imperfection is a form of freedom

A child is Love come to life.

accouchement.
Un dernier effort. Un dernier cri. Une dernière larme qui ruisselle sur la joue rouge de cette femme, fatiguée par des heures interminables d’effort. Et enfin, la délivrance survient. Le corps frêle du bébé est extirpé de son corps, éjecté par la violence d’une énième contraction. Le bail est révolu, il est temps d’entrer dans ce monde qui semble perdu d’avance, pour peut-être apporter un soupçon de douceur. Sa progéniture, qui s’exprime déjà avec distinction, est posée sur son ventre, tandis que les mains d’une infirmière s’affairent à essuyer et frictionner ce petit être innocent. Les larmes redoublent d’intensité. Ce n’est pas la première fois qu’elle fait ça, c’est son troisième enfant, mais l’émotion n’est jamais la même, elle semble être plus intense à cache accouchement. “Félicitations, vous avez une adorable petite fille.” Un silence impose sa présence. Il n’y a que les cris du nouveau-né, et quelques biip des machines. Elle ne comprend pas, son mari présent à ses côtés semble tout autant déconcerté. ”Une… fille ?” La surprise gagne les traits de son visage, puis c’est autour de la joie de s’installer, par un large sourire. Les médecins lui avaient dit le contraire, un troisième garçon. Le couple s’était fait à cette idée, les aînés avaient déjà hâte d’avoir un nouveau petit frère pour jouer et inventer les pires bêtises pour faire tourner en bourrique leurs parents. Noa, il devait s’appeler ainsi. Mais par un regard échangé avec son mari, une décision silencieuse est prise. L’ajout d’une lettre, une toute petite lettre qui fait la différence. “Bonjour petite Nora.” susurre la nouvelle maman, qui resserre son étreinte sur sa petite princesse, son petit miracle.

Being brothers and sister means being there for each other.

Une louve qui s’émancipe de sa meute, l’indépendance qui coule dans ses veines, le désir de faire ses preuves par soi-même. C’est ainsi qu’on aurait pu décrire la belle Nora, c’est l’une de ses nombreuses personnalités au sein d’une infinie possibilité, pour ne pas aborder le désormais célèbre multiverse tant exploité par les firmes américaines. Sauf que, dans cette réalité, Nora n’est pas ainsi, puisqu’elle n’a jamais été seule. La petite fleur s’est vue éclore dans une famille nombreuse, avec pas moins de quatre frères pour veiller sur elle, même lorsqu’elle était parfaitement capable de s’en sortir toute seule. Deux aînés, et deux cadets. Rien que ça. On pourrait croire à un scénario catastrophe, le contexte idéal pour s’arracher les cheveux. Que nenni. La blonde a hérité d’une personnalité capable de s’affirmer dans ce monde où la testostérone règne en nombre. L’arrivée d’une petite sœur n’a nullement dérangé les premiers nés. La petite sœur, qui a développé un côté garçon manqué très vite, s’est facilement intégrée dans le tableau familial. Elle ne le dira jamais, mais maman Summers a été soulagée. Si lors des premières heures de vie de sa fille, elle était heureuse d’avoir une princesse dans ses bras, elle s’est vite rendue compte que ce monde lui était totalement inconnu. Les robes, les coiffures aux innombrables élastiques dans les cheveux, les paillettes… Alors voir sa fille s’intégrer à ce monde de garçons, sans réclamer un changement drastique, ce fut une difficulté en moins dans le quotidien déjà bien mouvementé.

Je t’aime. Des mots que l’on prononce peu au sein de la fratrie, ils préfèrent exprimer ce sentiment par des actions. Dans l’enfance, des frères et sœur toujours prêts à faire les 400 coups, au grand dam de leurs parents. À l’adolescence, une sœur vers qui se tourner pour avoir des conseils, quatre frères pour la protéger et se montrer menaçants si quelqu’un venait à briser le cœur de Nora. Jeunes adultes, des paires de bras pour déménager à des centaines de kilomètres, sans rechigner. Adultes, des personnes vers qui se tourner pour parler de la pluie et du beau temps, comme pour aborder les sujets un peu plus sérieux. Une belle adelphie, avec des hauts et des bas, des moments de communions comme des instants de silence. Des liens du sang que Nora n'échangerait pour rien au monde. Ses frères, même si elle a parfois envie de les étranger, ignorant le risque de finir en prison pour ça, Nora les aime.

Some idiots are there in my life, they are called friends.

