ont prise au fil des années, un moyen de se retrouver entre filles, entre amies, ne jamais perdre le lien qui les unit. Ce soir, c’est chez elle qu’elles doivent se réunir, et autant dire que niveau cuisine, ce ne sera clairement pas elle la cheffe. Une bonne petite livraison pour ne pas perdre de temps ou risquer une nouvelle catastrophe culinaire. Ce qui est bien, c’est qu’entre Louise, Emily, et elle, il n’y en a pas une pour rattraper l’autre. Lorsqu’elle arrive dans son appartement, elle est déjà en retard, la journée occupée à s’imprégner des lieux du prochain événement, un vieux souterrain transformé en salle de spectacle le temps d’une soirée.

Elle referme la porte derrière elle, jetant déjà son sac à main dans l’espoir de le faire atterrir sur le porte-manteau, se déchausse rapidement, laissant déjà traîner ses bottines dans l’entrée avant de déposer négligemment son manteau et se défaire de sa sacoche d’appareil photo. Elle est essoufflée, mine de rien, à peine le seuil franchi. Elle attrape son téléphone et se met déjà à pianoter un message pour Nash, lui souhaiter une bonne soirée, pour une fois qu’ils ne sont pas ensemble. C’est fou comme leur contact a évolué l’espace de quelques mois. Elle sourit naïvement à sa réponse, puis s’attache les cheveux pour se préparer à cette petite soirée toute en tranquillité… Enfin, presque. Il y a bien quelque chose qui lui occupe l’esprit depuis la veille, quelque chose qui lui fait se mordiller les ongles en attendant impatiemment la venue de ses amies. Elle a demandé à Louise, Cristina n'étant pas de la partie ce soir, de venir un peu plus tôt, si ça lui est possible, pour prévoir un plan d’attaque. Ce qu’elle a à dire n’a franchement rien de réjouissant.

Les minutes passent et elle s’impatiente déjà, les cent pas sont faits dans le salon, puis, finalement, la sonnette lui déclenche un sursaut. Elle rebondit sur ses pieds et s’empresse d’ouvrir la porte, soupirant de soulagement de voir qu’il s’agit bel et bien de Louise. « Ouuf, j’ai eu peur qu’Emily arrive avant toi ! » Ça peut paraître louche mais elle a une bonne raison pour ne pas vouloir que la blonde débarque immédiatement. Elle est dans un état de stress et ça se voit à sa manière de récupérer précipitamment les affaires de son amie pour la faire entrer plus rapidement. Elles prennent tout de même le temps de s’installer sur le canapé, et après quelques secondes, elle marque un arrêt pour observer Louise, hésitante, puis finit par craquer. « Ok. Je vais te dire quelque chose, mais tu me promets de ne rien dire à Jamie pour l’instant. Ça concerne Em. » Son ton se fait plus sérieux, son regard plus acéré, alors qu’elle ne sait pas réellement quoi faire de cette information prête à exploser. Elle souffle, avant de cracher le morceau. « J’ai croisé Penn, hier. » Ca a fait l’effet d’une bombe. Si elle a voulu l’éviter, détourner le regard pour éviter le moindre contact, c’est finalement lui qui s’est approché d’elle, demandant des nouvelles de son ex petite-amie, et de son bébé. Elle aurait pu lui arracher les yeux s’ils n’avaient pas été en pleine rue passante. Seulement, maintenant, elle ne sait pas réellement quoi faire de tout ça.

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♫Louise tourne pour la deuxième fois dans la rue de Marylou à la recherche d’une place libre pour garer sa voiture. Elle peste un peu en jetant un coup d'œil à l’heure, se remémorant bien vite pourquoi elle utilisait très peu la voiture avant. Jamie a plus ou moins insisté pour qu’elle la prenne ce soir, prétextant qu’elle serait ainsi tranquille en plus du fait qu’elle n’était pas tellement en avance pour partir. En soit, il avait raison et elle ne voulait pas qu’il s’inquiète inutilement pour elle. L’un comme l’autre ne sait pour le moment pas trop comment gérer le fait que quelques personnes commencent à reconnaître Louise dans la rue. Et comme elle ne compte pas boire d'alcool, elle est sereine pour le retour en conduisant. Après quelques manœuvres elle se gare enfin à quelques pas de l’entrée du bâtiment. Elle sort de la voiture et attrape sa veste, son sac à main et se hâte à aller chez son amie après avoir fermé à clé.

Elle arrive bien vite devant sa porte et ne perd pas plus de temps pour sonner après un petit sms envoyé à Jamie. Marylou met peu de temps à l’ouvrir et souffle de soulagement en observant Louise. « Salut ! Désolé je ne suis pas très en avance.» Elle hausse les épaules, forcée de se rendre à l’évidence qu’être à l’heure n’est pas son fort alors arriver à être en avance tient presque d’un miracle. Son amie lui arrache presque son sac des mains et sa veste qu’elle l’entraîne à l'intérieur. « Tu vas bien ? » Déjà qu’elle se questionnait quant au fait qu’elle lui demande de venir un peu plus tôt, la voir dans cet état d’empressement finit de l’interroger sur ce qu’il peut bien se passer. Louise, clairement embarquée, elles s’installent sur le canapé et Marylou se lance presque aussitôt. « Okay…» Louise fronce les sourcils, à la fois curieuse et inquiète sur la suite à venir. Elle souffle un petit rire. « Promis. Mais dis moi ! Tu me fais peur là ! Qu’est ce qu’il y a ? »