La popularité. Un concept auquel elle n’a jamais aspiré. Nora, elle était cette enfant dans un coin de la cour de récréation, qui n’embêtait personne, qui vivait dans son propre monde. Un tempérament solitaire loin d’être dérangeant, car une fois rentrée, il y avait de nombreux enfants pour animer les lieux, avec des éclats de rire ou des éclats de voix. Et pourtant, une fois encore, le destin a voulu lui offrir une autre voie. Vous savez, ce genre de rencontres assez incongrues, qui n’arrive qu’une seule fois dans une vie ? Nora l’a vécu, lorsqu’elle n’était qu’une enfant âgée de six ou sept ans. Un échange assez banal, qui marque le début d’une très longue amitié. Jamie, Nash et Nora. Le début d’un trio inséparable. Encore aujourd’hui, presque trente ans après, ces trois-là sont toujours aussi présents les uns pour les autres. Avec les années, le groupe s’est élargi, notamment avec Archie, à l’époque du lycée. Oui, que des garçons. N’allez pas croire que c’était volontaire, désireuse d’avoir un petit harem rien qu’à soi. C’est dans ce milieu que Nora se sent le plus à l’aise, qu’elle peut être elle-même, authentique. Elle préfère parler de sport, de musique, ou de voitures plutôt que de maquillage ou d'ingrédient secret à glisser dans une pâtisserie pour faire fondre des cœurs. Les années passent, chacun mène sa petite barque dans son coin, mais il suffit d’un message, d’un appel pour voir l’un d’eux rappliquer. Ces gars, ce sont un peu des frères de cœur pour Nora, elle sera toujours présente pour eux, même à l’autre bout du monde. Elle trouve toujours le moyen de se rendre disponible pour faire une soirée avec eux, et elle sait au fond de son cœur que rien ne pourra briser ce lien qui s’est forgé il y a bien des années. Pas même les histoires de cœur. Car oui, une fois l’âge de l’innocence dissipé, les premiers sentiments ont bourgeonné.  

Love is in the air ♫

Un bout de femme à l’aise entourée de garçons, avec des conversations anodines, mais qui n’en reste pas moins qu’une être humain avec un palpitant dans la poitrine, avec des émotions. Si elle aime autant les surprises que de prévoir des choses, s’il y a bien une chose que Nora n’a pas vu venir, ce sont ses sentiments amoureux pour Jamie. Lui, son meilleur-ami, presque un frère, qui soudainement provoque une syncope à son cœur. Les années lycée commencent à peine, et le regard qu’elle pose sur lui est à présent différend. Le pire ? (ou le mieux), c’est que cette différence est réciproque. Elle aurait été fine, Nora, de tomber amoureuse de son meilleur-ami, et que celui ne voit qu’une sœur, qu’un pote. Non, il faut croire que Cupidon a voulu décocher, non pas une, mais deux flèches en même temps. C’est donc ensemble, main dans la main, avec le statut de couple, qu’ils ont commencé cette nouvelle étape de la vie. Jamie, il aura toujours une place spéciale dans le cœur de la Summers. Il est son premier amour, celui qu’il est impossible à oublier. Avec lui, elle a pu développer un côté féminin insoupçonné, le désir de faire attention à son apparence pour lui plaire, l’expérience de nouvelles sensations. Parce qu’avec lui, elle a pu tout expérimenter. Le premier (vrai) petit-ami, le premier baiser, la première fois, le premier cœur brisé… Parce que si cette histoire a duré dans le temps, durant toutes les années au lycée, elle s’est également terminée presque en même temps que la remise des diplômes. Un commun accord, le cœur lourd de se séparer pour ne pas être un poids pour l’autre dans la future vie d’étudiante de Nora. Si nous sommes fait l’un pour l’autre, nos chemins vont se recroiser dans le futur. avaient-ils dit, mais ça n’est jamais arrivé. Une séparation, certes, mais qui n’a pas signé la fin d’une amitié. Ils sont toujours aussi proches, mais c’est désormais différent. Aucune ambiguïté ne plane, c’est une histoire qui appartient au passé, et qui n’en bougera pas.

Jamie n’a pas été le seul homme dans la vie de Nora. Il y a également eu un étudiant, avec qui la belle est restée plusieurs années. Mais cette fois, contrairement à celle vécue avec Jamie, la séparation fut un peu plus brutale. Il y a eu des cris, des injures, et une bonne dose de violence en découvrant son petit-ami dans les bras draps d’une autre fille. Autant dire que cette trahison sonna comme la fin d’une histoire, et là aussi, aucune ambiguïté dans l’air. Après ça, difficile d’envisager une vraie relation avec qui que ce soit. Elle a papillonné Nora, peu désireuse de se prendre la tête. Ça a été ainsi, jusqu’à la fin de ses études, et les premières années en Amérique du Sud. Puis il y a eu un garçon, un homme, qui lui a redonné goût - et confiance - en matière de relation amoureuse. Une histoire d’amour passionnée, avec des perspectives, des projets, mais à présent terminée, malheureusement. Les aléas de la vie. Depuis, la jolie Summers improvise. Tantôt relation d’un soir, où seules ses hormones parlent, tantôt une durée de quelques semaines avant d’y mettre un terme. Oh, elle aimerait bien trouver chaussure à son pied, mais c’est plus difficile qu’on ne le pense. Surtout avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête (cf, dernier paragraphe).  

Choose a job you love and you will never have to work a day in your life.

Les animaux. Ces êtres si merveilleux, si intéressants, et tellement moins compliqués que l’espèce humaine. Dans le règne animal, il n’est en aucun cas question d’hypocrisie, de faux semblants, de racisme et autres sujets qui empoisonnent l’esprit de l’être humain, qui affecte sa santé mentale au quotidien. Des êtres à poil, à plume ou à écailles, vers qui Nora a tourné son regard depuis sa plus tendre enfance. Elle a toujours su, qu’au moment venu, elle serait près d’eux, d’une façon ou d’une autre. Les années sont passées, et la belle a pu concrétiser son rêve, même s’il y avait une contrepartie : s’éloigner des siens. Un déchirement, mais n’est-ce pas l’étape obligatoire de tout jeune adulte ? L’indépendance, les expériences, un pied vers les responsabilités. Ainsi, à ses dix-huit ans, elle a quitté sa famille, ses amis, sa bande, son (ex) petit-ami pour faire un bout de chemin à l’Université de Californie, à Davis. Une école publique située à l’Ouest de Sacramento, un choix loin d’être anodin, puisqu’elle est réputée pour être la meilleure école vétérinaire du monde. Un vent de fierté est passé chez les Summers, lorsque la belle a été acceptée. Si peu de place, tellement de concurrence. Les premiers temps n’ont pas été simples, le mal du pays sans même quitter l’État, le manque de ceux qui ont toujours été là pour elle. Mais grâce à ces liens, elle a réussi à tenir, à se faire une place, et grimper des sommets pour briller. Huit années de dur labeur pour obtenir le précieux sésame, le passeport vers sa vie professionnelle. Il aurait été simple de retourner chez elle, de trouver une place à la clinique vétérinaire d’Oceanside. La solution de facilité. Mais Nora, elle aime sortir des sentiers battus, tracer son propre chemin. Elle n’a fait qu’un saut dans la maison familiale, pour déposer le gros de ses affaires, avant de s’envoler avec son passeport pour l'Amérique du Sud. L’Équateur, l’Amazonie, le Costa Rica, le Brésil. La liste est longue pour recenser les pays où elle a posé ses valises. Quelques semaines, ou quelques mois. Avec Nora, rien n’est écrit à l’avance. Elle aime se faire surprendre, elle aime l’inattendu, elle aime la nouveauté. Elle est revenue à Oceanside, quelques fois, pour embrasser les siens, pour avoir un contact physique plutôt que quelques mots à travers un écran qui, parfois, sautait à cause d’une mauvaise réception. Plusieurs années à vivre ainsi, sans se poser définitivement. Un réel plaisir. Une exaltation sans pareille. La vie sur un petit nuage, jusqu’à ce que la réalité lui éclate au visage.

Come back home.

cancer, décès, funérailles et infertilité.
Le coup de téléphone que personne ne désire recevoir. L’appel, où dès les premières secondes, on peut percevoir dans le son de la voix qu’une mauvaise nouvelle va suivre. C’est à l’aube de ses trente-et-un ans que Nora a perdu son père, après une lutte contre le cancer. Malheureusement, c’est le cancer qui a gagné. Si la belle espérait revenir en Californie dans des conditions plus positives, c’est bien pour assister aux funérailles de son père qu’elle est revenue en ville. Un moment difficile, un déchirement laissant place à un trou béant dans sa poitrine, que rien ni personne ne pourra combler. Personne ne peut remplacer un père, ni même une mère. Que Dieu la garde, celle de Nora est en bonne santé, si on fait abstraction au chagrin qu’elle porte dans son cœur - et sur ses épaules - depuis le jour où son mari a rendu son dernier souffle. La cérémonie fut parfaite. Sobre, sans chichi, comme il aurait aimé. Plus rien ne sera jamais comme avant, c’est le premier jour du reste de la vie des Summers. Une claque du destin, un rappel que rien n’est acquis, rien n’est éternel. La soif de l’aventure s’en est allée, pour laisser place à l’appel des siens, au besoin d’être près de sa mère - et de ses frères - pour surmonter cette épreuve. Elle s’est rangée Nora, elle a trouvé cette fameuse place dans la clinique, celle qu’elle aurait pu avoir dès la fin de ses études. Elle s’est également engagée auprès du refuge animalier, une évidence d’aider également ces pauvres bêtes. Et surtout, elle les a retrouvés, eux.