Alors celle-là, elle ne s'y attendait pas. Elle se lève d’un bond du canapé et laisse tomber ses bras le long de son corps. « Quoi ? » Écarquillant les yeux, elle lève la tête vers la porte d’entrée, comme pour s’assurer qu’Emily n’avait pas débarqué entre-temps. « Qu’est ce qu’il fiche ici cet enfoiré !? » Louise serre ses pouces entre ses mains, ses ongles s’enfonçant un peu dans la chair de ses paumes. Elle n’a jamais vraiment apprécié Penn, mais elle le déteste pour ce qu’il a pu faire à Emily et aussi à Ovie. Elle se rassoit près de son amie, tentant de se calmer et de parler moins fort, ne s’étant pas immédiatement rendu compte qu’elle avait haussé le ton. « Il t’a parlé ? » Un autre coup d'œil vers la porte avant de revenir sur la rousse. « Du coup Em n’est pas encore au courant je suppose ? » Ce qui explique pourquoi elle lui a demandé de venir plus tôt. « Tu vas lui dire ? » Après tout, elles n’ont jamais vraiment eu de secrets entre elles et ces vendredis servent en partie à se raconter les moindres petits secrets, en plus de se retrouver entre filles, entre amies. « Il est de retour en ville ? » Elle a promis, alors elle va tâcher de tenir sa promesse en ce qui concerne Jamie mais elle sait d’ores et déjà que ce secret va être bien difficile à garder pour elle !

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♫ A peine Louise a-t-elle franchi le seuil de sa porte qu’elle l’entraîne à l’intérieur, la débarrassant des affaires inutiles à l’intérieur pour l’embarquer un peu plus. Elle ne prend même pas réellement le temps de répondre à sa première question qu’elle lui fait déjà promettre de ne rien dire à son mari, les connaissant un peu trop tous les deux pour savoir que si elle ne la prévient pas en amont, ce qu’elle s’apprête à lui révéler arrivera bien vite aux oreilles de Jamie. Devant l’inquiétude de son amie, elle prend une bonne aspiration avant de lâcher la bombe, incapable de se retenir plus longtemps. Elle avait besoin de lui dire, besoin de son avis sur quoi en faire. Un fait pareil, elle ne peut tout simplement pas le garder pour elle. Elle s’est déjà retenue de le dire à Nash pour éviter que ça ne s’ébruite de son côté aussi, mais ce soir, c’est l’occasion de se libérer un peu.

La vive réaction de Louise la rassure un peu sur son propre désarroi de voir le père de la fille d’Emily sur son chemin, la veille. Ce qu’elle aurait voulu qu’il disparaisse entièrement, celui-là. Elle est restée assise, partageant l’énervement de Louise, mais elle a eu le temps d’exploser de la même manière qu’elle un peu plus tôt. A l’entendre hausser le ton, elle finit par lui attraper doucement le poignet pour l’inciter à se rasseoir à côté d’elle. « Shht, shht ! » Elle sait qu’elles ne sont que toutes les deux, mais qui leur dit qu’Emily n’est pas derrière la porte d’entrée, finalement ? Et puis, comme on dit, les murs ont des oreilles. « Attends, c’est justement de ça dont faut qu’on parle. » On, représentant Louise et Marylou, avant même d’inclure Emily dans toute cette histoire. S’il est en ville, a-t-elle réellement besoin de le savoir ? Ne pourrait-elle pas trouver un moyen de le chasser ? Est-ce qu’elle ne pourrait pas, même, demander à Nash d’user de ses fonctions de flic pour l’éloigner définitivement ? C’est sans doute extrême, mais à l’heure actuelle, elle se sent presque la témoin principale d’une série policière. « Oui il m’a parlé… Et pourtant, je peux te dire que j’avais clairement pas l’air de vouloir lui dire un mot. Mais il a eu le culot de venir me trouver. » Elle soupire, le souffle nerveux en se remémorant la scène. Son visage ingénu d’homme victimisé l’a rendue malade.

Louise continue son léger interrogatoire, et elle hausse les épaules, hésitante, alors que leur regard à toutes les deux ne cesse de jauger la porte d’entrée. « Justement… C’est pour ça que je voulais que tu viennes avant. Je sais pas si on doit lui dire. Ça a déjà été assez dur comme ça. Et imagine un peu le raz-de-marée ! Ovie ne va rien comprendre, en plus, et y a juste aucune chance que qui que ce soit le laisse l’approcher. Est-ce que vraiment, tu penses qu’on doit lui dire ? » C’est grand, Oceanside. Emily a déménagé depuis, il n’a, à sa connaissance, aucune photo d’Ovie pour la retrouver, la seule chose qu’il peut tenter, c’est de se pointer chez les parents Williams, et ils seraient certainement les premiers à l’envoyer balader. Quelles sont les chances pour qu’ils se croisent, au fond ? A la dernière question de Louise, elle acquiesce difficilement. « Faut croire… Il m’a sorti qu’il voulait voir son bébé, qu’il regrette, et compagnie… Qu’il est prêt maintenant, soi-disant ! Comme si son air de gentil garçon ça allait marcher sur moi ! Il a un sacré culot en tout cas ! » Elle se pince les lèvres avec force, retenant quelques insultes de plus à l’égard du jeune homme qui a eu bien fait de foutre le camp quelques années plus tôt sans se soucier plus d’Emily, ou du bébé qu’elle attendait. C’était couru d’avance, de toute façon. « Alors, on devrait lui dire, tu crois ? Comment ? » Lui cacher tout ça serait bien difficile, et puis, elles n’ont jamais fait dans le secret, toutes les quatre, pourraient-elles vraiment commencer maintenant, avec un tel enjeu ?