La seconde claque, Nora l’a reçu il y a moins d’un an. Un examen de routine, chez son gynécologue, comme toutes les femmes devraient penser à faire une fois par an. Mais cette fois, au lieu de passer quinze minutes dans le cabinet et saluer le médecin que l’on ne verra plus pendant un an, les choses ne se sont pas déroulées comme elle l’espérait. Un doute, juste assez pour passer des examens un peu plus poussés, pour le dissiper. Un doute devenu une certitude, quelques semaines après. Ne tournons pas autour du pot, le résultat est le même : Nora est incapable de porter un enfant. L’infertilité. Elle ne pensait pas entendre ce mot un jour, et encore moins qu’il serait associé à sa personne. Le coup est violent, aussi douloureux qu’une massue sur sa boîte crânienne. Elle n’a jamais exprimé son souhait d’être mère, mais c’est un avenir qu’elle n’a jamais exclu non plus. Sauf qu’aujourd’hui, elle sait que jamais sa mère ne pourra la voir avec un ventre rond. Elle, la seule fille dans la fratrie. Une nouvelle que Nora n’a partagé avec personne. Ce secret la ronge, mais ça ne regarde qu’elle, non ? Pourtant, difficile de ne pas se sentir différente après ça. D’avoir le sentiment d’être cassée, brisée de l’intérieur. Mais elle intériorise, la vie doit continuer. De toute façon, son statut civil reste inchangé : célibataire, adepte des relations sans lendemain, pour ne pas s’engager.

comic strip

elle a adopté un chat angora (noir & blanc) au refuge animal lorsqu’elle est revenue à Oceanside, qu’elle a baptisé Lucifer (oui, comme celui de la marâtre dans Cendrillon). + elle utilise la course à pied pour se vider l’esprit, généralement tôt le matin avant d’aller travailler. Elle a d'ailleurs fait de l'athlétisme à l'école, et elle était plutôt douée. + elle fait également de la boxe sur son temps libre. + elle parle couramment l’espagnol (grâce au temps passé en Amérique du Sud), et a quelques notions de français. + elle gère à mort sur une planche de surf, elle ne manque pas une occasion d’aller apprivoiser quelques vagues dès que la saison le permet. + elle est une grande consommatrice de café, il est préférable de ne pas aborder de sujets trop sérieux avec elle si elle n’a pas bu sa première tasse. + si elle a le permis voiture depuis des années, elle a également le permis moto. Elle préfère d’ailleurs se déplacer à deux roues, elle sort sa voiture uniquement lorsque c’est nécessaire, pour faire des courses par exemple. + elle est une vraie quiche en cuisine. Le mythe comme quoi toutes les femmes sont des bonnes cuisinières… c’est loupé avec elle. Heureusement, elle peut compter sur les services de livraisons à domicile pour ne pas s’intoxiquer elle-même. + elle est championne de danse, plusieurs fois récompensée… uniquement dans son esprit. Plus sérieusement, elle a deux pieds gauches. En soirée, il ne fallait pas chercher du côté de la piste de danse, vous auriez eu plus de chance du côté du bar. + son cocktail préféré, c’est le dry martini. + sa couleur préférée, c’est le vert. + ses fleurs préférées sont les tulipes. + elle est allergique aux fruits de mer et au kiwi, ce qui n’est pas un problème pour le fruit (elle n’a jamais aimé ça) mais ça l’est un peu plus pour les crustacés. + elle a ses meilleures performances de chant sous la douche, et sans public. + elle aime prendre un verre de vin pour se détendre après son taff. + elle a toujours des tablettes de chocolat chez elle. Ses préférées étant celles avec du riz soufflé à l’intérieur, miam. + elle possède plusieurs tatouages : une fleur stylisée en forme de rosace dans la nuque, quatre petites étoiles derrière son oreille droite, et un tatouage minimaliste autour de la cheville gauche qui ressemble à un bracelet. + elle n'a pas la main. Si vous voulez lui éviter une énième mort sur la conscience, optez pour un bouquet de fleurs plutôt qu'une jolie plante. + elle adore tester tous les trucs possibles et imaginables. Sport, restaurant, bar, activité... rien ne lui fait peur.